«LA DICTATURE NE RAMPE PLUS, ELLE EST MAINTENANT DEBOUT»
«Faire face !» L’alerte est sonnée par Guy Marius Sagna.

Le chef de file du mouvement citoyen Frapp France-Dégage dénonce avec la dernière énergie les arrestations du coordonnateur de Pastef Dakar, Abass Fall et de l’activiste Fatima Mbengue. Selon Guy Marius Sagna qui participait hier à une conférence de presse organisée au siège de Frapp, le Sénégal a basculé dans un régime dictatorial.
«Faire face !» L’alerte est sonnée par Guy Marius Sagna. Selon l’activiste, les derniers évènements politico-judiciaires notamment les arrestations des proches d’Ousmane Sonko qui fait l’objet de graves accusations de viols répétés et de menaces de mort et des militants citoyens comme Karim Xrum Xax et Fatima Mbengue témoignent de l’avènement de la dictature au Sénégal. «Abass Fall a été arrêté par la Division des Investigations Criminelles en compagnie de notre camarade Fatima Mbengue. Cette dernière est libre, mais le coordonnateur de Pastef reste toujours entre les mains de la Police. Il y avait un processus de dictature rampante au Sénégal, mais au vu des dernières informations, nous sommes dans une dictature debout», a martelé Guy Marius Sagna qui exige la libération immédiate des 27 personnes arrêtés dont 8 à Ziguinchor dans le cadre des manifestations de soutien à Ousmane Sonko. Sur un autre registre, l’activiste a tiré à boulets rouges sur les forces de l’ordre qu’il accuse d’avoir torturé et violenté des manifestants au commissariat Central de Dakar et à la police de Dieuppeul.
Face à ces bavures policières, il a décidé de déposer des lettres de protestation au commissariat Central et à celui de Dieuppeul dans les jours à venir. «Ces violences policières ne nous émeuvent pas. Ce qui est en cours ce n’est pas dirigé contre le Pastef, mais plutôt contre notre liberté. Macky Sall a une liste de noms. Et il se dit que si le pays doit bouger, il y a des gens sur lesquels il faut mettre la main. Mais pour éviter que le pays ne bouge, il faut que le Président Macky Sall mette un terme à sa cabale bassement politicienne qu’il est en train de mener», tonne Guy Marius Sagna qui accuse la Police de chercher un bouc émissaire pour lui imputer la destruction des biens d’autrui.
Dénonçant par ailleurs la manipulation des sentiments religieux, ethniques et confrériques dans le milieu de la Police, il déclare : «Nous savons tous que lutter contre la pauvreté est plus facile que libérer un pays d’un conflit ethnico-religieux. Les histoires de religions, d’ethnies et de confréries sont des matières inflammables qui ont brûlé beaucoup de pays comme le Rwanda. Nous ne souhaitons pas que ce pays puisse être incendié du fait d’un comploteur qui ne vise qu’une seule chose : avoir un troisième mandat et écarter des adversaires politiques». Aussi, appelle-t-il le Président Macky Sall à la responsabilité et à mettre un terme aux pratiques ignobles des forces de défense et de sécurité.
EL HADJI LOUM ET ADAMA DIASSY PARLENT DE LEUR DIFFICILE DETENTION
Face à la presse, El Hadji Loum et Adama Diassy, qui font partie de la quarantaine de jeunes arrêtés par la police lors des éclatement intervenus le 8 février dernier devant le domicile du leader du Pastef Ousmane Sonko, ont relaté les conditions inhumaines de leur garde-à-vue au Commissariat Central et au commissariat de Dieuppeul. «Nous avons été torturés par la Police. Lorsque les forces de l’ordre nous ont arrêtés, elles nous ont demandé de quelles ethnies. Nous n’avions jamais cru que cela existait dans pays. Nous avons été maltraités au commissariat de Dieuppeul.
Pire, dans ce contexte de crise sanitaire, les forces de l’ordre n’ont rien fait pour nous protéger du coronavirus au niveau du commissariat. Il n’y avait même pas de masques. La majeure partie des gens qui sont libérés sont malades», soupire El Hadji Loum. Après avoir abondé dans le même sens, Adama Diassy soutient que la qu’ils ont été arrêtés sans aucune explication. « Beaucoup d’entre nous sont des maçons ou des étudiants. La police nous a accusés d’avoir caillassé et mis le feu sur des voitures d’autrui. Beaucoup d’entre nous ont perdu leurs téléphones au commissariat de Dieuppeul. Au Commissariat Central, c’était pire. On nous a déshabillés et forcés à dormir à même les carreaux. Nous ne sommes pas des malfaiteurs», se plaint-il.