LA VERITE SUR LE LIMOGEAGE D’ABDOU KARIM SOCK, ACP DE MIMI TOURE
Selon des informations de « L’As», il avait refusé de communiquer la liste des personnes embauchées par le CESE à sa tutelle

Les raisons de la décision du ministère des Finances et du Budget de démettre Abdou Karim Sock de ses fonctions d’agent comptable particulier (ACP) du Conseil économique, social et environnemental (CESE), quelques jours avant le limogeage de la présidente de l’institution, Aminata Touré, sont désormais connues. Selon des informations de « L’As», il avait refusé de communiquer la liste des personnes embauchées par le CESE à sa tutelle.
Le limogeage d’Abdou Karim Sock, agent comptable particulier (ACP) du Conseil économique, social et environnemental (CESE), quelques jours avant la décision du Président Macky Sall de débarquer Aminata Touré de la tête de l’institution, fait l’objet de toutes sortes de spéculations ces derniers temps. Les versions servies de part et d’autre contribuent plus à laisser les Sénégalais dans leur faim que d’éclairer l’opinion publique. «L’AS» a fouiné un peu partout pour tenter d’éclairer la lanterne de ses lecteurs. Officiellement Abdou Karim Sock a été limogé pour insubordination.
Officieusement, il paie pour sa supposée proximité avec Mimi Touré dont la tête est mise à prix depuis quelques jours. D’après nos sources, les Finances qui ont eu vent d’un recrutement massif de plus de 500 personnes au Cese lui auraient demandé de fournir la liste. Niet catégorique leur aurait-il lancé sous prétexte qu’il n’est pas Drh. Une bonne occasion pour les services de Abdoulaye Daouda Diallo opposés à sa nomination depuis le début. Il a d’ailleurs fallu l’arbitrage du chef de l’Etat pour que Mimi Touré puisse disposer de lui comme Acp.
Selon toujours nos sources, le refus catégorique d’Abdoulaye Daouda Diallo était motivé par trois raisons : D’abord, il considérait que le CESE n’avait pas besoin exclusivement d’un ACP, puisque l’Etat avait déjà recruté un agent comptable particulier qui gérait le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) etle Conseil économique, social et environnemental(CESE) en même temps. Ensuite, ce qui le sidérait le plus, si l’on se fie toujours à certaines confidences, c’est qu’il y avait quelque chose en Abdou Karim Sock qui gênait certains membres de la mouvance présidentielle : son staff politique à Gandiaye dont il convoite la mairie est composé de proches de Sonko et l’ont soutenu à la présidentielle. Enfin, le ministère des Finances et du Budget avait opposé son véto pour sa nomination affirmant que M. Sock est Contrôleur des opérations financières (COF) et ne peut en aucun cas être nommé agent comptable particulier (ACP) au CESE parce qu’il n’a pas le profil à l’emploi (Il est sorti du cycle B de l’Ena). Profitant de la disgrâce de Mimi Touré, le ministre des Finances a relevé l’Acp. Pour se justifier auprès d’Aminata Touré, il aurait invoqué une brouille avec le maire de Gandiaye Pape Songue Diop, trésorier des cadres de l’Apr et Pca du patrimoine bâti. Contacté par «L’AS», ce dernier s’est dit surpris. «Je n’ai rien à voir avec cela. Si j’avais la capacité de le dégommer, je ne l’aurais pas nommé», a juré Pape Songue Diop qui a la réputation d’être un homme de paix, professionnel et dévoué.
ABDOU KARIM SOCK SE LAVE A GRANDE EAU
Dès qu’il a été limogé, il s’est adressé à ses amis et sympathisants pour se défendre. «A mon retour de formation à HEC PARIS, j’ai trouvé sur place un acte du ministre des Finances me relevant de mes fonctions d’Agent comptable du Conseil Economique, social et Environnemental après seulement une année de fonction et sans motif, me dit-on. Dans mes recherches, je n’ai jamais rencontré le cas d’un comptable public relevé de ses fonctions après seulement une année de service, alors qu’aucun rapport de vérification ne l’incrimine. Cette décision est pour moi, un précédent dangereux pour la sécurité des fonctionnaires à leur poste de travail», a-t-il expliqué sur sa page Facebook. «Si je tiens donc à faire cette publication (après beaucoup d’hésitations), c’est plus pour la couverture des autres fonctionnaires servant l’administration avec compétence, dignité et rigueur mais, qui parfois, souffrent en silence pour avoir refusé que leur dignité soit piétinée. Je rappelle que depuis mon entrée dans la fonction publique en avril 2005 suite à ma sortie de l’ENA, j’ai toujours cherché à servir l’Etat et son administration dans la plus grande loyauté.
Durant mes 15 années de service, il m’est arrivé d’occuper des fonctions sensibles : Administrateur de crédits (ADC), Contrôleur des opérations financières (COF), Contrôleur budgétaire ministériel (CBM), Agent comptable (AC) entre autres » ajoute-t-il. «J’ai résisté mais avec véhémence aux tentations de l’argent facile. Et ceux qui m’ont pratiqué ne démentiront pas. Je me suis privé de tout pour être en harmonie avec mon éthique et mes valeurs (..). Au passage, je voudrais préciser n’avoir commis aucun détournement, ni faute de gestion. Je n’ai également reçu la visite d’aucun corps de contrôle de l’Etat ou d’un cabinet privé. Par ailleurs, j’ai eu d’excellents rapports avec mon ordonnateur, informé au même moment que moi du changement intervenu. Je n’aurais donc pas envie demain, qu’on utilise un terme du champ lexical de la mauvaise gestion pour me l’associer. Au regard de ce qui précède et considérant l’acharnement fait à ma personne depuis au moins deux ans, j’ai décidé, pour le moment, de me mettre en retrait temporaire de la fonction publique, mais pas de la vie publique», conclut-il.