L’ASSEMBLÉE NATIONALE VA PASSER DE 165 À 172 DÉPUTÉS
La croissance démographique du Sénégal et la création du département de Keur Massar ont poussé le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diom, à convoquer hier en réunion l’opposition, le pouvoir ainsi que les parties prenantes aux élections législatives

Lors d’une rencontre convoquée hier par le ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diome, l’opposition, le pouvoir ainsi que les parties prenantes aux élections législatives du 31 juillet 2022 sont tombés d’accord sur l’augmentation du nombre de députés (07) à l’Assemblée nationale. Les parlementaires vont passer de 165 à 172, à l’issue des prochaines joutes électorales.
La croissance démographique du Sénégal et la création du département de Keur Massar ont poussé le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diom, à convoquer hier en réunion l’opposition, le pouvoir ainsi que les parties prenantes aux élections législatives prévues le 31 juillet prochain. L’objet de la rencontre était de trouver les voies et moyens de s’adapter à la nouvelle situation car, d’après le code électoral, il y a des départements qui doivent passer d’un à deux députés, à cause de l’augmentation de leurs populations. A côté d’eux, celui de Keur Massar, récemment créé, doit également être servi. Ainsi, plusieurs possibilités ont été étudiées. «Ou bien on maintient le nombre de députés et on réduit le quota de certains départements qui avaient beaucoup de députés à l’image de Dakar, Pikine, Mbacké et autres. Ou bien, on diminue le nombre de députés de la diaspora pour combler le gap. Ou on diminue la liste proportionnelle (nationale). Ce sont des possibilités qui existaient», a expliqué Déthié Faye du pôle des non-alignés. Mais finalement, un consensus a été trouvé et les parties prenantes sont tombées d’accord sur l’augmentation du nombre de députés (07).
Autrement dit, les parlementaires vont passer de 165 à 172, à l’issue des prochaines élections électorales. « Si on prend le code électoral, il dispose en son article 51 que chaque département a au minimum un député. Et il y a 46 départements avec le département de Keur Massar. Donc, ce qui fait que sur les 90 députés, 46 sont repartis dans les 46 départements. Ensuite, il y a 36 départements qui ont atteint maintenant la barre 170.000 habitants. Et le code électoral dit que quand un département a au moins 170.000 habitants, il a au moins deux députés (…). Après le décompte, il restait un gap de 07 députés à combler», a ajouté M. Faye. A l’en croire, il n’était pas question de réduire le nombre de députés. «La réduction remet en cause des acquis. Nous avons dit que les acquis, on ne peut les remettre en cause. On ne peut pas se lever un beau jour et dire que Dakar qui avait par exemple deux députés va se retrouver avec 05 ou avec 04. Ça ressemblerait à une volonté de sanctionner les départements. Donc ça, on ne peut pas l’accepter. Si on réduit la liste proportionnelle, ça aura comme implication l’exclusion de beaucoup de partis qui arrivaient à l’Assemblée nationale par le plus fort reste par exemple», a-t-il indiqué. Cependant, «L’As» est en mesure de dire que le département de Pikine sera délesté d’un député au profit de celui de Keur Massar.
D’autres départements comme Goudiry, Bounkiling, entre autres, auront désormais deux députés. Interrogé, Dr Cheikh Dieng, qui a pris part à la rencontre au nom de la coalition Wallu Sénégal a déclaré : «Nous estimons que la situation économique du pays n’autorise pas vraiment qu’on puisse nous inscrire dans une perspective d’augmentation de députés. Et aujourd’hui, l’image que renvoient nos députés en tout cas n’est pas reluisante. Nous pensons que les urgences dans ce pays sont ailleurs que dans l’augmentation du nombre de députés. En tout cas nous, nous avions préconisé que le ministre relève le seuil d’éligibilité pour pouvoir maintenir le nombre de députés à son état actuel», a-t-précisé le responsable libéral.