LATIF COULIBALY NARGUE SONKO
«Il n’y a pas pire manque de respect aux Sénégalais que de commettre des bêtises pour ensuite dire : j’ai été piégé»

Première sortie du camp du pouvoir sur les accusations de viols et de menaces de mort contre Ousmane Sonko. Le secrétaire général du gouvernement, Latif Coulibaly, a réagi hier pour nier le complot dont le leader de Pastef accuse Macky Sall.
Le camp de Macky Sall rompt le silence dans l’affaire Ousmane Sonko qui est accusé de viols et de menaces de mort par la masseuse Adji Sarr. Indiquant qu’il n’a entendu nulle part le chef de l’Etat demander à ses partisans de ne pas se prononcer sur ce dossier, Latif Coulibaly a apporté une réponse cinglante au leader de Pastef. Invité de l’émission « Toute la Vérité » sur la Sen TV, le secrétaire général du gouvernement laisse entendre que les accusations de l’ancien inspecteur des Impôts et domaines qui affirme être victime d’un complot ourdi par le locataire du Palais sont surréalistes.
Poursuivant, il ajoute : «Au-delà de la personne de Macky Sall, c’est nous les Sénégalais qui sommes en cause. 58%des Sénégalais ont voté pour Macky Sall. Dire des choses pareilles en direct, à la face du monde, ce n’est pas dire du mal à Macky Sall mais c’est dire du mal au Sénégal, aux institutions de ce pays. »
Estimant que le dossier suit une procédure légale, il indique que Adji Sarr a le droit de porter plainte et Ousmane Sonko a aussi le droit de se défendre. Se basant sur une déclaration du parlementaire qui circule sur les réseaux sociaux, Latif Coulibaly a lancé une pique au député pour qui la commission des lois de l’Assemblée nationale se réunit aujourd’hui dans le cadre du processus de la levée de son immunité parlementaire. « Sous réserve de l’authenticité d’une bande que j’ai écoutée sur internet. J’ai écouté la personne qui est mise en cause dire avec une lucidité désarmante : ‘’Il n’y a pas pire manque de respect aux Sénégalais que de commettre des bêtises pour ensuite dire que j’ai été piégé’’ », dit l’ancien ministre de la Culture, faisant référence à Sonko.
Précisant que ce n’est pas la première fois qu’une procédure civile concerne une personnalité, faisant allusion à l’affaire qui a opposé l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye et son épouse, Latif Coulibaly note que le gouvernement ne s’est jamais prononcé là-dessus. « Pourquoi devons-nous changer de comportement par rapport à cette deuxième procédure civile, où il y a une dimension pénale comme la première. Jamais ! Parce qu’une procédure civile reste toujours une procédure civile. Le gouvernement n’a rien à faire là-dedans. Ce que je constate, c’est qu’à chaque fois qu’un homme politique est concerné par une procédure chez nous, on en déduit que c’est une procédure politique. Cela voudrait dire ceci : c’est que dès que vous êtes en politique, vous êtes une personnalité, vous avez une immunité devant les juges et une immunité totale. Cela veut dire qu’aucune procédure ne devrait être menée contre une personnalité qui est impliquée dans la politique. C’est exactement ce que ce raisonnement dit. Mais pourquoi moi politicien devrais avoir ce privilège face aux nombreux Sénégalais qui sont là ? » s’interroge le secrétaire général du gouvernement.
Toujours dans l’affaire Sonko, Latif Coulibaly se lâche : « Dans ce cas d’espèce, il y a une jeune dame qui accuse une personnalité de choses que je ne voudrais même pas entendre.Je considère que c’est une tragédie de quelque manière que ce soit. Que ce soit la personne visée comme celle qui vise, c’est une tragédie, c’est une douleur. Et au-delà de ces deux personnes, pour nous tous les Sénégalais ».