LE CADRE UNITAIRE DE L’ISLAM PROPOSE UNE CHARTE DE NON-VIOLENCE AUX ACTEURS
Le Cus ne veut pas jouer simplement aux pompiers qui éteignent le feu, mais se projette dans une démarche proactive pour parer à ‘’une seconde vague’’ de violences sociales et politiques dans le pays

Les violences verbales et physiques notées ces derniers jours dans l’espace politique semblent inquiéter le Cadre Unitaire de l’Islam (Cus) qui ‘’espérait que les leçons tirées des événements de mars éviteraient pendant très longtemps à notre pays la survenue de ces genres d’évènements. Dans ce cadre, il propose aux acteurs politiques de tout bord de signer et d’adopter la Charte de la Non-Violence pour les prochaines élections locales.
C’était son égide que tous les khalifes généraux du Sénégal et des associations religieuses du pays s’étaient impliqués de façon considérable dans la résolution de la crise du mois de mars qui a failli faire sombrer le Sénégal. Mais avec les escarmouches et violences notées ces derniers jours dans la scène politique, le Cus ne veut pas jouer simplement aux pompiers qui éteignent le feu, mais se projette dans une démarche proactive pour parer à ‘’une seconde vague’’ de violences sociales et politiques dans le pays. ‘’ Nous invitons les hommes et femmes politiques de tout bord à bannir la haine viscérale entre personnes au nom de leur commune appartenance à un même peuple, une même foi qui appelle à la spiritualité, vecteur de paix intérieure et la bienfaisance à l’égard des autres et de son environnement’’, a soutenu le président du CUS Serigne Cheikh Tidiane Sy dans sa déclaration. Et le fils de l’ancien khalife général des tidianes Abdoul Aziz Sy Al Amine de préconiser : ‘’Pour concrétiser la Co construction de cette ère de non-violence que nous appelons de nos vœux, le Cadre Unitaire de l’Islam au Sénégal propose aux acteurs politiques de tout bord d’adopter la CHARTE de la NON-VIOLENCE.‘’ Devant les représentants des foyers religieux du pays et associations islamiques, il souligne que cette charte constituera un instrument de veille citoyenne sur l’espace politique et social, et permettra de juger des actes posés par les uns et les autres en rapport avec leur serment. A l’en croire, la moralité de personnes qui cherchent à briguer la confiance des citoyens et le respect des vénérables guides religieux trouveront à travers cette charte un baromètre appréciable. De son avis, l’objectif dans la durée de cette Charte est qu’elle soit une démarche pérenne qui préserve la paix sociale.
«LES PROPOS DU PRESIDENT MACKY SALL A PARIS ET LA REPLIQUE DE L’OPPOSITION NE SONT PAS DES ACTIONS A LOUER»
Dans le même ordre d’idées, l’agronome de formation appelle en outre les acteurs politiques de tout bord à se ressaisir et à adopter la non-violence comme un impératif catégorique et un viatique à prendre à compte à tout instant et surtout lors des compétitions électorales à venir. Invitant dans la foulée l’État à assurer les conditions du respect du jeu démocratique à travers l’organisation d’élections transparentes pour la préservation de la paix sociale. Revenant sur les passes d’armes observées entre le président Macky Sall et les leaders de l’opposition, il a indiqué pour s’en désoler que ces violences verbales sont des actions qui ne sont pas louables dans la préservation de la paix. ‘’Il n’est pas judicieux qu’on ait des attitudes qui peuvent apporter une situation insurrectionnelle dans le pays comme celle du mois de mars. C’est pourquoi nous faisons appel à l’ensemble des acteurs politiques, à travers cette charte, à adopter une attitude où ça sera des chocs d’idées, des chocs d’arguments plutôt que des chocs basés sur l’invective ou les insultes‘’, prône le petit-fils de Seydi Hadji Malick Sy non sans rappeler par ailleurs que les menaces sécuritaires lèchent nos frontières et la présence présumée de cellules dormantes djihadistes dans notre pays n’est pas encore formellement démentie.’’ Ce contexte interne si inflammable invite à l’esprit de dépassement et à la préservation de la cohésion nationale qui constitue un legs acquis par le sang et par la sueur de nos valeureux ancêtres. Il s’y ajoute que des pays frontaliers du Sénégal sont sujets à des conflits violents et agités par des coups d’Etat, et ces situations représentent des menaces directes à la paix et à la stabilité du pays’’, renchérit le président du CUS dans la déclaration.