LE CONSEIL NATIONAL DU LAÏCAT SÉNÉGALAIS DÉSAPPROUVE LE REPORT DE L'ÉLECTION
Le CNL sonne l'alerte après le coup de semonce du président. Pour l'instance garante des valeurs laïques, un tel revirement compromet la tradition démocratique sénégalaise

Le Conseil National du Laïcat Sénégalais (CNL) a exprimé son désaccord face à la décision du président Macky Sall de reporter l'élection présidentielle qui devait se tenir le 25 février 2024. Dans un communiqué publié le 6 février, le CNL indique que cette décision "inédite, en contradiction avec la tradition démocratique légendaire du Sénégal, comporte des risques réels d'instabilité".
Pour rappel, le 3 juillet 2023, le président Sall avait annoncé ne pas se représenter pour un troisième mandat, décision saluée par le CNL comme étant "importante pour la paix et la stabilité du pays". Le processus électoral avait ensuite suivi son cours, avec une date fixée au 25 février.
Cependant, le 3 février, à la veille du démarrage de la campagne, le président a pris la décision surprise d'abroger le décret fixant la date de l'élection, reportant ainsi le scrutin sine die. Selon le CNL, cité dans son communiqué, "cette décision dont les conséquences peuvent mener le Sénégal vers des lendemains incertains" soulève une "vive préoccupation".
Le Dr Philippe Abraham Birane Tine, président du CNL, appelle dans le communiqué "le président de la République ainsi que tous les acteurs politiques à un respect scrupuleux du calendrier républicain". Il exhorte également l'État et les partis à "travailler pour la paix et la stabilité du Sénégal en trouvant dans les meilleurs délais les solutions nécessaires pour organiser une élection transparente, inclusive, apaisée et démocratique".