LE M2D SERMONNE LES MEMBRES DU CADRE UNITAIRE DE L’ISLAM
Signature de la charte de la non-violence

La mission du Cadre unitaire de l’Islam au Sénégal (Cudis), qui est en collaboration avec plusieurs organisations de la société civile pour proposer une charte de la non-violence aux acteurs politiques, ne sera pas du tout facile. Dans un communiqué parvenu hier à «L’As», le Mouvement pour la Défense de la Démocratie (M2D) reproche aux membres du Cudis d’avoir manqué à leur devoir, après les évènements de février-mars derniers.
Avant de proposer une charte de la non-violence pour les prochaines élections locales, le Cadre unitaire de l’Islam au Sé- négal (Cudis) et les organisations de la société civile devaient plutôt, après les événements de février-mars, demander au Pré- sident Macky Sall de donner une suite favorable au mémorandum remis par le Mouvement pour la Défense de la Démocratie (M2D) aux émissaires du Khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké. C’est ce qu’indique le M2D dans un communiqué parvenu hier à «L’As». «Bien qu’il salue l’esprit qui guide cette initiative et qu’il reconnait le rôle éminent joué par les membres du Cudis pour le retour de la paix dans le pays lors des événements de février mars 2021, le M2D voudrait exprimer ses regrets quant au fait que ces différents acteurs n’aient pas pu mettre en place, par la suite, des mécanismes de suivi des engagements pris par Macky Sall, lorsqu’il se savait dos au mur, consistant à mieux écouter le peuple et à s’interdire de poser des actes susceptibles de mener à la violence. En effet, aucun des points du mémorandum remis par le M2D aux émissaires du Khalife Serigne Mountakha Mbacké et ensuite transmis à Macky Sall n’a connu ne serait-ce qu’un début d’exécution», se désole le M2D. Selon le mouvement, aucune enquête n’a été ouverte pour élucider les circonstances de la mort de 13 jeunes Sénégalais tombés à la fleur de l’âge.
Pire, pour les membres du M2D, aucune réparation n’a été accordée aux plus de 600 blessés graves et mutilés. «Plutôt que de travailler à créer les conditions d’une paix durable dans le pays en restaurant la démocratie et en respectant les principes de l’État de droit, Macky Sall et des membres de son régime ont rivalisé d’actes et de paroles, tous plus belliqueux et violents les uns que les autres, pour intimider, menacer, ou pire agresser des membres de l’opposition et de la société civile», affirment les membres du M2D. D’après le mouvement, il ne se passe plus une semaine sans que l’opposition ne subisse toutes sortes de violences et agressions physiques, psychiques et symboliques. «On se souvient encore des attaques des nervis de Macky Sall dans le Fouta; des graves agressions subies par Ousmane sonko lors de ses deux derniers voyages à Ziguinchor; des arrestations et emprisonnement d’acteurs de la société civile, même lorsque les conditions sont réunies pour qu’ils bénéficient de liberté provisoire, alors que des partisans de Macky Sall ayant commis des actes autrement plus graves vaquent à leurs occupations. On se souvient des déclarations de Mahmouth Saleh à Mbour, menaçant de détruire et enterrer l’opposition après les élections locales; de celles de Macky Sall à Paris, menaçant d’abattre la puissance de feu de l’Etat sur l’opposition; etc. On se souvient aussi des actes antirépublicains et antidémocratiques posés par le ministre de l’Intérieur, qui a la responsabilité d’organiser des élections libres et transparentes, demandant aux préfets et sous-préfets de rejeter les décisions des Cours d’appel validant les listes de Yewwi askan Wi», rappellentils.
«LE M2D EST LE PREMIER ARTISAN DE LA PAIX ET LA NON-VIOLENCE»
Pour les membres du M2D, «toutes les organisations et tous les acteurs soucieux de la paix et la stabilité du Sénégal auraient dû élever la voix en son temps pour dénoncer ces actes et appeler le pouvoir à la retenue. Une telle posture aurait donné beaucoup de crédibilité à la dé- marche qu’ils entreprennent aujourd’hui». Ainsi, «le M2D tient à rappeler qu’il a été le premier artisan de la paix et la non-violence, car non seulement il a été à l’avant-garde de la restauration de la paix suite aux évènements de mars, mais il a ensuite rédigé, adopté et signé le pacte de Bignona pour la paix et l’unité nationale». Le mouvement souligne également qu’il avait invité le pouvoir à signer le pacte pour montrer son adhésion aux principes forts qui y sont édictés, mais il n’a reçu aucune réponse. «Le M2D voudrait rappeler que pour que la paix et la concorde règnent dans le pays, c’est le Président Macky Sall, lui-même, qui doit, avant tout le monde, respecter et faire respecter le jeu démocratique à travers l’organisation d’élections libres et transparentes, en plus de restaurer l’État de droit qu’il a été le premier à bafouer. Tout le reste sera une conséquence dé- coulant de cette volonté de justice, de vérité et de paix venue du Président», tranche le M2D dans son communiqué.