MAMADOU DIOUF PRÉCONISE LA TENUE D’UNE CONFÉRENCE NATIONALE POUR LA RESOLUTION DEFINITIVE DE LA CRISE CASAMANÇAISE
Interpellé sur les opérations de l’armée nationale contre les bases du chef rebelle Salif Sadio dans le nord de Bignona, le Pr Mamadou Diouf semble plutôt favorable à l’option de négociation dans le règlement de ce conflit qui a fait 40 ans, cette année

Le professeur Mamadou Diouf préconise la tenue d’une « conférence nationale » dans le cadre du règlement de la crise casamançaise. Invité du jour de l’émission Objection de la radio SudFm hier, dimanche 27 mars 2022 l’enseignant d’histoire à l’université Columbia aux États Unis d’Amérique (U.S.A) qui s’exprimait sur la destruction des bases du chef rebelle Salif Sadio par l’armée a rappelé que l’évolution de cette crise sous les différents régimes politiques au Sénégal est marquée par des « moments d’accalmie et des moments de crise» sans que cela n’aboutisse à une paix définitive en Casamance.
Interpellé hier, dimanche 27 mars 2022, lors de son passage dans l’émission Objection de la radio Sudfm , sur les opérations en cours de l’armée nationale contre les bases du chef rebelle Salif Sadio dans le nord du département de Bignona, le professeur Mamadou Diouf semble plutôt favorable à l’option de négociation dans le règlement de ce conflit qui a fait 40 ans, cette année. En effet, rappelant que l’évolution de cette crise est marquée par des « moments d’accalmie et des moments de crise » sous les différents régimes qui se sont succédé à la tête du pouvoir exécutif au Sénégal, l’enseignant chercheur en Histoire à l’université Columbia aux États Unis d’Amérique (U.S.A) préconise ainsi la tenue d’une « conférence nationale » pour un règlement définitif de cette crise.
« Quand on regarde l’histoire de la Casamance et des crises en Casamance en particulier depuis 1982, ça veut dire que ça fait 40 ans et c’est 40 ans de conflit ou presque tous les 5 ans. Si vous vous rappelez, on a cru avec le président Diouf, surtout avec l’arrivée du général Dieng, que la question allait être réglée. Wade a passé ses campagnes électorales à dire si vous m’élisez en moins de deux mois, je réglerais le problème. La crise s’est amplifiée. Avec Macky Sall, on a des moments d’accalmie et des moments de crise. Donc, il est vrai que les approches parfois sont des approches guerrières, parfois sont des approches de négociations », rappelle le professeur Mamadou Diouf.
Et de préciser dans la foulée :« Mais, il est très clair que la phase actuelle est une nouvelle phase guerrière où on se dit ça va être la fin et surtout la fin du principal animateur qui est Salif Sadio parce que la plupart des autres animateurs sont rentrés dans une dynamique de paix ». Poursuivant son analyse de cette crise Casamançaise, l’enseignant chercheur en Histoire faisant remarquer qu’il «y a eu des efforts qui ont non seulement été faits et continuent d’être faits par l’Etat » estime tout de même que tout cela «ne règle pas la grande problématique qui concerne l’insertion de cette région dans l’Etat sénégalais et d’un travail d’inclusion ». « Diamacoune en a beaucoup parlé et ce travail d’inclusion permet aussi de gérer une crise et pour moi, c’est peut-être la faute la plus importante », a-t-il fait remarquer avant de préconiser encore la tenue d’une « conférence nationale sur la Casamance qui ne parlerait pas seulement de la Casamance ». Une crise « qui n’est pas une crise régionale » mais plutôt «la crise la plus importante de l’Etat sénégalais et qu’il faut traiter comme une crise nationale».