LE PREFET DE DAKAR DICTE SA LOI
Le préfet de Dakar avait décidé d’interdire toutes les manifestations et contre manifestations (Aar Li Nu Bokk, G 7, et autre Samm Sunu Reew proche du pouvoir) envisagées dans la capitale sénégalaise

La plateforme citoyenne «Aar Li Nu Bokk» avait prévu de descendre chaque vendredi dans la rue pour manifester contre la gestion nébuleuse des contrats pétroliers et gaziers du Sénégal, suite au « scandale » impliquant Aliou Sall et Frank Timis. Hier néanmoins, c’est quasiment le calme plat dans la capitale sénégalaise. Le préfet de Dakar avait décidé d’interdire toutes les manifestations et contre manifestations (Aar Li Nu Bokk, G 7, et autre Samm Sunu Reew proche du pouvoir) envisagées dans la capitale sénégalaise. Un dispositif sécuritaire impressionnant avait ainsi pris possession des lieux programmés de rassemblement. Quelques petites échauffourées vite contenues par la police ont eu lieu sur l’Avanie Bourguiba.
Dakar, la capitale sénégalaise, n’a pas revécu la grande manifestation de la plateforme citoyenne « Aar Li Nu Bokk » organisée la semaine dernière, demandant la lumière sur la gestion des contrats pétroliers et gaziers du Sénégal, suite au « scandale » révélé par la Bbc et impliquant Aliou Sall, le maire de Guédiawaye et frère du président Macky Sall. Pour cause, la plateforme citoyenne avait décidé de surseoir à sa manifestation de ce vendredi. La décision était intervenue après l’interdiction par le préfet de Dakar de toutes les manifestations projetées hier, vendredi 28 juin.
Dans la même dynamique, le G7 qui regroupe les syndicats d’enseignants en guerre contre le refus du président Macky Sall de revaloriser les salaires et avec qui la Plateforme « Aar Li Nu Bokk » projetait de battre le macadam, avait pris acte de la décision du Préfet Alioune Badara Samb et avait lui aussi annulé sa marche. A l’avenue Bourguiba qui devait servir d’itinéraire à la marche, c’est ainsi le calme plat. Les populations rencontrées sur les lieux vaquaient tranquillement à leurs occupations. A hauteur de l’Ecole normale supérieure (Ens), les activités ne connaissaient pas aussi de ralenti.
Sous l’échangeur en allant vers Mermoz, deux pick-up remplis de policiers s’étaient positionnés sur les lieux pour parer à toute éventualité. Au rond point de l’Ucad, un dispositif impressionnant de forces de l’ordre veillait au grain. L’horloge affichait 15 heures 40 mn, cap à la place de la Nation. La place mythique donnait l’image d’un état de siège avec une forte présence des forces de l’ordre. Six voitures de police ainsi que le « Dragon » du Gmi montaient la garde. Malgré la décision de la plateforme « Aar Li Nu Bokk » de surseoir à sa marche et le dispositif sécuritaire impressionnant déployé dans les principales artères devant abriter la marche, des manifestants sont quand même sortis pour barrer l’avenue Bourguiba, à hauteur du stade Demba Diop.
Bravant l’interdiction préfectorale, des jeunes disant appartenir à « Aar Li Nu Bokk » ont perturbé la circulation à l’avenue Bourguiba. Des éléments de la police ont été déployés sur les lieux pour dégager la circulation qui y était impraticable. Il s’en est suivi des tirs de gaz lacrymogène pour disperser la foule. In fine, les jeunes ont été repoussés par les policiers et ils se sont repliés dans les quartiers avoisinants comme Grand Dakar, Liberté 1 et 2. Quelques jeunes comme l’activiste Maïmouna Boussou ont été arrêtés par les policiers et conduits au commissariat central de Dakar.