LE PS DOS AU MUR
A la remorque de la mouvance présidentielle pilotée par l’Apr, le parti dirigé par Ousmane Tanor Dieng ne peut plus se contenter de suivisme.

Non partant pour l’élection présidentielle du 24 février dernier, le parti socialiste, historiquement, traverse une passe singulière de son histoire. A la remorque de la mouvance présidentielle pilotée par l’Apr, le parti dirigé par Ousmane Tanor Dieng ne peut plus se contenter de suivisme.
Face à l’envie montante de jeunes loups aux dents longues, le secrétaire général du parti socialiste devra trouver des arguments massues pour convaincre ses camarades de continuer le compagnonnage. Déjà que le Ps est comptable du bilan du septennat de Macky Sall avec la gestion sans interruption de départements forts comme l’éducation ou l’élevage, une rupture avec le pouvoir symboliserait la fin des privilèges. Bien plus, le moelleux fauteuil de Tanor Dieng à la tête HCCT, ne serait qu’un bon strapontin pour nombre de responsables Apéristes qui lorgnent de plus en plus ce prestigieux maroquin. Seulement, le jeu en vaut-il la chandelle ?
Rien n’est moins sûr. En optant pour se maintenir dans la coalition, contre vents et gré, à la veille de l’élection présidentielle, le patron des socialistes a bien analysé la situation au point de frôler la cassure interne suite à sa volonté de rester conforme à ces engagements envers l’allié stratégique. Ce faisant, les défections enregistrées et la fronde née de cette aventure qui a consacrée le sacre du second mandat de Macky Sall ne doivent pas être vaines. Ousmane Tanor Dieng voudra ainsi, avec son parti, bénéficier des dividendes de cette réélection en poursuivant l’œuvre déjà entreprise sous l’égide du plan Sénégal Emergent.
Par contre, c’est un schéma risqué pour la survie d’un parti déjà fragilisé par son absence historique aux joutes électorales. En effet, la révolte de Khalifa Sall combinée à l’aventure en solo de la mairesse Aissata Tall Sall renseigne sur la cassure idéologique entre compagnons socialistes. Faudrait-il taire l’idéologie socialiste au profit d’intérêts singuliers et partisans ? Nombre de militants pensent que le parti socialiste doit aspirer à brigué le suffrage des sénégalais.
D’ailleurs, si l’échéance électorale passée s’est déroulée sans l’emblème socialiste, la logique politique a prévalu. Mais de là a enterré définitivement les ambitions du parti socialiste pour un suivisme aveugle, les réticences se feront jour et Ousmane Tanor Dieng sur le fil n’a plus besoin d’une nouvelle fronde pour se faire une religion sur la mine d’or sur laquelle il est assis, alors qu’il se contente de broutilles qui ont fini par fragiliser sa formation politique.