«LE SENEGAL EST UN POLE D’INTERET DE TOUTE L’AFRIQUE DE L’OUEST»
Selon l’avocat franco sénégalais, Robert BOURGI, le débat ne devrait même pas se poser car «Macky Sall est un homme de parole et il a devant lui de grands défis beaucoup plus urgents durant ce nouveau quinquennat»

Robert Bourgi n’est pas de ceux qui estiment que le président Macky Sall pense déjà à un troisième mandat. Selon l’avocat franco sénégalais, le débat ne devrait même pas se poser car «Macky Sall est un homme de parole et il a devant lui de grands défis beaucoup plus urgents durant ce nouveau quinquennat»
« Idrissa Seck a livré son dernier combat. Il fait désormais partie des vétérans du milieu politique », affirme Robert Bourgi. Selon lui, le nouveau paysage politique au Sénégal laisse entrevoir de nouveaux talents à l’horizon 2024. Il pense notamment à Ousmane Sonko dont il prédit un bel avenir politique s’il reste constant dans sa ligne de conduite. A en croire M. Bourgi, l’image du Sénégal est éclatante dans le monde. « En tant qu’acteur et témoin de la françAfrique il est incontestable que le Sénégal est une grande école de démocratie pour le monde. Le côté obscur de la FrançAfrique où l’on bourrait les urnes est maintenant révolu. La présence des observateurs accentue le contrôle des scrutins notamment avec la société civile, l’Union européenne, la Cedeao, l’Union africaine, les Nations-Unies, etc.».
Toutefois, Robert Bourgi déplore le comportement des candidats perdants qui n’ont pas « eu l’élégance et la grandeur de féliciter le vainqueur des élections ; sachant qu’il a nettement gagné le scrutin, sans bavures ». Plus qu’un manque de fair-play, l’homme d’affaires estime que c’est une atteinte à l’esprit démocratique au Sénégal. « Je souhaite vraiment que tous les candidats démocratiquement battus félicitent Macky Sall et qu’ils acceptent sa main tendue pour un dialogue franc et direct, dans l’intérêt du pays». Proche ami de la famille d’Abdoulaye Wade, Robert Bourgi regrette, par ailleurs, que le libéral prédécesseur de Macky Sall se soit lancé dans la conquête d’un troisième mandat qui a accéléré sa chute. «Vu son parcours politique et son âge, il serait resté le sage à consulter en toute circonstance dans des affaires politicosociales en Afrique et dans le monde. C’est pourquoi d’ailleurs j’apprécie le geste du président Macky Sall pour l’invitation au dialogue national lancé à l’adresse des forces politiques du pays et notamment de ses prédécesseurs les présidents Abdou Diouf et Abdoulaye Wade». Selon M. Bourgi, Macky Sall inspire la confiance par son sérieux et sa volonté de tirer le Sénégal vers l’émergence. « En sept ans, il a réussi à faire du Sénégal le pôle d’intérêt de toute l’Afrique de l’ouest»
«Karim Wade : je ne donnerai rien au gouvernement de Macky Sall !»
Fort de ses liens d’amitié avec la famille Wade, Robert Bourgi est l’une des rares personnes à avoir offert sa médiation dans l’affaire Karim Wade. « Je ne serai pas surpris de voir le président Macky Sall aller dans le sens de l’apaisement », a-t-il déclaré. L’homme d’affaires franco-sénégalais témoigne avoir été sollicité par le président Macky Sall, dès après son élection en 2012, pour parler à Karim Wade. « On dit qu’il a détourné beaucoup d’argent. Je souhaite qu’il restitue au pays une grande partie de ce qu’il aurait dérobé en attendant l’ouverture d’une enquête ».
Très enthousiaste dans cette mission pour la bonne cause, Robert Bourgi s’est exécuté sans attendre, espérant, hélas, pouvoir jouer un rôle déterminant dans la relation entre Macky Sall et Karim Wade. « Karim est venu me voir et je lui ai transmis tel quel le message du président Macky Sall. Il était courroucé après m’avoir attentivement écouté. C’est la première fois que je le voyais dans cet état. Karim s’est aussitôt levé et m’a dit : ‘’tonton, zéro plus zéro égal zéro ! Je n’ai pas un sou, je n’ai pas détourné un sou et je ne donnerai rien au gouvernement de Macky Sall’’. Et là, je lui ai fait comprendre que le pouvoir a changé de main. Et l’avocat de lui rétorquer : « le glaive n’est plus dans les mains de ton père et dans les tiennes. N’essaye pas de livrer un combat que je sais perdu d’avance ». Karim Wade lui aurait répondu n’avoir rien à se reprocher et pour la première fois, ditil, le fils de Wade lui a parlé dans des termes aussi véhéments et violents. Informé par son émissaire conciliateur, Macky Sall a pris acte et ordonné la poursuite de la traque des biens mal acquis. Robert Bourgi nous a confié également n’avoir plus revu Karim Wade depuis cette entrevue à Paris en 2012. L’homme d’affaires dit nourrir une grande affection et respect pour Macky Sall et Karim Wade. Toutefois, il souhaite vivement que les choses puissent s’arranger au mieux des intérêts de chaque partie. « Le combat politique est une chose et les relations personnelles en sont une autre », a-t-il affirmé. Selon Robert Bourgi, les propos du président Macky Sall, selon lesquels « le Sénégal est un Sénégal pour tous et un Sénégal de tous », en disent long sur sa grandeur d’homme d’État et sa volonté de rassembler.