LE SENEGAL RETIENT SON SOUFFLE
La Commission nationale de recensement des votes (Cnrv) va livrer les résultats provisoires aujourd’hui, jeudi 28 février, à partir de 12h30.

Ainsi donc, ce n’est que 72h après le scrutin du 24 février, dont plusieurs observateurs étrangers comme nationaux ont salué le déroulement, que les sénégalaises seront édifiés provisoirement sur ce qu’il est advenu de leur vote du dimanche dernier. La tension a monté d’un cran à cause des résultats publiés tous azimuts par les différents camps en compétition, rendant l’attente relativement longue.
Fin de la guerre des chiffres ! Dès aujourd’hui, les revendications contradictoires menées par les différents camps des candidats en compétition pourraient être derrière nous. Ou du moins, la Commission nationale de recensement des votes (Cnrv), mettra fin au suspense qui entoure le scrutin du 24 février. En effet, le juge Demba Kandji et ses camarades de la Cnrv vont publier les résultats provisoires ce jour, à 11 heures, sur la base des procès-verbaux issus des Commissions départementales de recensement des votes. Cela, 72h après le scrutin du dimanche dernier. Une attente relativement longue qui a pollué l’atmosphère politique du pays, surtout avec les publications tous azimuts de résultats par les différents camps en compétition.
En effet, dans la nuit du scrutin, en l’absence de résultats provisoires livrés par les instances habilitées à le faire, la guerre des chiffres entre le président sortant et l’opposition a été déclenchée. Ce sont les candidats Idrissa Seck et Ousmane Sonko, lors d’une conférence de presse conjointe vers 21h, qui ont ouverts les hostilités, pour clamer un second tour «inévitable», selon les différents procès verbaux dont ils disposent.
En réaction, le Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne, annonce vers minuit à ses militants que «sur la base des résultats que nous avons compilés, il faut féliciter le président Macky Sall pour sa réélection avec un minimum de 57 % des voix». Une déclaration condamnée par beaucoup d’observateurs et leurs adversaires de l’opposition. D’ailleurs, des jeunes du candidat Idrissa Seck sont montés au créneau mardi dernier, pour aussi exiger à un deuxième tour qui selon eux, est «inévitable», non sans brûler certains exemplaires de quotidiens, accusés d’avoir manipulés les chiffres publiés.
Cette guerre des chiffres a fini par installer toute sorte de «fake news» autour de résultats électoraux.