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LE VER A DÉJÀ POURRI LE FRUIT

Le PS est épuisé. Il serait embarrassant que Faidherbe tombe à Lille avant de tomber à Saint-Louis. Le pays s’appauvrit mais les investisseurs ramassent la cagnotte. Mansour Faye confond allègrement passé, histoire et mémoire - ENTRETIEN AVEC PIERRE SANÉ

Aicha Fall  |   Publication 13/07/2020

L’actualité de ces derniers temps est traversée tour à tour par les scandales sur la gestion des fonds du Covid-19, le bradage foncier ou encore les invectives entre acteurs politiques. Pourtant, les organisations de la société civile, en tirs dispersés, restent inaudibles. Auraient-elles perdu leur pouvoir ?

Quand la société ne compte plus que sur les ONGs pour mettre fin aux dérives du pouvoir, c’est que les institutions de la République ont perdu toute crédibilité. Où est l’Assemblée Nationale dont la mission confiée å elle par l’électorat est d’assurer la reddition des comptes ? Où est la justice dont l’indépendance est inscrite dans notre Constitution ? Où sont les organes de contrôle chargés d’assurer l’utilisation optimale et vertueuse des ressources des contribuables ? La vérité est que la corruption est devenue systémique gangrenant tous les rouages de l’Etat. La corruption, c’est l’autre nom du libéralisme triomphant ou les valeurs dominantes sont l’argent roi, l’individualisme et l’opportunisme politique. La corruption devient la norme. Dans sa version tropicalisée le libéralisme africain n’est qu’un intermédiaire rapace entre le capitalisme mondialisé et les peuples africains et qui confond développement avec croissance, optimisation des capacités endogènes, avec investissements étrangers, conscientisation avec exhortation. Dans un tel contexte l’arrivée du pétrole dans quelques années va être le déclic pour le déclenchement d’appétits encore plus féroces d’où la guerre de succession larvée au sein du clan au pouvoir. Pourrons-nous échapper à la malédiction du pétrole ? Je ne le pense pas. Le ver a déjà pourri le fruit.

Dans une tribune l’année dernière, vous appeliez à ce que la gauche sorte de sa paralysie. La Parti socialiste se meurt dans une majorité qui a fini de prendre en otage tout un pays dans des querelles de borne-fontaine. Vous arrive-t-il de remettre en cause votre militantisme PS ?

Je dois avouer que le Parti Socialiste est épuisé politiquement et intellectuellement surtout depuis la disparition de Ousmane Tanor Dieng. Mais je continue à faire confiance aux maires qui se tiennent auprès des populations dont les conditions de vie se dégradent de jour en jour, à la jeunesse dont l’enthousiasme pour une alternative ancrée a gauche est toujours vivace. Les militants du PS ne doivent pas avoir comme seul horizon l’accession de leur parti au pouvoir. Ils doivent s’inscrire résolument dans les luttes comme celles des pêcheurs qui cherchent à protéger nos ressources halieutiques, les luttes des paysans qui défendent leur patrimoine foncier, les luttes des travailleurs qui défendent leurs droits, les manifestations de la société civile en lutte contre les prédateurs, les mobilisations contre l’Eco français dont l’objectif est de démanteler la CEDEAO, et surtout dans les combats visant à mettre fin aux violences faites aux femmes. C’est au travers de ces luttes que l’on se forme et que l’on replace le socialisme au cœur de l’imaginaire des populations. Je me tiens à la disposition de cette jeunesse.

Vous avez d’ailleurs récemment appelé la jeunesse sénégalaise à déboulonner la statue de Faidherbe à Saint-Louis. Pensez-vous la génération actuelle incapable d’endosser cette bataille pour la réappropriation culturelle ? La jeunesse est-elle assez outillée ?

La jeunesse sénégalaise, étudiante ouvrière ou paysanne a toujours été à l’avant-garde des luttes que ce soit pour l’indépendance (pensez à la Feanf) pour les libertés (pensez à Mai 68) pour le panafricanisme (pensez aux manifestations pour dénoncer le coup d’état de la CIA contre Kwame Nkrumah) contre le CFA (pensez a France Dégage). Faidherbe trônant chez nous est le symbole de la glorification par un peuple vaincu de ses anciens maitres. Or la jeunesse n’aime pas les vaincus. Je crois que le maire de Saint Louis confond allègrement passé, histoire et mémoire. Bien sûr qu’on ne peut pas effacer le passé. Entretenir une telle proposition relèverait de l’absurde. Quand a l’Histoire c’est une interprétation et réinterprétation de notre passé par des professionnels d’horizons et d’écoles de pensée differents. L’histoire se trouve dans les livres et accessoirement dans les musées. La mémoire enfin, c’est ce qu’on choisit dans le présent d’honorer. La statue de Saddam Hussein est tombée. Lors de la révolution française des statues symboles de l’ancien régime sont tombées. Il y a des milliers de statues de Lénine, Staline qui ont été déboulonnées lors de la chute de l’Union soviétique. La mémoire, le patrimoine c’est un choix dans le présent et qui est donc appelé a changer. Mais lorsque ce choix découle de l’ignorance ou du complexe d’infériorité, il appartient à la jeunesse de rectifier le tir comme cela se fait en ce moment même a travers le monde. Il serait quand même embarrassant que Faidherbe tombe à Lille (France) avant de tomber à Saint Louis.

L’avis des scientifiques, pensez-vous, n’a pas été assez pris en compte dans la riposte contre la Covid-19. Faudrait-il faire le compte de cette gestion ?

Les scientifiques ne sont pas nécessairement d’accord entre eux. Ils doivent confronter résultats de recherche et recommandations et surtout inclure des spécialistes en sciences sociales et humaines. Mais la riposte n’est pas seulement médicale, elle doit viser un changement de comportement. Les décisions doivent donc inclure les communautés ce qui implique une décentralisation de la prise de décision et des ressources et une communication basée sur la compassion, une communication visant à rassurer les populations et a éviter les stigmatisations. En dernière analyse, la riposte est politique puisqu’elle ressort de la responsabilité de l’Etat. Lorsque les politiques publiques sont centrées en priorité sur la satisfaction des besoins existentiels des populations (lutte contre la pauvreté, accès universel a l’eau, a l’électricité a internet a la sante a l’éducation etc.), on construit la résilience et on élève le niveau d’intelligence de toute une nation. Malheureusement, ce n’est pas compatible avec le projet de société promu dans les faits par le libéralisme africain.

Vous avez aussi longtemps dénoncé la vacuité du concept de l’émergence. La crise sanitaire semble vous avoir donné raison…

J’ai travaillé 40 ans dans le développement et les droits humains, ce qui revient au même combat. Chaque fois que la Banque mondiale est en situation d’échec, elle invente un nouveau concept alors que les problèmes restent les mêmes.

On a d’abord parlé de puissances émergentes (Bresil, Inde, Chine, Russie puis Afrique du Sud) qui remettaient en cause l’ordre établi et l’hégémonie des puissances occidentales tant au niveau économique et commercial qu’au niveau sécuritaire (possession de l’arme nucléaire ou potentiel technologique de le développer). Puis on a parlé d’économies émergentes (Indonesie, Malaisie, Mexique, Turquie, Argentine, Corée du sud, Israël..), pays qui avaient réussi leur révolution industrielle ou en voie de le faire.

Puis tout d’un coup, on passe de puissances et économies à « pays en voie d’émergence ». Notre terre natale existe depuis la nuit des temps, notre pays en tant qu’entité territoriale indépendante existe depuis 60 ans. En quoi est-il émergent ? Il émerge d’où ou de quoi ? Vers quoi ? A travers Mc Kinsley, consultant attitré de la Banque Mondiale, les mêmes plans ont été vendus aux Africains dits « francophones ». Gabon émergent, Togo émergent, Cote d’Ivoire émergent. Mais au fond c’est la même salade : ajustement structurel, privatisations, dérégulations à travers Doing business, appel aux investisseurs étrangers pour des investissements improductifs, accumulation de dettes non remboursables le tout accompagné d’un filet social alibi pour empêcher l’explosion sociale. Le pays s’appauvrit mais les investisseurs ramassent la cagnotte. Le visage hideux du néolibéralisme se gargarise de slogans creux. Et moi qui croyais avoir voté pour « Yoonou Yokoute ! »

Comment se portent les droits de l’homme au Sénégal ?

Ils se portent très mal. Soixante ans après l’indépendance sous tutelle, 60% de la population vit dans une pauvreté indigne, 50% des Sénégalais sont analphabètes, les violences à l’égard des femmes concernent 1 foyer sur 2.

20.000 enfants de moins de 5 ans meurent du paludisme chaque année, les prisons sont surpeuplées et les longues détentions préventives sont monnaie courante, les populations casamançaises vivent dans l’insécurité depuis 40 ans alors que règlement du conflit était une « surpriorité ».

Nous avons la une panoplie de violations des droits humains : droit de ne pas vivre dans la pauvreté, droit à l’éducation, droits des femmes, droits des enfants, droit à la santé, droits des prisonniers, droit à la sécurité, droit à la paix. C’est indigne d’une démocratie qui s’autoproclame « mature » alors qu’elle est figée. C’est ça le Sénégal : on parle, on parle, on dialogue, on discute, on confère, on consulte, on promet, on débat, on invective, on insulte. Tout ça pour aboutir à quoi ? Une démocratie figée, une économie captive, une souveraineté factice, une société exsangue, une mentalité colonisée et des prédateurs qui toisent le peuple.

Vous avez dit « émergence ! »

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