«LES POSITIONS DU PRESIDENT MACKY SALL SUR LE MALI NE SONT PAS CONSEQUENTES»
Me El Hadji Diouf a rappelé la position du chef de l’Etat lors de la crise en Gambie, non sans estimer que la Cedeao devait envoyer ses troupes pour réinstaller le président Ibrahima Boubacar Keita, légalement élu.

En proposant de réapprécier les sanctions de la Cedeao à l’encontre du Mali pour tenir compte des impératifs humanitaires, le président Macky Sall n’est pas conséquent avec lui-même. C’est la conviction de Me El Hadji Diouf qui, à l’émission Grand jury de la Rfm, hier dimanche 23 août, a rappelé la position du chef de l’Etat lors de la crise en Gambie, non sans estimer que la Cedeao devait envoyer ses troupes pour réinstaller le président Ibrahima Boubacar Keita, légalement élu.
Pour avoir proposé à ses pairs d’envoyer un émissaire au Mali pour une mission de médiation qui devrait être conduite par l’ancien président nigérian, Goodluck Jonathan, mais surtout de réapprécier les sanctions pour tenir compte des impératifs humanitaires, le chef de l’Etat, Macky Sall, a reçu une salve d’applaudissements de la part de beaucoup d’observateurs. Ce qui est tout le contraire de la position de la robe-noire politique, Me El Hadj Diouf.
A l’émission Grand jury de la Rfm d’hier, dimanche 23 août, le président du Parti des Travailleurs et du Peuple (Ptp) s’en est pris à cette position. Pour Me El Hadji Diouf, «les positions du président Macky Sall sur le Mali sont totalement erronées. Elles ne sont pas conséquentes». S’expliquant, Me Diouf rappelle que, lors de la crise post-électorale en Gambie, c’était le président Macky Sall qui demandait à Yahya Jammeh de savoir quitter, parce c’est Adama Barro qui est élu.
Mieux, il se souvient que non seulement le président Sall avait permis à Adama Barro de prêter serment au niveau de l’ambassade du Mali au Sénégal, mais aussi l’intervention des forces armées était relayée à chaque étape de leur progression en territoire gambienne avec les applaudissements des populations. Par conséquent, il est d’avis que les sanctions de la Cedeao sont de la pure «fumisterie».
Ainsi dira-t-il : « Avec la Gambie, on n’avait pas menacé de fermer les frontières gambiennes. On est allé traverser les frontières pour chasser Yaya Jammeh ». Pour lui, il n’est pas acceptable que des militaires interrompent les pouvoir du président Ibrahima Boubacar Keita, dans la mesure où il était régulièrement élu et légalement intronisé. Ainsi donc, «on devrait immédiatement envoyer les forces qui sont présentes au Mali, chasser les militaires et le réinstaller tout comme l’Assemble nationale qui a été élu», a-t-il suggéré.
Pour lui , on doit combattre les « putschistes, quel qu’en soit le prix pour que nul n’en ignore…». Il pense d’ailleurs que ce qui se passe est «extrêmement grave» et pourrait se retourner contre le président Macky Sall qui a été élu par une écrasante majorité comme le fût IBK, mais qui fait face à des activistes qui cherchent vaille que vaille à mobiliser des foules contre sa gouvernance.