L'OPPOSITION MISE À MAL
L'éclatement de YAW risque de disperser les électorats respectifs de Pastef et de Taxawu Sénégal, rendant plus difficile la représentation d'une alternative crédible au président Macky Sall sans une coalition forte et unifiée

Dans une analyse publiée ce mardi 17 octobre, Jeune Afrique examine les conséquences majeures de la scission de Yewwi Askan Wi (YAW), la principale force d'opposition au Sénégal depuis 2021. Cette implosion définitive a provoqué un bouleversement du paysage politique sénégalais à quelques mois seulement de l'élection présidentielle. L'article souligne également que cette situation profite au camp du président Macky Sall, qui voit ses adversaires affaiblis par des divisions internes.
Selon Jeune Afrique (JA), la rupture au sein de YAW est principalement due à des querelles de leadership et à la confrontation des ambitions présidentielles concurrentes de ses deux leaders, Ousmane Sonko et Khalifa Sall. Les deux hommes ont exprimé publiquement leur intention de se présenter à l'élection de 2024, créant ainsi une rivalité croissante entre leurs partis respectifs, Pastef pour Sonko et Taxawu Sénégal pour Khalifa Sall, pour le leadership au sein de YAW.
L'analyse met en évidence plusieurs facteurs qui ont contribué à l'implosion de YAW. Les querelles autour de la répartition des responsabilités au sein de la coalition, notamment au niveau de l'Assemblée nationale, ont été particulièrement préjudiciables. Ousmane Sonko a provoqué une rupture en présentant une liste pour le bureau de l'Assemblée sans inclure Taxawu Sénégal, ce qui a été perçu par Khalifa Sall comme une trahison. Malgré les tentatives de médiation, les intérêts personnels ont finalement prévalu sur l'unité de la coalition.
Les divergences entre Sonko et Sall seraient également liées selon JA, à des questions de leadership au sein de YAW. Ousmane Sonko chercherait à imposer la prédominance de son parti, Pastef, tandis que Khalifa Sall refuse de voir sa formation, Taxawu Sénégal, écartée de responsabilités.
Selon Jeune Afrique, les conséquences de cette scission sont particulièrement significatives. L'implosion de YAW affaiblit le camp anti-Macky Sall. De quoi nuire considérablement à l'opposition face au pouvoir de chef de l'État, qui bénéficie désormais de la division de ses adversaires.
Le paysage politique sénégalais se trouve ainsi profondément bouleversé à quelques mois seulement de la présidentielle de 2024. L'éclatement de YAW risque de disperser les électorats respectifs de Pastef et de Taxawu Sénégal, rendant plus difficile la représentation d'une alternative crédible au président Macky Sall sans une coalition forte et unifiée.
Jeune Afrique souligne également que cette scission offre une opportunité politique au camp présidentiel, en cas de division persistante des opposants avant le scrutin. En affaiblissant le premier bloc d'opposition sénégalais, le président Macky Sall voit les chances délection de son candidat renforcées.