«ON M’A REPROCHE D’AVOIR APPUYÉ LES PERSONNES INDIGENTES DE THIES»
Talla Sylla, maire de Thiès, avait reçu une mission de vérification de l’Inspection Générale d’Etat (IGE), venue fouiller la gestion de la mairie pour la période 2011- 2015, et le rapport a été produit en 2016

Cité dans le dernier rapport de vérification de l’Inspection Générale d’Etat (IGE), Talla Sylla, maire de la Ville de Thiès, a fait face à la presse hier, pour répondre aux accusations faites par les vérificateurs. Il soutient qu’on lui a reproché d’avoir d’avoir appuyé les élèves, les étudiants, les personnes indigentes de Thiès. Ce qui, selon lui, n’est pas dans les compétences de la ville.
Talla Sylla, maire de Thiès, avait reçu une mission de vérification de l’Inspection Générale d’Etat (IGE), venue fouiller la gestion de la mairie pour la période 2011- 2015, et le rapport a été produit en 2016. Donc pour l’essentiel, souligne Talla Sylla, la mission concernait la gestion de l’équipe précédente. En son temps, il indique avoir salué cette mission, car l’objectif de l’IGE est également d’identifier les sources des problèmes possibles, pour y apporter des solutions, afin d’améliorer la gouvernance. Il considère par conséquent que le fait de recevoir une mission de l’IGE en début de mandat, c’est quelque chose de bénéfique pour des mandataires. Mais dans les recommandations contenues dans le rapport, il lui est reproché la dépense de 20 millions Fcfa en fournitures scolaires, distribuées aux élèves des écoles élémentaires et franco-arabes. «Tout cela a été fait dans le cadre d’une démarche transparente impliquant tous les acteurs, mais aussi les autorités académiques et scolaires». Il s’y ajoute l’aide aux indigents. Toutes ces actions, selon les vérificateurs, ne sont pas des compétences de la ville. «Si ces aspects ne relèvent pas des compétences de la ville, il s’agit de compétences relevant de mes gènes», soutient Talla Sylla.
Etle maire de la cité du rail d’ajouter : «Vous ne pouvez pas m’enlever la compétence d’appuyer des citoyens thiessois etjusqu’ici, les gens restent devoir nous convaincre que la Ville de Thiès ne doit pas soutenir les élèves, les étudiants, les personnes indigentes. D’ailleurs, dans le cadre de cette pandémie, c’est ce que nous faisons et nous l’assumons. Il va falloir, dans l’évaluation de l’acte 3 de la décentralisation, faire évoluer les choses.»
Par ailleurs, Talla Sylla déploré le fait qu’un rapport de l’IGE non encore déclassifié puisse se retrouver sur la place publique. «Quand on est aux côtés du président de la République, on a l’obligation de comprendre sa mission, ses orientations, son engagement en faveur de ce pays et de les respecter. On ne doit pas se servir des institutions pour s’attaquer à des adversaires politiques ou à de futurs adversaires politiques. Je ne suis l’adversaire de personne, je suis un serviteur des Thiessois, je ne suis engagé dans aucun combat autre que celui qui concerne les Sénégalais, notamment en cette période de pandémie où nous avons besoin de renforcer les synergies, les dynamiques unitaires et communautaires», indique l’édile de Thiès.
A l’en croire, les éléments qui lui sont collés dans ce rapport ne représentent rien comparé à ceux qui concernent ses prédécesseurs. Il se dit honoré de lire dans ce rapport que le seul point qui concerne véritablement sa gestion, c’est une question de lecture et d’interprétation des dispositions du code général des collectivités territoriales.
En effet, la directive donnée dans ce sens est que le Maire ne devait plus inscrire dans le budget une dépense qui ne relevait pas, selon la lecture des vérificateurs, des compétences de la ville. Ladite directive s’adressait également au Préfet qui ne devait plus approuver un budget contenant des dépenses qui ne relevait pas des compétences de l’institution, et au Receveur Municipal de ne plus exécuter une dépense ne relevant pas des compétences de l’institution.
De notre point de vue, dit-il, notre engagement devant aller dans le sens du développement économique et social, il est incompréhensible qu’une mairie ne puisse pas faire du social. Pour étayer ses propos, le Maire de la ville de Thiès souligne que depuis juillet 2014, l’actuelle équipe de la ville s’est engagée dans un processus de gestion sobre et vertueuse.
Il poursuit : « Nous sommes engagés à donner corps à notre crédo ‘’éthique, transparence, efficacité, ouverture’’. C’est dans ce cadre que nous avons initié un certain nombre de pratiques, pour faire évoluer positivement l’acte 3 de la décentralisation. Nous savons qu’il y a beaucoup d’insuffisances dans le code général des collectivités locales, dans la mesure où beaucoup de dispositions nécessitent des décrets d’application, pour aller plus loin dans la mise en œuvre. » Au niveau de la ville de Thiès, dit-il, l’initiative a été prise de poser des actes plus que concrets, allant dans le sens de faire avancer les choses du point de vue de la bonne gouvernance. C’est ainsi que dès le 30 octobre 2014, des audiences publiques semestrielles sont initiées à dates fixes, c’est-à-dire chaque 30 octobre et chaque 30 avril.Il s’agit à chaque fois de rendre compte aux Thiessois qui sont les mandants du conseil de ville.
« Et même durant la pandémie, nous avons répondu à cet appel de la reddition des comptes et de la transparence, sur la base d’une formule compatible au contexte », note le Maire de Thiès.I l s’y ajoute qu’un conseil consultatif de la ville a été institué, avec 80 membres et comprenant les différentes catégories sociales de Thiès et présidé par Mouhamadou Moustapha Aïdara du Forum Civil.