MACKY SALL SORT DU BOIS
Listes parallèles au sein de Bennoo

Les listes parallèles qui prolifèrent au sein de la majorité présidentielle Benno Bokk Yaakaar, en perspective des élections locales de janvier prochain, ne sont pas forcément des actes de rébellion contre l’autorité du président de la République. C’est qui ressort de la dernière sortie de Macky Sall, lui-même, qui était face à ses partisans en France. Le patron de la majorité a plus parlé de stratégie anti-dispersion des suffrages que de divergences, tout en confiant dès lors avoir autorisé des listes parallèles dans certaines localités.
Que ceux qui pensaient que toutes les listes parallèles notées au sein de la majorité présidentielle, depuis les investitures de fin octobre dernier, sont des actes de rébellion contre l’autorité du chef de l’Etat revoient leur copie ! Pour cause, beaucoup de listes parallèles, donc en lice contre les listes officielles validées par le président de la République et les leaders de Bennoo Bokk Yaakaar pour les élections locales, ont reçu l’autorisation de Macky Sall lui-même. Comme il l’a avoué face à des militants de l’Alliance pour la République (Apr) établis en France, lors du Forum de Paris sur la paix. « J’ai autorisé des listes parallèles dans certaines zones pour éviter la dispersion des voix. C’est le cas à Kolda, à Bignona et dans d’autres zones où nous sommes sûrs de gagner. Nous avons cautionné ces listes parallèles, puisque le gagnant sera toujours de Benno Bokk Yaakaar (Bby). En revanche, il y a d’autres listes parallèles qui n’ont pas reçu mon onction », a expliqué sans fioritures le chef de l’Etat face à ses souteneurs. Du coup, le chef de l’Etat clarifiait le jeu face à des candidatures locales qui semblaient contester son leadership, en décidant d’aller en compétition contre les listes de candidatures arrêtées par la majorité présidentielle.
La sortie du chef de l’Etat donnait aussi raison à tous ces observateurs de la scène politique qui soupçonnaient un double jeu du…maître du jeu dans cette affaire d’investitures et de listes parallèles. Reste maintenant à savoir si l’argument avancé par le chef de l’Etat, à savoir une volonté d’éviter la dispersion des voix est techniquement valable pour réfuter la volonté sous-jacente de Macky Sall de liquider tous ses partisans membres de l’Apr qui auraient la malchance de perdre les élections de janvier prochain dans leurs localités. Quoi qu’il en soit, Macky Sall semble lui déterminé à aller jusqu’au bout de sa logique. Quoiqu’il ait fini par inviter les militants apéristes de la diaspora qu’il rencontrait à Paris à s’impliquer pour faire triompher la majorité présidentielle lors des élections locales prévues en janvier 2022. « Vous de la Diaspora, vous n’êtes pas des acteurs directs de ces élections locales. Parce que vous ne votez pas, mais il faut vous mobiliser pour faire gagner les listes de Benno Bokk Yaakaar (Bby) dans vos communes d’origine. Il faut défendre nos listes et exhorter vos parents qui sont au Sénégal à voter pour nous », a dit le Président.