«MACKY A UTILISE LA CRIMINALISATION DU VIOL POUR MUSELER SONKO»
Mme Aida Mbodj vilipende le régime depuis le Canada

Devant un parterre d’universitaires et d’intellectuels, l’ancienne députée, Mme Aïda Mbodj — qui fut également ministre sous le régime du président Abdoulaye Wade — a vilipendé le président Macky Sall. Lors d’une communication à l’Université du Québec en Outaouais, dans le cadre des 12 ans de la Chaire Léopold Sédar Senghor célébrés le 28 septembre dernier, elle a indiqué que le président Macky Sall a utilisé la criminalisation du viol pour museler Ousmane Sonko.
Aïda Mbodj ne décolère pas contre le régime du président Macky Sall. Cette membre éminente de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW) et candidate à la présidentielle de 2024 a profité ce 28 septembre 2023 du colloque organisé par l’Université du Québec en Outaouais pour célébrer les 12 ans de la Chaire Léopold Sédar Senghor dirigée par notre compatriote le Pr Ndiaga Loum, pour dénoncer la tournure du dossier de l’opposant Ousmane Sonko dans l’affaire opposant ce dernier à la masseuse Adji Sarr. Le patron de Pastef a été condamné en juin dernier à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse ». Le tribunal l’avait acquitté du crime de viol sur Adji Sarr. Mme Aïda Mbodj, invitée à faire une communication sur la portée et les limites des deux lois portant l’une sur la parité absolue hommes femmes et l’autre sur la criminalisation du viol et de la pédophilie — Ndlr, elle est l’auteure de cette loi à l’Assemblée nationale — a pointé un doigt accusateur sur le gouvernement sénégalais relativement à la situation vécue actuellement par le président du parti Pastef, Ousmane Sonko.
Devant Patrick Van Gheel, ambassadeur de Belgique au Canada, qui coordonne les ambassadeurs francophones au Canada, le professeur Christophe Traisnel, président du réseau international des chaires de la Francophonie, la rectrice de l’UQO Murielle Laberge, le Président de la Fondation Paul Gérin-Lajoie (FPGL), François Gérin-Lajoie, mais aussi en présence d’autorités universitaires comme Jean-Marie Bézard (philosophe français, président du réseau international d’innovation), Yao Assogba (professeur émérite à l’UQO), Amélie Hien (UQTR), Michel Filion, Martin Laberge, Dimitri de la Faille, Karine Gentelet (UQO), Annélie Delescluse (Paris 1- Sorbonne), Jonathan Paquette (Université d’Ottawa), Aziz Khamliche (Université St Paul), Jean-François Garneau (Teluq), Brian Murq (Seattle University), Jean-Claude Roc (ISTHEA), et Otilia Puigros (UQO), Mme Aïda Mbodj, tirant un bilan d’étape de l’application de ces deux lois empreintes de progrès, a plaidé pour une vigilance intellectuelle afin que celles-ci ne soient pas détournées ou instrumentalisées à des fins politiciennes. « Si les lois incarnent nos aspirations et nos principes les plus élevés, elles peuvent également être instrumentalisées. Il est douloureux de constater que dans notre chère nation (le Sénégal), la loi a été dévoyée, utilisée comme arme pour incriminer et museler un adversaire politique du pouvoir exécutif, celui qui porte l’espoir de milliers de Sénégalais, en l’occurrence Monsieur Ousmane Sonko. C’est une grave dérive qui remet en question l’essence même de notre démocratie et des droits pour lesquels tant de Sénégalaises et Sénégalais se sont tant battus. Nous devons être vigilants. La loi, dans sa noble intention, doit servir de bouclier pour les vulnérables, jamais d’épée pour les puissants » a soutenu la responsable de l’opposition et candidate à la prochaine présidentielle. La communication de l’ancien ministre a été suivie par une formidable ovation du public. Une manière d’apprécier un discours qui a jeté le discrédit sur le président Macky Sall.