MAHMOUT SALEH ET MOR NGOM ARTISANS DE LA DÉFAITE, MARIÈME FAYE SALL SAUVEUR DE MANSOUR FAYE
Le chef de l’État serait également très remonté contre son ministre d’État directeur de cabinet, Mahmout Saleh, et aussi Mor Ngom qui seraient, à ses yeux, les principaux artisans de la débâcle de la majorité présidentielle dans ces élections locales.

Si le premier sacre des « Lions » du football à la compétition sportive la plus prestigieuse du continent africain, la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de football, a chamboulé l’agenda du chef de l’État qui entendait mettre un place un nouveau gouvernement avec en prime le retour d’un Premier ministre, il n’en demeure pas moins qu’au sein de la mouvance présidentielle on continue d’analyser et de ruminer sur les raisons qui ont conduit à la perte des principales villes du pays.
Une désillusion d’autant plus amère que les leaders des principaux partis alliés, bombardés à la tête des principales institutions du pays, ont été lamentablement défaits chez eux. En effet, aussi bien Moustapha Niasse, le président de l’Assemblée nationale, Idrissa Seck, le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) que Aminata Mbengue Ndiaye, patronne du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT), ont bu le calice jusqu’à la lie respectivement à Keur Madiabel, Thiès et Louga. Outre ces trois alliés pour le moins encombrants, le chef de l’État serait également très remonté contre son ministre d’État directeur de cabinet, Mahmout Saleh, et aussi Mor Ngom qui seraient, à ses yeux, les principaux artisans de la débâcle de la majorité présidentielle dans ces élections locales.
À son homme à tout faire, Mahmout Saleh, le président de la République reprocherait la confection controversée des listes électorales dans certaines villes, l’agitation du spectre du 3ème mandat et, last not but least, le financement parallèle des listes dissidentes des coalitions Euleuk Sénégal dont il a payé lui-même la caution. Pour la petite histoire, ce groupuscule dénommé Euleuk Sénégal appartient à Pape Amady Ndao, directeur général de l’Agence pour la promotion et le développement de l’artisanat (APDA) qui se trouve être le principal lieutenant de... Mahmout Saleh. Pour cette édition, intéressons-nous donc au cas de Saint-Louis.
La partition décisive de la Première dame
Dans l’analyse de la situation de la ville tricentenaire de Saint-Louis où le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Mansour Faye, également beau-frère du chef de l’État, était en très mauvaise posture, il a été surtout question de l’apport inestimable de la Première dame, Marième Faye Sall qui, en deux jours seulement sur le terrain, a complètement retourné la donne en faveur de son frangin. En effet, les trois zones notamment de Ndiolofene, Darou et Eaux claires, qui pouvaient faire basculer le vote en faveur de la coalition Yewwi Askan wi dirigée par le khalifiste Abba Mbaye, ont été investies par la Première dame, Marième Faye Sall, qui y a débarqué avec un conteneur de... cheveux naturels, des liasses de billets flambant neufs et des promesses de financements pour des GIE nouvellement constitués sur sa demande.
Résultats des courses : dans ces trois zones, Yewwi Askan wi a été battue d’au moins 1000 voix dans chacune d’elles. Au décompte final, Yewwi, qui a devancé l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur Pr Mary Teuw Niane, présenté jusqu’à quelques mois du scrutin comme le principal rival du maire sortant, Mansour Faye, de 11 000 voix, Yewwi, donc, a été aussi largué de plus de 3000 voix par Mansour Faye qui doit alors, vraiment, une fière chandelle à sa chère sœur et égérie du maître du jeu. Mais le plus cocasse dans la ville de Mame Coumba Bang, c’est que, le soir du scrutin où les camps de Mansour Faye et Abba Mbaye se faisaient face et commençaient chacun à jubiler pour revendiquer une probable victoire, notre vaillante police nationale est intervenue pour tirer deux grenades de lacrymogènes sur les impertinents militants de Yewwi Askan wi avant de les bloquer à l’intérieur de leur siège. On n’indispose pas impunément, en effet, le beau-frère adoré du chef suprême de nos forces de sécurité et de défense. Défense de ricaner ! Cette partition de Marième Faye Sall a été donc décisive surtout que, dans la ville tricentenaire, bruissaient déjà les effluves d’un scandale sur le découpage et les attributions sélectives des terrains de l’aéroport de Bango et de Sanaar par l’ancien gouverneur Aïdara Niang. Des pontes du régime comme Mansour Faye, Abdou Karim Fofana, Mamadou Gueye, mari de la députée Aida Mbodj et lieutenant de Mansour Faye, entre autres, seraient au cœur du scandale. Mais ne gâchons pas la fête de ce dernier !