MALICK GACKOU ANNONCE UNE GRANDE COALITION
Malick Gakou, Président du Grand Parti (GP), était ce weekend à Thiès, dans le cadre de sa tournée nationale. Face à la presse, au terme de sa randonnée, il a abordé plusieurs questions d’ordre politique et économique.

Dans le cadre de sa tournée nationale, Malick Gakou Président du Grand Parti (GP) était ce week-end à Thiès. Après avoir salué « les relations séculaires » qu’il entretient avec Idrissa Seck, il a annoncé la mise en place d’une grande coalition dans les prochains mois, dans la perspective des prochaines échéances électorales
Malick Gakou, Président du Grand Parti (GP), était ce weekend à Thiès, dans le cadre de sa tournée nationale. Face à la presse, au terme de sa randonnée, il a abordé plusieurs questions d’ordre politique et économique. Il a rappelé l’alliance qu’il a partagée avec Idrissa Seck, Pape Diop, Me Madické Niang, Hadjibou Soumaré, Issa Sall pour mutualiser les forces. Mais selon lui, cette alliance sera ouverte à d’autres forces politiques et dans ce sillage, il a annoncé la mise en place, dans les prochains mois, d’une grande alliance à même de leur permettre de jouer un rôle prépondérant dans les prochaines élections. « Nous avons notre place dans l’échiquier et elle a été largement prouvée par la trajectoire et l’histoire de nos formations politiques », dit-il avant de peindre Idrissa Seck sous les traits « d’un patriote, d’un homme d’Etat d’envergure » et de rappeler « les relations séculaires qu’il entretient avec lui ». C’est pourquoi, dit-il, comme pour répondre à ceux qui accusent le Président Idrissa Seck de deal avec le pouvoir de Macky Sall, « si sa volonté était seulement de tirer profit du régime politique national, il aurait pu le faire depuis très longtemps ».
Interpellé sur le dialogue national, il a répondu : « Nous encourageons le dialogue national car depuis 5 ans, nous nous battons contre le régime du Président Macky Sall pour arracher l’organisation d’élections libres, démocratiques et transparentes. Nous n’avons pas pu l’obtenir et tout le monde a constaté les convulsions vécues lors des dernières élections. C’est pourquoi, l’opposition a décidé de répondre à la main tendue du Président, tout en espérant que cette main tendue soit sincère et qu’elle puisse produire des résultats à même de permettre au Sénégal d’avoir des élections libres, démocratiques et transparentes. Nous attendons donc que les conclusions issues du dialogue soient tout à fait en phase avec les intérêts supérieurs de la nation et dans ce cadre, c’est impossible de ne pas évoquer la question des libertés et de la démocratie. Au terme du dialogue, nous allons donner notre appréciation sur ses conclusions et ses recommandations, mais nous n’allons les accepter que si et seulement si elles répondent aux préoccupations du peuple sénégalais, pour les libertés et la démocratie. Nous ne sommes pas dans le dialogue national proprement dit, mais nous l’encourageons, nous en attendons un résultat positif pour le Sénégal. »
Abordant les questions économiques, Malick Gakou est d’abord revenu sur la problématique du chemin de fer. Selon lui, le rail a fait vivre le pays et il a une importance capitale non seulement pour le rayonnement de la ville de Thiès, mais également pour le développement économique et social du pays. C’est ainsi qu’il urge à ses yeux de le mettre au cœur du processus de développement national, car il a son implication dans tous les domaines croisés du développement. Il s’y ajoute, dit-il, la vocation d’intégration par le transport des personnes et de leurs biens. A cause du rail d’ailleurs, poursuit-il, le Sénégal est resté pendant longtemps la porte d’entrée de l’Afrique de l’Ouest mais aujourd’hui, le port sénégalais souffre de la concurrence des ports de Banjul, San Pedro et d’autres ports de la sous-région, parce tout simplement le rail fait défaut. « C’est pourquoi nous devons articuler le développement du port et le développement du rail, pour permettre au Sénégal d’être une porte de pénétration dans la zone ouest africaine », ajoute le leader du Grand Parti.
«PAS DE CROISSANCE INCLUSIVE SANS L’IMPLICATION DU SECTEUR QUI REPRESENTE 70% DES ACTIVITES NATIONALES»
Comme à Diourbel, Malick Gackou est encore revenu sur la campagne arachidière qu’il juge catastrophique. Pour lui, le problème est structurel avant d’être conjoncturel mais malheureusement, le gouvernement a pris des décisions qui ont impacté négativement non seulement sur la qualité de la production, mais également sur la quantité. Fort de ce constat, il affirme que la vérité est que le monde rural est en crise. Il ajoute : « Le plaidoyer que nous allons faire dans les prochains jours devra consacrer notre volonté commune de ne ménager aucun effort pour remettre l’agriculture sénégalaise dans la voie du progrès, du développement, de la croissance. Aucun développement ne pourra se faire au Sénégal sans le développement de l’agriculture et aucune croissance ne pourra être inclusive, sans implication du secteur qui représente pratiquement 70% des activités nationales. C’est pourquoi notre ambition est de faire de l’agriculture le moteur de la croissance économique et d’une croissance inclusive au service du bien-être des populations. Si nous continuons à importer les produits de première nécessité, nous continuons en même temps à défavoriser la production locale. C’est la raison pour laquelle le Grand Parti a mis le patriotisme économique au cœur de ses préoccupations de développement économique et social du pays. »
A ses yeux, l’objectif en terme de croissance ne sera jamais atteint tant que les Sénégalais ne produiront pas ce qu’ils mangent et tant qu’ils n’auront pas une industrie à la hauteur de cette ambition de transformation des matières premières. Il faut donc donner à l’agriculture sénégalaise l’élan d’une véritable agriculture moderne, d’une agriculture performante. Mais cela passe par la transformation de la structure familiale qui devra être opérante et pour cela, l’Etat du Sénégal devra être à côté des populations pour renforcer les bases du système agricole national.