MAMADOU NDOYE DETECTE LA MAIN INVISIBLE DU REGIME DERRIERE L'AFFAIRE SONKO
Selon l'ancien Secrétaire général de la Ligue démocratique, les accusations de « viol répété » et de « menace de mort » portées par Adji Sarr contre le leader de Pastef ne relèvent pas d’une affaire privée

Selon Mamadou Ndoye, ancien Secrétaire général de la Ligue démocratique (Ld), les accusations de « viol répété » et de « menace de mort » portées par Adji Sarr contre Ousmane Sonko, président du parti Pastef/Les patriotes ne relèvent pas d’une affaire privée. Invité de l’émission Jury du dimanche chez nos confrères d’Iradio hier, dimanche 14 février, Mamadou Ndoye faisant état de la célérité avec laquelle le procureur de la République a géré ce dossier a indiqué que « tout cela montre que la main de l’État est dans ce dossier ».
L’ancien Secrétaire général de la Ligue démocratique est formel en déclarant qu’il y a la main de l’Etat du Sénégal dans l’affaire d’accusation de « viol répété» et de «menace de mort» opposant Adji Sarr, employée de l’institut Sweet beauté au leader de Pastef/Les patriotes, Ousmane Sonko par ailleurs candidat classé 3ème à l’issue de la présidentielle de février 2019 dernier.
Invité de l’émission Jury du dimanche chez nos confrères de Iradio hier, dimanche 14 février, Mamadou Ndoye puisque c’est de lui qu’il s’agit a, en effet, réfuté la thèse d’une affaire privée en parlant de ce dossier. « Je ne la considère même pas comme une affaire privée comme je ne considérais pas l’affaire Khalifa Sall comme une simple affaire pénale. C’était une lutte politique, et le cas d’Ousmane Sonko est aussi une lutte politique. Et c’est important de le dire », a-t-il d’emblée précisé. « Chaque jour, il y a des plaintes pour viol dans ce pays, vous avez vu la police y compris (celle) occidentale avoir tant de célérité pour une affaire de viol ? Ça n’existe pas. On a accéléré la procédure policière. Et qui a cette possibilité ? Pour moi, c’est l’État. Il y a tant d’affaires aujourd’hui qui sollicitent le procureur de la République », a-t-il encore ajouté.
Avant de poursuivre : « Pourquoi, il (procureur de la République) met en priorité un tel dossier ? Pour moi, encore une fois, la main de l’État est là pour accélérer cette procédure pour lever l’immunité parlementaire qui demande l’action du ministre de la Justice ».
Et Mamadou Ndoye de conclure : « Tout cela montre que la main de l’État est dans ce dossier. C’est pourquoi, je parle de manipulation. C’est la mobilisation de tout l’appareil d’État autour de cette affaire, mobilisation de la police, du ministère de la Justice, du Procureur et aujourd’hui de l’Assemblée nationale. On est dans une affaire montée de toutes pièces contre un adversaire politique pour le discréditer et l’éliminer».
Loin de s’en tenir, l’ex-Sg de la Ld, soulignant toujours au sujet de cette affaire que « c’est la démocratie et la question des droits de l’homme, au Sénégal, qui risquent d’en pâtir », a également profité pour répondre à ceux qui estiment que le leader de Pastef du fait de sa personnalité mais aussi de ses rapports heurtés avec le pouvoir en place a commis une erreur en allant se faire masser dans cet institut de beauté. Prenant la défense d’Ousmane Sonko, il a indiqué au sujet de l’institut «Sweet beauté» que « ce n’est pas une maison de prostituées. S’il était allé dans une maison de prostituées, on aurait pu dire qu’il n’aurait pas dû y aller ».
Par ailleurs, insistant sur l’importance de «contre-pouvoir » pour le renforcement de la démocratie sénégalaise, Mamadou Ndoye a également plaidé pour la réhabilitation de Khalifa Sall et Karim Wade qui, selon lui « doivent retrouver leurs droits civiques ». « Voilà le principe que je défends. Karim Wade a commis des fautes et a été sanctionné pour ses fautes. Il doit revenir au pays et retrouver comme tout citoyen sa place.», a-t-il martelé.