MAMADOU NIANG ET MASSATA SAMB PRENNENT 6 MOIS FERME
Le tribunal des flagrants délits de Dakar a rendu sa décision dans l’affaire Amy Ndiaye Gniby, du nom de la parlementaire giflée, le 1er décembre dernier, par un de ses collègues de l’opposition en pleine séance d’examen du budget du ministère de la Justi

Mamadou Niang et Massata Samb sont finalement condamnés à une peine de six mois de prison ferme assortie de 5 millions d’amende dans l’affaire Amy Ndiaye Gniby. En effet dans son verdict hier, lundi 2 janvier, le tribunal des flagrants délits de Dakar a reconnu les deux députés du Parti de l’Unité et du Rassemblement (Pur) élus sous la bannière de la coalition Yewwi askan wi (opposition) coupables du délit de «coups et blessures volontaires » tout en écartant l’infraction de « menaces de mort » qui était également visée par le Parquet. Les avocats de la défense ont annoncé qu’ils vont interjeter appel.
L tribunal des flagrants délits de Dakar a rendu sa décision dans l’affaire Amy Ndiaye Gniby, du nom de la parlementaire membre du groupe de la majorité Benno Bokk Yakaar giflée, le 1er décembre dernier, par un de ses collègues de l’opposition en pleine séance d’examen du budget du ministère de la Justice. Dans son verdict délivré hier, lundi 2 janvier, le président du tribunal des flagrants délits a reconnu les deux députés du Parti de l’Unité et du Rassemblement (Pur) élus sous la bannière de la coalition Yewwi askan wi (opposition) coupables du délit de «coups et blessures volontaires ayant entraîné un ITT de 23 jours ». Sous ce rapport, il a prononcé à leur encontre une condamnation de six mois de prison ferme. Ils ont été reconnus coupables du délit de coups et blessures volontaires. Toujours dans ce jugement, le président du tribunal des flagrants délits a écarté l’infraction de « menaces de mort » que le procureur de la République avait visée dans son réquisitoire. Outre cette peine, le tribunal a également infligé à Mamadou Niang et Massata Samb une amende de 5 millions à payer solidairement à la plaignante. En détention préventive depuis le 15 décembre dernier, les deux députés du groupe parlementaire Yewwi askan wi n’ont pas pris part à l’audience d’hier.
A peine sortis de la salle d’audience, leurs avocats ont toutefois annoncé qu’ils vont interjeter appel. Pour rappel, lors de leur comparution devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar le lundi 19 décembre dernier, Mamadou Niang et Massata Samb avaient rejeté en bloc les faits de coups et blessures volontaires et menaces de mort sur leur collègue Ami Ndiaye qui leur sont reprochées. Premier à se soumettre aux questions du président du tribunal, Massata Samb a indiqué qu’il n’a pas donné une gifle à la dame comme cela est raconté. « Je suis descendu pour arracher son foulard mais je ne l’ai pas giflé. Je n’avais pas pris la décision de la taper parce que c’est une femme » avait-il expliqué avant d’insister. « Je ne l’ai pas touché, je ne l’ai pas frappé, je n’ai jamais eu l’intention de la frapper. J’ai seulement levé ma main pour saisir son foulard et elle a esquivé. J’ai pratiqué des arts martiaux, si j’avais l’intention de la frapper, elle ne serait pas debout ».
Prenant la parole à son tour, Mamadou Niang accusé par la dame de lui avoir administré un coup de pied au niveau du bas ventre alors qu’elle serait enceinte de 3 mois a indiqué avoir accidentellement touché sa collègue. « Mon pied l’a accidentellement atteint. Je ne lui ai pas donné un coup de pied. Nous sommes juste entrés en collision lorsque je suis allé les séparer. C’est en voulant intercepter la chaise qu’elle a lancée que mon pied s’est levé accidentellement et elle est venue se heurter à mon pied. Il n’y avait aucune intention de donner un coup de pied ». Mais dans son réquisitoire, le procureur de la République a requis deux ans de prison ferme contre les députés du Pur tandis que la partie civile avait demandé 500 millions en guise de dommages et intérêts.
PR IBA BARRY CAMARA, ENSEIGNANT EN DROIT PUBLIC A L’UCAD : « Si cette condamnation est confirmée par les hautes juridictions, ils peuvent être radiés de la liste des députés»
Condamnés hier, lundi 2 janvier, à six mois de prison ferme assortis de 5 millions d’amende à payer solidairement à la plaignante, les députés Mamadou Niang et Massata Samb, membres du Parti de l’Unité et du Rassemblement (Pur) élus sous la bannière de la coalition Yewwi askan wi (opposition) sont dans une mauvaise passe. En effet, ils risquent aujourd’hui de perdre leur mandat de député après seulement 4 mois de législature. Interpellé sur la conséquence de verdict rendu par le président du tribunal des flagrants délits de Dakar qui les a reconnus coupables du délit de «coups et blessures volontaires à l’encontre de leur collègue, Pr Iba Barry Camara a indiqué qu’en cas de confirmation de cette peine, ils risquent la radiation. Poursuivant son éclairage, l’Enseignant chercheur en droit public à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a indiqué que les avocats de la défense ont bien fait d’annoncer qu’ils vont interjeter appel à ce verdict. « Les avocats de la défense ont bien raison de faire appel car, s’ils n’avaient pas emprunté les voies de recours contre une telle décision, la première conséquence serait leur maintien en détention pour les six mois de la durée de leur condamnation. Ensuite, l’Assemblée nationale pourrait être saisie par le ministre de la Justice d’une demande de leur radiation de la liste des députés. Maintenant, avec cet appel, il faudrait attendre jusqu’à l’épuisement des voies de recours puisque, entre l’appel et le pourvoi en cassation, il peut se passer beaucoup de choses. Mais, si cette condamnation est confirmée par les hautes juridictions, il va sans dire que le ministre va demander qu’ils soient radiés de la liste des députés»