S’ESTIMANT PROVOQUÉ PAR DES JEUNES DE «AND SIGGIL THIÈS», ABDOU MBOW SORT SES GRIFFES ET AVERTIT
Elections locales de janvier 2022 à Thiès

« Quiconque m’aura provoqué durant la campagne électorale pour les locales de janvier 2022 saura de quel bois je me chauffe ». L’avertissement est du 1er vice-président de l’Assemblée nationale, Abdou Mbow. Au cours d’une rencontre politique tenue devant sa maison, au quartier Diamaguène ce lundi 20 décembre 2021, sous la présidence du ministre de l’Économie numérique et des Télécommunications, Yankhoba Diattara, le député s’est offusqué d’avoir été « provoqué par des jeunes de la coalition citoyenne « And Siggil Thiès » dirigée par le candidat à la ville, Abdoulaye Dièye.
Le responsable politique de l’Alliance Pour la République (APR), le député Abdou Mbow, n’a pas digéré l’attitude de certains jeunes de la coalition citoyenne « And Siggil Thiès » dirigée par Abdoulaye Dièye. Selon le 1er vice-président de l’Assemblée nationale, « pendant que je tenais une rencontre politique devant chez moi, des jeunes sont venus faire de la provocation aux alentours, mais ça, c’est ne pas très bien me connaitre, parce que seuls les sans vergogne peuvent se permettre de provoquer Abdou Mbow. J’ai directement interpellé leur président », a confié le parlementaire. Il estime « devoir, en cette période de précampagne, s’abstenir de répondre à toute provocation », mais, prévient-il, « dès l’ouverture de la campagne électorale quiconque osera m’affronter saura de quel bois je me chauffe ».
Et de dire qu’à Thiès « on se connaît tous ». Histoire de se faire comprendre davantage, le responsable de la première heure du parti présidentiel a expliqué que « je n’ai jamais pensé m’entourer de gardes du corps, parce que mon quartier, Diamaguène, est bondé de jeunes hommes qui savent prendre leurs responsabilités quand il le faut. Je ne fais pas dans la menace, mais je tiens à dire à qui veut l’entendre que, dans la période de la campagne, je ne permettrai à personne de venir afficher des posters dans ma base naturelle, Diamaguène, parce que ça, c’est me manquer de respect, même si on est en démocratie ».
Afin que nul n’en ignore, le député Abdou Mbow a poursuivi en disant qu’« on n’acceptera pas que des enfants de rien du tout viennent perturber notre quiétude chez nous. Mes vis-à-vis feraient mieux de déchiffrer mon message, car celui qui me provoque, je n’hésiterai pas à aller le trouver là où il habite pour lui régler son compte, à plus forte raison le perturbateur qui oserait venir me trouver chez moi, gare à lui ». Toutefois, Abdou Mbow a assuré être contre les « agressions verbales et physiques » avant d’inviter certains acteurs du champ politique à « arrêter la provocation ».
Pour sa part, Massaër Gaye, responsable des jeunes de la coalition citoyenne And Siggil Thiès, s’est expliqué sur les activités qui ont provoqué la colère du premier vice-président de l’Assemblée nationale. « En privilégiant le porte-à-porte, une approche de proximité avec la population, pour dérouler le projet de société de notre candidat pour Thiès, nous avons instruit à nos jeunes de descendre tous les jours dans les quartiers. Ce lundi, la jeunesse de Diamaguène avait investi ce quartier. Nous avons traversé la rue Cherif, en tapant porte par porte, pour rallier l’autre rue menant à la sortie qui débouche au Camp Tropical GMI. Sans tambour ni trompettes, nous avons rencontré les populations de Diamaguene. Après cette visite dans ce quartier, les jeunes se sont repliés pour vaquer à d’autres occupations ».
Mais, s’étonne Massaër Gaye, « à notre grande surprise, nous avons, par la suite, vu le premier vice-président de l’Assemblée nationale faire une ‘’sortie irresponsable’ proférant des ‘’menaces’’ et ‘’insultes’’ à l’endroit des citoyens qui n’ont qu’une ambition pour un meilleur devenir de Thiès et des Thiessois ». Le responsable des jeunes de « And Siggil Thies » dit condamner avec « la dernière énergie ces ‘’propos immatures’’ d’un représentant du peuple à l’hémicycle, avec l’intention de semer le chaos à Thiès, en appelant à la violence ». Il a aussi lancé un appel à « toute la jeunesse pour ne pas céder à l’intimidation et à la provocation ».
Le responsable politique et membre de la mouvance présidentielle, Edouard Latouffe, conseiller spécial du maire de la ville Talla Sylla, a rappelé pour sa part que « c’est avec le Rewmi qu’on était en «guerre» il y a deux ans, les cendres sont encore chaudes ». Avant d’indiquer : « le président Abdou Mbow sait mieux que quiconque que le consensus politique demeure le meilleur remède pour concilier des positions divergentes. Thiès ne gagne absolument rien dans une confrontation entre ses authentiques fils qui, au-delà de la compétition électorale à venir, doivent pouvoir se retrouver pour relancer l’économie locale. Des législatives d’un enjeu stratégique se profilent déjà à l’horizon. Pourquoi déclencher des hostilités » ? se demande Edouard Latouffe.
De son point de vue, « Abdou Mbow, en fin stratège capitalisant un très riche parcours politique doit reconsidérer sa position et calmer le jeu politique ». Selon le conseiller spécial du maire Talla Sylla, « les enjeux sont ailleurs que dans des guerres fratricides qui ne sont profitables qu’aux rentiers de la division ».