«S’IL Y A UNE VALEUR QUE NOUS PARTAGEONS, C’EST L’ANTISYSTEME»
Désormais la classe politique a, en son sein, un antisystème autre qu’Ousmane Sonko qui l’exhibe partout. A côté de lui, il y a l’ancien ministre de Macky Sall, Malick Gackou.

Recevant au siège de son parti le leader du Pastef, Malick Gackou a déclaré que s’il y a une valeur qu’il partage avec Ousmane Sonko, c’est bien l’antisystème. C’est la raison pour laquelle le chef de file du Grand parti a appelé l’opposition à se passer de leurs intérêts « crypto personnels» et à combattre dans l’unité le système et Macky Sall qui, à ses yeux, en est un symbole vivant.
Désormais la classe politique a, en son sein, un antisystème autre qu’Ousmane Sonko qui l’exhibe partout. A côté de lui, il y a l’ancien ministre de Macky Sall, Malick Gackou. Recevant hier au siège de son parti le leader du Pastef / Les Patriotes, l’ex numéro 2 de l’Alliance des Forces des Progrès de Moustapha Niasse a fait une annonce qui a suscité des acclamations nourries de la part de ses quelques militants et responsables venus assister à la rencontre. «S’il y a une valeur que nous partageons, c’est l’antisystème. Moi, peut-être contrairement à vous, j’ai eu la chance de vivre très tôt à côté des systèmes mais jamais dans le système. Puisque très tôt, j’ai fréquenté le régime du parti socialiste. Plus tard, après les études, je suis rentré au Sénégal avant d’être recruté au Conseil Economique et Social par le président Famara Ibrahima Sagna dans le cabinet duquel j’ai passé 5 longues années à apprendre les rudiments de l’Administration. Plus tard, je suis devenu président de la région de Dakar, ministre des Sports et Ministre du Commerce et du Secteur Informel, poste duquel j’ai démissionné du gouvernement en 2013. Je connais tous les systèmes tout en étant à côté des systèmes mais sans jamais profiter des systèmes», a déclaré l’ancien ministre qui jure la main sur le cœur n’avoir jamais eu à bénéficier d’un privilège quelconque de l’Etat du Sénégal encore moins du système.
Par ailleurs, Malick Gackou demande à Ousmane Sonko, s’il est amené à donner des cours de déontologie à ses jeunes camarades, de le citer comme un exemple type de l’antisystème. «J’ai toujours combattu le système. Parce que sans nul doute, je suis un produit de l’antisystème. C’est la raison pour laquelle je vous tends la main pour qu’ensemble, nous continuions à nous battre contre le système», a ajouté le président du Grand Parti qui estime qu’il est très réducteur de parler seulement du système politique. Celui dont il est question, dit-il, dépasse largement le cadre politique. Mieux, poursuit-il, ce système est constitué de cette bourgeoisie compradore qui s’est constituée et qui a accaparé notre richesse nationale de 1960 à nos jours. «Il est inimaginable que depuis l’indépendance, 2% de la population puisse gérer 99% de la richesse nationale. Il n’est plus question pour le Sénégal d’être dirigé par des hommes politiques qui n’ont pas des mains propres», tranche l’ancien ministre.
MALICK GACKOU A L’OPPOSITION : «MACKY SALL N’EST PAS FORT, C’EST L’OPPOSITION QUI EST FAIBLE DE PAR SES DIVISIONS»
Répondant à l’appel de l’unité de l’opposition lancé par Ousmane Sonko, Malick Gackou précise : « Macky Sall n’est pas fort. Mais c’est l’opposition qui est faible de par ses divisions. Malheureusement nos divisions ont constitué nos faiblesses à travers lesquelles le pouvoir a surfé pour gagner du terrain ». Il en veut pour preuve les revers de l’opposition lors du référendum de 2016 et lors des législatives avec la fissure de la coalition Manko wattu Sénégal, faute d’un problème de tête de liste. Toutefois, il a exprimé tout son souhait de voir l’opposition unie en enterrant ses dissensions pour aller vers la réalité de la situation actuelle qui l’impose.
Pour sa part, Ousmane Sonko a salué la grande ouverture et la parfaite écoute de son «grand frère» Malick Gackou. «Nous avons pu trouver un consensus sur tout ce qui pourrait être une incompréhension entre nous. Maintenant, nous voulons travailler sur un projet inclusif qui prend en compte toutes les préoccupations des Sénégalais. Car malgré notre proximité, on n’a jamais été ensemble dans une coalition. Mais c’est de la politique. Il y a des moments où il faut faire des choix par rapport à des critères objectifs pour déterminer son choix» a fait noter le chef de file des «Patriotes».