SONKO VERS LA GUILLOTINE
Les choses se corsent pour le député dans l’affaire des viols et menaces de mort qui l’éclabousse. L’Assemblée nationale est saisie pour lever son immunité parlementaire

Les choses se corsent pour Ousmane Sonko dans l’affaire des viols et menaces de mort qui l’éclabousse. L’Assemblée nationale est saisie pour lever son immunité parlementaire.
L’avenir de l’opposant Ousmane Sonko commence à s’assombrir. Convoqué à la Section de Recherches de la Gendarmerie de Colobane lundi dernier pour les besoins de l’enquête concernant les accusations de viols et de menaces de mort portées contre lui par la jeune masseuse Adji Sarr, le leader du Pastef avait refusé de déférer, brandissant son immunité parlementaire. Il avait également soutenu quand il a reçu la convocation des gendarmes le week-end dernier qu’il compte aller répondre aux enquêteurs sans tambour ni trompette si son immunité parlementaire est levée. Visiblement, il est suivi sur ce terrain par les autorités judiciaires.
Après avoir reçu la lettre avec tous les documents y afférents de la part du procureur de la République, le ministre de la Justice Me Malick Sall a saisi le président de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse pour demander la levée de l’immunité parlementaire du leader de Pastef. Sans tarder, Moustapha Niasse a convoqué le bureau de l’Assemblée nationale demain, jeudi 11 février 2021. Une fois le bureau réuni, la conférence des présidents de l’Assemblée va se prononcer sur l’agenda qui n’est rien d’autre que la levée de l’immunité parlementaire de Sonko.
Après examen, les membres du bureau vont confier le dossier à la commission des lois qui va mettre en place une commission ad hoc. Celle-ci va à son tour statuer sur la question. Une fois cette étape franchie, la commission mise en place va convoquer le leader du Pastef. Celui-ci peut décider d’aller se défendre ou rester chez lui. Mais quoi qu’il en soit, la commission va produire un rapport qu’elle présentera à la plénière. Et c’est en ce moment seulement que les députés pourront décider du sort de celui qui est arrivé troisième lors de la dernière élection présidentielle.
Au regard des rapports qu’Ousmane Sonko entretient avec la mouvance présidentielle, la procédure de la levée de son immunité parlementaire devrait passer comme lettre à la poste, étant donné que la coalition Benno Bokk Yaakar (BBY) est majoritaire dans l’Hémicycle.
Autrement dit, son destin est entre les mains de ses meilleurs ennemis, qui doivent décider s’il doit aller répondre aux redoutables enquêteurs de la Section de Recherches de Colobane ou vaquer tranquillement à ses occupations sans être inquiété.
En tout état de cause, si ses collègues parlementaires décident de le livrer à la Justice, le leader de Pastef ne sera pas le seul député dont l’immunité parlementaire a été levée sous le régime de Macky Sall. Il va sans doute rejoindre sur la liste Khalifa Sall, Barthélémy Dias, Oumar Sarr, Ousmane Ngom et Abdoulaye Baldé.