UN EXERCICE A HAUT RISQUE
La journée du vendredi 26 février risque d’être chaude avec la convocation des députés en séance plénière, à 11 heures, aux fins d’examiner les conclusions de la Commission ad hoc statuant sur la levée de l’immunité parlementaire d’Ousmane Sonko

La journée du vendredi 26 février risque d’être chaude partout au Sénégal avec la convocation des députés en séance plénière, à 11 heures, aux fins d’examiner les conclusions de la Commission ad hoc chargée de statuer sur la levée de l’immunité parlementaire d’Ousmane Sonko. D’ailleurs, depuis le début de l’affaire, les militants de Pastef sont sur le pied de guerre.
Après avoir reçu le rapport de la commission ad hoc qui a bouclé ses travaux depuis mardi dernier, Moustapha Niasse n’a pas traîné les pieds. Le président de la deuxième Institution du pays a aussitôt convoqué ses collègues députés demain en séance plénière. Un seul mot à l’ordre du jour : examiner la demande de la levée de l’immunité parlementaire d’Ousmane Sonko qui fait l’objet de graves accusations de viols et de menaces de mort. Il appartiendra ainsi aux députés de décider, sur la base des conclusions de la commission, de dévêtir ou non Ousmane Sonko de son immunité.
En effet, au vu des relations qu’entretenait le leader de Pastef avec ses collègues de la majorité présidentielle, on peut dire que les carottes sont déjà cuites pour lui. Ce sera l’occasion pour la majorité présidentielle d’envoyer Ousmane Sonko à l’abattoir. Une fois cette étape franchie, l’ancien inspecteur des Impôts et Domaines sera dans l’obligation de répondre devant la Justice dans le cadre de cette affaire de viols et de menaces de mort. Comme ce fut le cas lors de la mise en place de la commission ad hoc chargée, la séance plénière risque de se tenir sous haute surveillance policière. Surtout que depuis quelques jours, Ousmane Sonko et ses militants ne cessent de multiplier les appels à la résistance pour sauver leur projet politique de la dictature de Macky Sall.
D’ailleurs, au lendemain de son refus de déférer à la convocation de la section de recherches le 8 février dernier, des affrontements avaient éclaté entre les forces de l’ordre et les militants patriotes qui s’étaient massés devant son domicile, pour lui témoigner tout leur soutien. De pareilles mobilisations avaient eu lieu un peu partout dans le pays, notamment à Bignona.
A la suite de ces heurts, 42 personnes avaient été arrêtées. A l’heure actuelle, 19 jeunes sont incarcérés dont 8 à Bignona. Une situation qui avait révulsé les « Sonko boys » et les organisations de la société civile dont le mouvement Frapp France-Dégage de Guy Marius Sagna. Ces arrestations sont suivies d’une vague d’interpellations de responsables et de militants de Pastef et d’activistes comme Abass Fall, Birame Soulèye Diop et son épouse.
D’ailleurs, Guy Marius Sagna, Clédor Sène et Assane Diouf, arrêtés pour menace de trouble à l’ordre public, vont être déférés aujourd’hui devant le parquet. D’ores et déjà, l’Etat a déployé un impressionnant dispositif sécuritaire pour veiller au grain. Au niveau des ronds-points, notamment sur les grandes artères de la capitale, gendarmes et policiers, bref tous les corps de défense et de sécurité portent des tenues antiémeutes en plus d’être encagoulés.