«AU SENEGAL, 9% DE LA POPULATION SONT PORTEURS CHRONIQUES DE L’HEPATITE B»
Selon la coordonnatrice du programme de lutte contre l’hépatite, Pr Aminata Sall Diallo, 9% de la population au Sénégal sont porteurs chroniques du virus de l’hépatite B.

La Journée mondiale contre l’hépatite est célébrée chaque année le 28 juillet afin de mieux faire connaître cette maladie virale, une inflammation du foie qui entraîne de graves complications, dont le cancer du foie. Selon la coordonnatrice du programme de lutte contre l’hépatite, Pr Aminata Sall Diallo, 9% de la population au Sénégal sont porteurs chroniques du virus de l’hépatite B.
L’hépatite B constitue un problème de santé publique. Le nombre de personnes souffrant d’une infection chronique par le virus de l’hépatite B (VHb) est estimé à 240 millions parmi lesquels 650 000 meurent chaque année des complications de cette maladie, d’après l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms).
La prévalence du portage de l’antigène de surface du virus de l’hépatite B (AgHBs) est particulièrement variable, selon la zone géographique. Selon la coordinatrice du programme de lutte contre l’hépatite au Sénégal, la prévalence du porteur chronique de l’hépatite B est de 9%. «Dans 90% des cas, on observe des formes asymptomatiques et dans les 10%, il y a une très grande fatigue, une perte d’appétit, l’anorexie, quelques troubles digestifs comme la diarrhée», explique Pr Aminata Sall Diallo avant de revenir sur les modes de transmission. «Il y a la transmission verticale notamment mère-enfant qui est constatée généralement au moment de l’accouchement. On a la transmission horizontale, c’est-à-dire qui se fait de personne à personne par l’intermédiaire des objets souillés avec du sang venant d’un sujet qui est porteur comme la brosse à dents. Enfin, il y a la transmission par le sang. L’hépatite B est une maladie sexuellement transmissible», dit-elle.
A l’en croire, la situation de l’hépatite B s’est beaucoup améliorée. «En 1999, nous avions 17% de la population qui étaient des porteurs chroniques du virus. En 2020, la prévalence du porteur chronique de l’hépatite est de 9%. Cela veut dire que nous avons perdu 8 points de prévalence», souligne-elle.
Interpellée sur la lutte contre l’hépatite dans ce contexte de pandémie, Pr Aminata Sall Diallo estime que le vaccin contre cette maladie a été introduit dans le programme élargi de vaccination (Pev). «Depuis 2 ans, nous avons rendu accessibles les médicaments et avons décentralisé la prise en charge dans les différentes régions du Sénégal. Mais par contre, comme toutes les autres pathologies, il y a un impact de la Covid-19 parce que les gens ne fréquentent plus tellement les structures hospitalières et ne respectent plus leur rendez-vous», déplore-t-elle.
De l’avis du Pr Aminata Sall Diallo, le traitement contre l’hépatite ne s’arrête pas. «Quoi qu’il advienne, il faut qu’ils puissent prendre leurs médicaments sans interruption et faire des contrôles régulièrement. «Je voudrais dire aussi aux parents que la vaccination à la naissance est primordiale pour lutter contre l’hépatite B. Quand on parle de personnes vulnérables, on pense à celles qui souffrent de troubles pulmonaires et cardiaques. Elles sont plus vulnérables que les personnes souffrant d’hépatite», indique la coordonnatrice de l’hépatite au Sénégal.
La tranche d’âge la plus touchée, ce sont les 20 ans à 49 ans et ils sont le réservoir de virus. «Il y a très peu de porteurs chroniques dans la population infantile. En termes de région, nous n’avons pas vu de différence significative entre les différentes régions», souligne-t-elle.