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COMMENT J’AI VAINCU MON CANCER DU SEIN

Palabres avecThiane Ndiaye, professeur de philosophie et auteure

Recueillis par Fadel LO  |   Publication 18/12/2020

Thiané Ndiaye est une malade guérie du cancer du sein qui tient à partager sa douloureuse expérience. Professeure de philosophie, elle a aussi été journaliste. Elle s’est servie de sa plume pour témoigner mais également tirer la sonnette d’alarme sur les nombreuses galères vécues par les malades au niveau de la prise en charge. Son ouvrage, « Malades du cancer, l’œil d’une patiente », reste et demeure une parfaite illustration de son courage.

Entretien avec une femme de cœur qui souhaite s’ériger en exemple pour ses sœurs qui vivent cette terrible situation.

Vous venez de publier un livre pour relater votre lutte contre le cancer. Pourquoi ce choix ?

Ce choix se justifie par le fait que tout au long de mon traitement, j’ai été confrontée à beaucoup de difficultés, beaucoup de souffrances. Certaines de ces souffrances me concernaient directement et pour d’autres j’en ai été témoin oculaire. Comme je l’ai indiqué dans le livre, la communication est très mal menée au niveau de nos structures sanitaires. Si vous n’avez pas de connaissances à l’hôpital, vous y vivez des galères de toutes sortes. Et la situation est encore plus difficile pour ceux qui ne comprennent pas la langue française. Il arrive, par exemple, que le malade soit orienté vers un médecin qui ne parle que le français. Il est clair que si le patient ne comprend pas cette langue, on risque d’assister à un véritable dialogue de sourds. Par ailleurs, certains agents de santé font parfois preuve d’une certaine arrogance à l’endroit des malades. A cela s’ajoute la cherté des traitements qui causent beaucoup de problèmes aux patients qui ont rarement les moyens financiers et psychologiques pour faire face à tous ces stress.

Quelle a été votre première réaction en apprenant la mauvaise nouvelle ?

 Il est vrai qu’il est toujours difficile d’apprendre une telle nouvelle. Mais, je dois dire que je n’ai pas paniqué sur le coup. En revanche, j’ai tout de suite pensé à mes enfants. J’ai deux filles qui étaient alors âgées respectivement de 6 ans et de 3 ans. Mes premières pensées sont allées vers elles. Je me posais beaucoup de questions : Est-ce que j’allais mourir ? Que deviendraient mes enfants si je meurs, etc. Il faut dire que, comme la plupart des Sénégalais, j’étais victime de cette idée populaire selon laquelle le cancer aboutit inéluctablement à la mort.

Comment avez-vous vécu cette terrible épreuve ?

Il est inutile de dire que cela n’a pas été facile. Comme on le sait, le cancer est une maladie qui fait peur. De plus, elle est très onéreuse. Ce qui veut dire que le patient qui en souffre doit être doublement armé : psychologiquement et financièrement. Psychologiquement, ça allait plus ou moins. J’avais le soutien de mes proches. Mais, le problème, c’était au niveau des moyens. Il faut dire que lorsque j’apprenais la nouvelle, en 2012, je ne travaillais plus. Ce qui fait qu’il m’a fallu attendre 2 ans avant de pouvoir entamer mes traitements. Et c’est en contractant un prêt bancaire, alors que je venais d’intégrer l’enseignement, que j’ai pu démarrer mes traitements. Passée cette étape, il fallait faire face aux lourdeurs des traitements. En effet, la chimiothérapie a des effets secondaires assez terribles sur l’organisme : vomissement, perte de cheveux, détachement des ongles et de la peau, etc. Mais, par la grâce de Dieu, mon organisme a bien supporté le traitement. Même si je dois dire que le premier protocole de chimiothérapie s’était révélé inefficace. C’est donc au second protocole que la maladie a commencé à reculer. J’ai subi une intervention chirurgicale au mois d’octobre 2017 et, aujourd’hui, je suis en rémission. Mais, je continue d’avoir des rendez-vous tous les 6 mois dans le cadre du suivi. Les soins sont très longs et très coûteux.

Où avez-vous trouvé les ressources physiques, mentales et surtout financières pour faire face ?

Comme je l’ai dit plus haut, j’ai grandement bénéficié du soutien de ma famille. De plus, je suis, naturellement, une personne très sereine qui s’affole rarement. Et je pense que cela m’a beaucoup aidée. Le cancer est une maladie qui ne fait pas bon ménage avec le stress. Ce dernier a tendance à l’accélérer. Physiquement, mon organisme a bien répondu aux traitements. Et sur le plan financier, en plus du prêt bancaire que j’ai contracté, j’ai aussi bénéficié du soutien de la Lisca pour mes trois dernières séances de chimiothérapie.

Ancienne journaliste et professeure de philosophie, cela a-t-il facilité votre décision ?

Je pense que oui. Quand on est journaliste, surtout en presse écrite, on a une certaine maîtrise des techniques d’écriture. Peut-être que mon statut de professeur de philosophie y est aussi pour quelque chose. La philosophie nous apprend à dire non. Et j’ai justement voulu exprimer mon indignation par rapport à toutes ces souffrances auxquelles les malades sont souvent confrontés au niveau des structures sanitaires. Vous avez pris l’attache de la Lisca où vous avez présenté votre livre… J’ai bénéficié du soutien de la Lisca, comme je l’ai indiqué plus haut. Et cela, aussi bien sur le plan financier que psychologique, moral. C’est donc par reconnaissance que j’ai décidé d’organiser, dans leurs locaux, la cérémonie de dédicace du livre.

Quelle appréciation faites-vous du rôle de l’Etat dans la prise en charge du cancer ?

Depuis quelques mois, on parle beaucoup de la gratuité de la chimiothérapie. Ce qui, en soi, est une bonne chose. Mais, le problème qui se pose, c’est par rapport à la disponibilité des médicaments. Il y a, en effet, souvent des ruptures de stocks. Et maintenant que l’Etat a annoncé la gratuité, il est clair que les patients ne bénéficient plus du soutien financier dont ils bénéficiaient de la part de leurs proches. Ce qui fait qu’ils n’ont d’autre option que d’attendre que les médicaments dont ils ont besoin soient disponibles à l’hôpital. Or, si la régularité du traitement n’est pas respectée, cela pourrait remettre en cause tout le traitement. Ce qui signifie qu’on devra prescrire au malade un nouveau protocole de chimiothérapie. Par ailleurs, le patient fait de nombreux examens médicaux avant qu’on lui confirme qu’il souffre ou pas du cancer. Et tous ces examens nécessitent entre 300 et 500 milles francs. Ce qui, évidemment, n’est pas donné à n’importe quel Sénégalais. Personnellement, je pense qu’il aurait été beaucoup plus pertinent de rendre gratuite la mammographie qui permet de détecter le cancer du sein qui est en train de décimer la gent féminine qui représente les 70 / des victimes du cancer. Mieux encore, l’état devrait prendre en charge tout le traitement du cancer du sein, comme cela se fait dans des pays africains tels que la Mauritanie, le Mali et la Gambie. Il est évident que ces pays ne sont pas plus riches que le nôtre. Beaucoup de femmes meurent de ce fléau.

A votre avis que faut-il faire pour arrêter l’hécatombe ?

Je pense que si l’Etat matérialise la prise en charge complète du cancer du sein, les ravages que ce cancer est en train de faire chez les femmes vont sensiblement diminuer. A mon humble avis, c’est la solution idéale car nous vivons dans un pays où les femmes sont très touchées par la pauvreté, où les femmes sont très vulnérables du fait d’un manque d’autonomisation.

Comment vivez-vous votre histoire après avoir traversé cette longue et pénible épreuve ?

Avec tout ce que j’ai vécu, toutes les souffrances auxquelles j’ai été témoin et, surtout, avec le nombre important de femmes que le cancer emporte chaque année dans notre pays, je mesure toute la chance que j’ai d’être, aujourd’hui, au stade de rémission. Mais, comme j’ai eu à le souligner, je suis toujours en suivi car le cancer est une maladie très vicieuse qui peut ressurgir après le traitement.

Peut-on dire que ce livre est une sorte de seconde thérapie ?

Absolument ! Durant le traitement, le patient vit beaucoup de problèmes, particulièrement, dans les hôpitaux où il n’est pas toujours bien traité. Il est obligé, souvent, de prendre sur lui pour ne pas s’attirer les foudres de certains agents sanitaires. Aussi, écrire un livre sur ce vécu est une véritable thérapie. Cela me permet de défouler tout ce que j’ai eu à refouler jusque-là, de sortir toute cette souffrance que je n’ai pas pu exprimer, que d’autres malades n’ont pas pu exprimer par peur d’être victimes de représailles. Par ailleurs, je pense que ce livre pourrait aussi être utile aux patients du cancer puisqu’il retrace les différentes étapes par lesquelles le malade du cancer devra passer, généralement, tout au long de son traitement.

Quels conseils donnerez – vous aux malades ?

Avant tout, qu’ils s’arment d’une grande foi, qu’ils remettent tout entre les mains de Dieu. Il n’y a pas de maladie sans remède, comme nous le dit le Coran. Certes, c’est Dieu qui dispose, mais l’homme doit proposer. Et, dans ce cas de figure, proposer, c’est essayer de trouver les moyens de se soigner.

Comment a été accueillie la sortie du livre ?

Franchement, l’intérêt qu’il a suscité est même allé au-delà de mes espérances. J’ai été invitée sur beaucoup de plateaux de télévisions de la place et je dois dire que j’ai eu de très bons retours par rapport à ces sorties médiatiques.

Vous comptez poursuivre le combat ?

J’entends m’investir pleinement dans la sensibilisation. Je suis enseignante et je pense que la cible est déjà là. D’autant plus que le cancer a tendance, de plus en plus, à toucher des adolescents. Malheureusement, la situation sanitaire ne le permet pas pour le moment, mais je compte aller au niveau des établissements scolaires pour sensibiliser les élèves. Par ailleurs, je compte aussi plaider pour la mise en place d’une Fondation. Avec comme objectif de soutenir les patients dans leur traitement, de soutenir la recherche et même d’octroyer des bourses de spécialisation pour booster la main d’œuvre. Il faut, en effet, souligner qu’il y a un nombre très réduit de cancérologues par rapport à la population touchée par cette maladie qui est en train de devenir un véritable problème de santé publique.

Le mot de la fin…

Je profite de l’opportunité qui m’est offerte pour remercier, encore une fois, toute ma famille pour tout le soutien qu’elle m’a apportée. En particulier ma maman pour ses prières, mais aussi et surtout pour avoir sacrifié sa vie pour notre réussite. Un coucou à mes filles qui ont été, pour moi, une véritable source de motivation pour me soigner, guérir de cette maladie et continuer à les accompagner dans la vie. Merci à vous aussi pour votre contribution à la vulgarisation de ce livre.

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