COVID-19 BOOSTE LA REALISATION
Le professeur Moussa Seydi a réalisé son rêve de disposer d’un service flambant neuf de technologie moderne pour une meilleure prise en charge des patients mais aussi pour booster la recherche dans ledit domaine.

Le centre hospitalier universitaire de Fann a étrenné hier, mardi 29 décembre, son nouveau joyau en présence du Chef de l’Etat Macky Sall qui a présidé la cérémonie officielle. Il s’agit du service des maladies infectieuses et tropicales, dirigé par le professeur Moussa Seydi, construit aux normes internationales et disposant de 70 chambres de patients. Selon le chef de l’Etat, la référence vers l’étranger de certains malades de Covid-19 par leurs proches a sonné comme un déclic pour mettre à jour le nouveau centre qui va offrir des soins de pointe aux patients dans le besoin.
Le professeur Moussa Seydi, chef du Service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Fann a réalisé son rêve de disposer d’un service flambant neuf de technologie moderne pour une meilleure prise en charge des patients mais aussi pour booster la recherche dans ledit domaine.
Selon le professeur Seydi, le chemin a été long, très difficile et semé d’embûches. « Nous avons marché sur le chemin de notre rêve qui est devenu réalité plus rapidement que prévu car grâce à Dieu, nous avons rencontré sur notre chemin le chef de l’Etat et son soutien a été décisif dans la concrétisation de notre rêve » a-t-il déclaré. Et de poursuivre : « pour réaliser ce rêve, il a fallu des efforts immenses, même si c’est de la responsabilité de l’Etat de construire des édifices publics recevant beaucoup de personnes. Mais, c’est parce que nous considérons que c’est notre rôle en tant que responsables de faire le nécessaire pour améliorer le vécu de nos chers patients, de nos braves collègues, étudiants sans attendre l’Etat».
Parlant du financement du nouveau Service des maladies infectieuses et tropicales (Smit), le professeur Moussa Seydi a renseigné : « nous avons eu notre premier financement avec la fondation Guiller suite à notre visite dans leurs murs. Ils ont sans doute été émus par notre présentation qui avait montré le contraste saisissant entre d’une part la vétusté de notre environnement de travail et d’autre part l’immensité de notre responsabilité ainsi que de la qualité de nos résultats. Après un long et difficile processus, notre requête a été acceptée et un million de dollars de la compagnie Gilead nous a été offert pour démarrer le projet. La Banque Islamique de développement nous a accordé 1,9 milliard de fcfa ainsi que l’Etat du Sénégal qui est venu en appui». Pour le Président de la République du Sénégal, Macky Sall, s’il a tenu à présider personnellement cette cérémonie, c’est pour marquer selon lui une fois de plus « la priorité élevée que j’accorde dans le plan Sénégal émergent à l’amélioration de la performance de notre système de santé par la réalisation d’infrastructures sanitaires modernes à la hauteur de nos ambitions de souveraineté médicale».
Pour lui, la référence vers l’étranger de certains malades de Covid-19 par leurs proches a sonné comme un déclic pour mettre à jour ce joyau. « Quand je voyais des parents évacuer les malades de Covid à l’étranger, j’ai très vite compris leur inquiétude. Je me suis inscrit au projet et j’ai demandé au professeur de réaliser un cadre qui sortira de terre avec toutes les commodités qui siéent avant la fin de l’année et il l’a réussi ».
Du côté des partenaires techniques, Pape Salif Sow de Gilead a salué le partenariat privé public. Selon lui et en sa qualité de vice-président responsable des questions santé pour l’Afrique: « voilà un bel partenariat public privé, un modèle de mécanisme de financement innovant, un financement à effet catalyseur »
NOUVEAU JOYAU POUR LES PATHOLOGIES INFECTIEUSES Smit mis aux normes internationales
Le nouveau Service des Maladies infectieuses et tropicales (Smit) est projeté dans l’hôpital Fann sur un terrain d’une surface de 1,75 ha. Contrairement à la première dont les services de réanimation n’étaient pas configurés par ce type de situation, celui-ci apporte une réponse appropriée face aux différentes problématiques posées par la pandémie de la Covid-19 à travers le monde.
Selon le professeur Moussa Seydi, ledit bâtiment accueille un service d’exploration, de soins, d’hospitalisation d’une capacité totale de 70 lits, une administration, un centre de formation, des laboratoires et une salle polyvalente de 330 places. Une hospitalisation de jour avec une capacité de 5 lits, un service de réanimation avec une capacité de 5 lits, deux chambres à pression négative 2 lits, 24 lits d’hospitalisation, une unité de vaccination et un laboratoire. « Le centre dispose d’un système de traitement de l’air. Dans ce système, l’air extérieur est décontaminé et purifié devenant ainsi ultra propre avant d’arriver dans les salles traitées. Depuis 2020, il existe un système de faire basculer d’une salle une pression positive à une pression négative en fonction de la nécessité. Ce système qui date de quelques mois, nous l’avons à la réanimation où il peut être appliqué sur une ou plusieurs cabines en fonction des besoins. Nous avons aussi ce système réversible au niveau de nos trois laboratoires de recherches qui respectent la certification Iso7. Aucun virus mortel ne peut être transporté à l’extérieur de nos labos contaminant l’environnement et menaçant la vie des gens » a-t-il renseigné.
PAR DENISE ZAROUR MEDANG - PHOTOS SIDy BADJI