FIN DE LA TREVE SOCIALE!
La hache de guerre des travailleurs de la santé a été déterrée. Le Cadre Unitaire des Syndicats de la Santé pour la Justice Sociale compte tenir une marche nationale ce 4 août.

La pandémie de Covid-19 avait imposé aux syndicalistes de la santé une trêve sociale. Courroucés par l’absence de volonté des autorités à satisfaire au plus vite leurs doléances, ils ont décidé de poursuivre leur plan d’actions avec une marche nationale prévue demain et une grève générale les 4 et 5 août prochains.
La hache de guerre des travailleurs de la santé a été déterrée. Le Cadre Unitaire des Syndicats de la Santé pour la Justice Sociale compte tenir une marche nationale ce 4 août. Une procession qui prendra départ à l’Endss pour s’achever devant le ministère de la Santé. Elle sera suivie d’une grève générale sur l'ensemble du territoire national les 4 et 5 août prochains. Les travailleurs de la santé réclament l'intégration sur la base de critères objectifs de tous les contractuels dans la fonction publique (médecins, infirmiers, sages-femmes, personnel de soutien). Ils exigent aussi le reversement des anciens Techniciens supérieurs de santé dans leur nouveau corps d'accueil (hiérarchie A2) ainsi que les infirmiers et sages-femmes à la hiérarchie B1. Toujours dans leurs revendications, ils demandent l'octroi de l'indemnité de logement, la valorisation de l'indemnité de Risque et son indexation dans le salaire. Ils luttent également pour la transparence dans la gestion des marchés, l'application du statut du personnel ; la signature du décret réorganisant l'Endss, l'organisation de la certification 2018-2019 et l’ouverture du concours anesthésie, kinési, biologie etc. Last but not least, ils exigent la vérité et la transparence dans la gestion de la crise contre la Covid-19.
SENTIMENT D’INJUSTICE
A noter d’ailleurs qu’avant même l’apparition de la Covid-19, le Cadre Unitaire des Syndicats de la Santé pour la justice sociale avait programmé un mouvement d’humeur les 10, 11 et 12 mars. Il a fallu l’apparition du premier cas de Covid dans le pays pour stopper leur plan d’actions. Mais selon le Secrétaire général du Syndicat Démocratique des Travailleurs de la Santé et du Secteur Social (SDT-3S) et par ailleurs coordonnateur du Cadre unitaire des syndicats de la santé pour la justice sociale (Cuss/Js), il se trouve que, pendant tout ce temps, leurs problèmes statutaires et règlementaires sont restés en suspens.
Dans une interview accordée récemment à «L’As», Cheikh Seck s’était plaint en faisant la remarque selon laquelle que dans le cadre du plan de résilience, certains corps ont vu leur problème être réglé. Tandis que, se désolait-il, au même moment, la situation des travailleurs de la santé n’avait pas évolué et allait de mal en en pis. Monsieur Seck disait ne pas comprendre que dans un système où il y a plusieurs corps différents on se permette de donner à certains des primes et indemnités à hauteur 500.000 FCFA et n augmente leur âge de retraite. Pendant ce temps, des responsables de la santé de la mère et de l’enfant n’ont jamais eu un seul centime d’augmentation sur leur salaire depuis l’arrivée de Macky Sall au pouvoir, avait-il relevé. «Vous voyez quelqu’un qui a un bac plus cinq, qui a exercé pendant 20 ou 25ans et qui ne parvient pas à gagner 250.000 Fcfa.
Pourtant, ils peuvent être des responsables dans les blocs opératoires en tant qu’anesthésiste réanimateur. Ils peuvent être aussi des biologistes, des techniciens en radio, etc. », avait-il confié. Cheikh Seck de se demander par la suite si améliorer le statut d’un vétérinaire ou d’un pharmacien vaut plus qu’améliorer celui d’un biologiste ou d’une sage-femme qui lutte contre la mortalité maternelle et infantile dans une zone reculée. «Il y a une frustration dans nos rangs. Il y a un seul corps, un groupe de corps parce qu’ils sont sortis de la même faculté et qu’ils sont solidaires, on leur octroie des primes et autres indemnités. Il y a une question d’injustice», s’était plaint Cheikh Seck avant de déclarer qu’il faut une justice sociale dans le secteur de la santé. C’est ce sentiment d’injustice qui pousse ainsi Cheikh Seck et Cie à reprendre le terrain de la contestation.
En plus de la marche nationale et de la grève générale, le syndicaliste avait également annoncé une rétention d’informations sanitaires sur l’ensemble du territoire national à partir du 31 août. «Nous voulons pousser le gouvernement à nous respecter», avait affirmé le coordonnateur du Cadre unitaire des syndicats de la Santé pour la Justice Sociale (Cuss/Js).