HUIT RADIOTHERAPEUTES POUR 14 MILLIONS D’HABITANTS
Au Sénégal, les maladies chroniques telles que le cancer font des ravages du fait d’un manque de ressources humaines

Dans le but de renforcer les ressources humaines pour une meilleure prise en charge du cancer, cinq (05) médecins ont reçu leurs parchemins hier dans le domaine de la radiothérapie. c’est la première promotion du Diplôme d’Etudes Spécialisées (Des) en radiothérapie.
Au Sénégal, les maladies chroniques telles que le cancer font des ravages du fait d’un manque de ressources humaines. En effet, il n’y a que 08 radiothérapeutes pour les 14 millions d’habitants. Pour remédier à cette situation, 05 médecins spécialisés en radiothérapie ont été formés. Et c’est hier qu’ils ont reçu leurs diplômes.
Le recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), Pr Ahmadou Aly Mbaye, indique que les étudiants qui viennent de recevoir leurs diplômes constituent aujourd’hui la première promotion du Diplôme d’Etudes Spécialisées (Des) en radiothérapie qui est unique dans son genre en Afrique de l’Ouest. «Le chef de l’Etat a dégagé une enveloppe de 4 milliards FCFA destinée à cette formation. Le principal défi auquel le secteur de la santé est confronté, c’est le relèvement du plateau technique», indique le recteur. Quand on parle de santé, poursuit le Pr Mbaye, il y a deux piliers fondamentaux.
«Le premier concerne la formation du personnel. Et sur ce plan, nous n’avons rien à envier aux autres pays, mais la médecine c’est d’abord des outils de pointe qui coûtent cher. Et cela passe par le financement. Et c’est le principal défi auquel nous sommes confrontés et grâce au partenariat que nous avons développé avec l’Etat, nous avons pu résoudre un problème extrêmement important lié à la prise en charge des patients du cancer», soutient-il. Cependant, il exhorte ces médecins sortants à plus d’empathie pour les malades du cancer.
Pour sa part, le coordonnateur du diplôme de radiothérapie de l’Ucad, Pr Macoumba Gaye, estime que le Sénégal vient de loin avec le cancer. «Nous étions en 2016, il y a de cela 4 ans, l’émotion était vive, le seul appareil de radiothérapie totalement obsolète de l’hôpital Le Dantec tombait en panne. Et plus aucune unité au Sénégal et seulement deux diplômés. Telle était la situation en fin 2016 et début 2017. Nous étions dans le creux de la vague et nous étions obligés d’envoyer tous les patients cancer hors du pays aux frais du contribuable», rappelle-t-il.
Poursuivant son propos, il souligne : «En ce moment-là, on se disait peut-être qu’on mettrait 10 ans à se remettre de cette situation. Quatre années après, l’Etat a fait un effort conséquent en mettant plus de 4 milliards FCFA dans des équipements de radiothérapie et nous avons eu un soutien des différents directeurs d’hôpitaux pour que ces établissements sanitaires soient des centres de formation en radiothérapie».
Selon lui, l’Ucad les a soutenus pour créer les premiers diplômés de radiothérapie de l’Afrique de l’Ouest. «Et quatre années après, nous avons eu une des meilleures unités en Afrique et nous sommes devenus le centre formateur de l’agence internationale en énergie atomique en Afrique de l’Ouest. Il faut dire les choses comme elles sont. Cette fois-ci, l’Etat a été au rendez-vous», se réjouit-il tout en ajoutant qu’ils disposent actuellement de 3 accélérateurs linéaires à Dakar, notamment à Dalal Jamm et Le Dantec. Une structure privée aussi s’est installée et des projets ont démarré aussi dans d’autres hôpitaux. «Nous avons maintenant au Sénégal 8 radiothérapeutes diplômés dont deux professeurs agrégés. Et nous sommes le seul pays du Cames à avoir deux agrégés de radiothérapeutes en activité», précise-t-il.