«IL EST IMPORTANT DE FAIRE UNE RECHERCHE ACTIVE DES CAS»
Dr Lucile Imboua Niava, représentante de l’Oms au Sénégal se prononce sur la stratégie pour endiguer la propagation du coronavirus

Le Sénégal, à l’image des autres pays d’Afrique, connaitrait une progression très rapide de la pandémie du Covid-19. C’est l’avis du Docteur Lucile Imboua Niava, Représentante de l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) au Sénégal qui préconise la recherche active, pour endiguer la propagation du Coronavirus. L’invité de l’émission Objection de la radio Sud Fm, du dimanche 26 avril, n’a pas manqué de faire noter les limites du dépistage massif, tout comme celles du confinement à l’occidental.
Si certains observateurs disent avoir noté une progression lente de la pandémie du Coronavirus dans les pays africains, contrairement à ce qui se voit en Occident et aux Etats unis avec le nombre de décès, la Représentante de l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) au Sénégal semble croire le contraire. Invitée à l’émission Objection de la radio privée Sud Fm d’hier, dimanche 26 avril, Docteur Lucile Imboua Niava a laissé entendre «qu’à l’image des autres pays de l’Afrique, on note au Sénégal une progression très rapide de l’épidémie». Elle explique, en fait qu’en l’espace de moins de deux mois, notamment du 2 mars au 26 avril, le Sénégal a enregistré pas moins de 600 cas confirmés.
Pour venir à bout de la progression rapide de la pandémie dans le pays, Lucile Imboua Niava préconise «la recherche active». Comme méthodologie, elle fait noter qu’il y a des cas qui auraient pu échapper à la vigilance des agents de santé, car certains se présentent au niveau des structures avec des signes qui ressemblent beaucoup à la grippe ou au paludisme.
Pour ces cas, elle pense qu’il faut consulter les registres des structures de santé pour faire le «tracking» et voir s’il n’y a pas des cas échappés. Mieux, elle préconise dorénavant de penser au Covid-19 même si la personne ne présente pas l’ensemble des symptômes, mais au moins sent une fatigue intense.
Toujours dans la stratégie de la recherche active, elle suggère une très bonne sensibilisation au niveau communautaire. Cela, à son avis, «parce qu’on peut avoir des gens qui ont un début de signes, mais qui ont peur et restent à la maison». Donc, la recherche active permettrait, selon elle, de détecter ces derniers et de procéder aux tests. Elle informe ainsi que l’Oms a conseillé le Sénégal pour cette stratégie qui est à ses débuts. Convaincue de l’efficacité de ladite conduite, elle dira que «lorsqu’on cherche, on trouve».
Répondant, par ailleurs, à certains qui sont favorables au dépistage massif, la Représentante de l’Oms au Sénégal renseigne que la documentation reçue de ses collègues montre un certain nombre de limites de cette méthode. Parce que, à son avis, «lorsqu’on fait un dépistage massif, jusqu’à présent, ce qui m’a été donné de voir, il y a une quantité importante de tests qui étaient utilisés mais très peu de cas confirmés. Je me dis, dans un contexte de ressources limitées, est-ce que nous devons gaspiller des tests ?».
Pour ce qui est du confinement, tel que réclamé par certains, Docteur Lucile Imboua Niava pense qu’il ne faut pas copier les méthodes des pays développés, mais plutôt faire recours à nos socio-anthropologues pour procéder à des adaptations à nos modes de vie.