«LE FINANCEMENT DES POLITIQUES DE GRATUITE ETOUFFE LA PNA»
Invitée de l’émission Objection de la radio Sudfm hier, dimanche 16 aout, Dr Annette Seck Ndiaye a, en effet, expliqué que le financement des gratuités étouffe la Pna.

La directrice de la pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna) plaide pour une revue des politiques sociales de l’Etat en matière de santé. Invitée de l’émission Objection de la radio Sudfm hier, dimanche 16 aout, Dr Annette Seck Ndiaye a, en effet, expliqué que le financement des gratuités étouffe la Pna. Par ailleurs, elle a rassuré au sujet de la disponibilité des médicaments dans ce contexte de la pandémie de la Covid-19.
Ala suite de l’intersyndicale des travailleurs de la Pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna), regroupant le Sutsas, le Sas et le Sames, c’est autour de la directrice de la pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna) de monter au créneau pour alerter sur le poids financiers des politiques de gratuité sur le fonctionnement de la Pna. Invitée de l’émission Objection de la radio Sudfm hier, dimanche 16 aout, Dr Annette Seck Ndiaye a expliqué que le financement des politiques sociales de l’Etat en matière de santé étouffe la Pna.
Citant le cas du programme VHI Sida, la directrice de la pharmacie nationale d’approvisionnement a déploré l’absence de réadaptation de la subvention de l’Etat à la réalité du moment de cette maladie. «En 2013 on avait un peu plus de 13 000 patients sous traitement. En 2019, on est passé à 28 000 patients avec une subvention qui n’a pas varié ; de plus 10% qui ne bouge pas. En 2013, nous étions environ à 1,300 milliards, en 2017, on est passé un peu à 1,5 milliard. De façon générale, on est entre 1,3 milliard et 1,5 milliard. Il faudrait 2,5 milliards pour pouvoir financer à la fois le stock lié à la consommation et le stock de sécurité», a-t-elle fait remarquer tout en précisant que le «financement des gratuités pose quelques difficultés et qui mérite quand même réflexion».
Par ailleurs, se prononçant sur la disponibilité des médicaments et produits pharmaceutiques, Dr Annette Seck Ndiaye a écarté toute idée de rupture des produits essentiels dans une période d’au moins 6 mois. «Aujourd’hui, nous avons un contexte sanitaire exceptionnel, la Covid-19. Dès que la pandémie a touché la Chine, on voyait cela de loin, mais on se disait attention, il fait se préparer. Très tôt, nous avons essayé d’identifier, avec les professionnels de la santé, les produits prioritaires dont on aurait besoin et qui devraient être sécurisés. Nous avons ainsi sélectionné une centaine de médicaments et produits essentiels, y compris les équipements de protection. Pour faire de sorte que ces produits soient en quantité suffisante, aussi bien pour la consommation de routine que pour le stock de sécurité».