LES TESTS DE DIAGNOSTIC RAPIDE POURRAIENT AIDER
Pour le docteur Mohamed Lamine Ly, spécialiste en santé publique, la mise en place annoncée des tests de diagnostic rapide (TDR), bien que tardive, devrait aider à rendre la lutte anti-COVID plus efficace

Pour le docteur Mohamed Lamine Ly, spécialiste en santé publique, la mise en place annoncée des tests de diagnostic rapide (TDR), bien que tardive, devrait aider à rendre la lutte anti-COVID plus efficace
Pour vaincre le coronavirus au Sénégal, docteur Mohamed Lamine Ly a préconisé le dépistage à large échelle avec les tests rapides. Selon le spécialiste de la santé publique, il s’agira de combiner différentes variétés de tests pour pouvoir identifier trois catégories d’individus dont ceux non infectés, ne présentant ni virus ni réponse immunitaire et qui sont donc susceptibles d’être infectés dans le futur, les individus infectés, positifs pour le virus, qui peuvent disséminer l’infection et doivent donc être isolés et enfin les individus qui ne sont plus infectés et disposent d’anticorps contre le virus, pouvant servir dans la prise en charge des groupes vulnérables. «La palette de tests disponibles s’est considérablement élargie, ces derniers mois. Ils peuvent être rangés en 3 catégories : sérologiques, d’amplification des acides nucléiques (TAAN) et antigénique», a-t-il renseigné.
Pour Dr Ly, premièrement, les tests sérologiques qui détectent la réponse immunitaire contre le virus, sur lesquels, nous ne nous attarderons pas décèlent les anticorps produits en réponse à l’infection, contre les protéines du virus. Ensuite, les tests d’amplification des acides nucléiques détectent le matériel génétique du virus, dont le plus connu est la réaction de RT-PCR (reverse transcriptasepolymerase chain reaction), communément appelée dans les médias test PCR, qui constitue la référence. «C’est une technique permettant de prélever des cellules nasales profondes à l’aide d’un écouvillon. Ce test fut le premier disponible pour diagnostiquer le SARS-CoV-2, ayant pu être rapidement développé sur base de la séquence du virus. Le résultat du test est, en général, disponible vingt-quatre heures après le prélèvement», a-t-il dit.
Et de poursuivre : «on mesure tout le chemin qu’il nous reste à parcourir, quand on sait que certains pays européens arrivent actuellement à réaliser jusqu’à 700.000 tests chaque semaine contre moins de 20.000 dans nos différents laboratoires». Et enfin, les tests antigéniques dits de diagnostic rapide (TDR), faciles à utiliser, peuvent être réalisés sans passer par un laboratoire, directement sur le terrain (tests POC) et permettent la détection des protéines du virus chez un individu en quelques minutes». Même s’ils sont moins sensibles que le test Pcr comme le prétend le professionnel de la santé, il reconnait néanmoins que ces tests offrent la possibilité d’élargir l’accès aux tests et de réduire les délais de diagnostic en permettant un dépistage décentralisé des patients qui présentent des symptômes précoces. «Un prélèvement est réalisé dans les cavités nasales, comme pour le test RT-PCR.
La présence des protéines virales est mise en évidence à l’aide d’anticorps spécifiques, permettant une réaction colorimétrique sur une languette, comme pour un test de grossesse», a-t-il avancé. Et de conclure : «ces tests peuvent contribuer significativement au contrôle de la pandémie de COVID-19, car ils sont particulièrement performants chez les patients les plus contagieux, c’est-à-dire ceux ayant une charge virale élevée dans la phase pré-symptomatique (1 à 3 jours avant l’apparition des symptômes) et dans la phase symptomatique précoce (pendant les 5 à 7 premiers jours de la maladie). «Ils permettent d’établir un diagnostic précoce et d’interrompre rapidement la transmission grâce à un isolement ciblé et un regroupement des cas les plus infectieux et de leurs contacts proches».