L’INFIRMIER DE 75 ANS RACONTE AVOIR FAIT AVORTER 10 FEMMES...
Mise en danger de la personne d’autrui et complicité d’avortement

Rose Diatta est poursuivie en justice pour répondre du délit d’avortement, tandis qu’il est reproché à son acolyte Ousseynou ndiaye les chefs de mise en danger de la personne d’autrui et de complicité d’avortement. A l’enquête préliminaire, le sieur ndiaye qui est infirmier a avoué qu’il s’active dans l’interruption des grossesses depuis 2006. A 75 ans, il était à sa dixième cliente qui voulait se faire avorter. Face au juge du tribunal des flagrants délits de Dakar, il a retourné sa veste en parlant de 3 grossesses interrompues. Le jugement sera rendu le 17 décembre prochain.
L’avortement est toujours interdit au Sénégal, même si certaines organisations féminines luttent pour sa légalisation en cas de grossesse non désirée. A 75 ans et infirmier à la retraite, Ousseynou Ndiaye, qui habite à Thiès, est poursuivi pour mise en danger de la personne d’autrui et complicité d’avortement.
A l’enquête préliminaire, il a révélé qu’il n’était pas à son premier coup. «Je m’active dans l’avortement depuis 2006. J’ai eu à aider 10 femmes à se débarrasser de leur fœtus. Mais je n’ai jamais eu des problèmes d’avortement», a-t-il déclaré dans le procès-verbal de la police. Mais devant le prétoire du Tribunal des flagrants délits de Dakar, le prévenu a changé de version. Pour atténuer son niveau de responsabilité, le septuagénaire a indiqué que c’était la troisième fois qu’il faisait cette pratique. «J’ai fait une injection à Rose Diatta pour qu’elle avorte», explique le prévenu avant de regretter son acte et de demander la clémence du tribunal.
ROSE DIATTA : «J’AI AVORTE CAR J’ETAIS ENGROSSEE PAR MON PATRON, UN RESSORTISSANT CHINOIS»
Pourtant, cette affaire n’allait pas s’ébruiter si la dame Rose Diatta ne s’était pas rendue dans une clinique lorsqu’elle a commencé à saigner. Revenant sur les faits, la jeune dame déclare : «Lorsque j’ai su que j’étais engrossée par mon employeur chinois, j’ai eu la honte de ma vie. Je suis un soutien de famille, c’est pour cela que j’ai avorté. Il se trouve en plus que je ne voulais pas perdre mon boulot, parce que j’ai un enfant en charge. Ainsi, je suis allée à Thiès pour voir Ousseynou Ndiaye qui m’a été présenté par une amie. Pour qu’il m’aide à avorter, je lui ai payé 100 000 Fcfa. Il m’a fait une injection à la suite de laquelle j’ai saigné. Comme je saignais beaucoup, je suis partie à la clinique où j’ai été arrêtée», raconte-t-elle.
LES PREVENUS RISQUENT DES PEINES DE 3 MOIS A 2 ANS DE PRISON FERME
Selon le ministère public, les faits sont d’une extrême gravité. «Pour Ousseynou Ndiaye, il y a une circonstance aggravante car il est inscrit dans un corps médical et il est habitué des faits», dit le parquetier qui a requis 2 ans de prison ferme et une amende de 200 000 Fcfa contre l’infirmier. Il a sollicité aussi un an dont 3 mois de prison ferme contre Rose Diatta. L’avocat de la défense, Me Sakho, estime que son client n’a jamais eu maille à partir avec la justice. Rappelant que le procès-verbal ne sert qu’à titre de simples renseignements, Me Baba Diop a demandé l’application de la loi pénale. «Elle est engrossée par son employeur chinois, elle avait honte que cet enfant chinois naisse. Elle a paniqué, elle s’est fait avorter», souligne Me Baba Diop. Le délibéré est fixé pour le 17 décembre prochain.