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par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye

VAINCRE OU VIVRE AVEC LE VIRUS

EXCLUSIF SENEPLUS - Je ne vois pas de filet pour sécuriser le secteur informel - D’ici mai, «le restez chez vous» deviendra un luxe pour les couches les plus vulnérables - ENTRETIEN AVEC CHEIKH AHMED BAMBA

Serigne Saliou Guèye de SenePlus  |   Publication 17/04/2020

L’Enseignant-chercheur et directeur scientifique du Laboratoire de recherches économiques et monétaires (Larem), le Dr Cheikh Ahmed Bamba Diagne dit Khadim, analyse la crise sanitaire que traverse le pays et ses répercussions sur l’économie. Il interpelle les autorités sur l’option suivante : rester dans nos maisons pour on ne sait quelle durée jusqu’à vaincre totalement le virus avec les conséquences économiques, psychologiques afférentes ou reprendre les activités de production pour éviter une catastrophe humanitaire et cela en apprenant à vivre avec le virus en toute responsabilité, avec de la discipline et en respectant les gestes barrières.

SenePlus : Quelle analyse portez-vous sur la gestion de cette crise sanitaire en Afrique et particulièrement au Sénégal ?

Khadim Bamba : Le monde pense qu’après la Chine, l’Europe et l’Amérique c’est l’Afrique qui va être le foyer du virus, c’est ce qui justifie les mots du directeur de l’OMS, du Secrétaire général de l’ONU et certains chercheurs européens qui parlent de millions morts dans le continent. Mais les faibles cas contaminés surtout en Afrique subsaharienne par rapport aux autres pays méritent une étude sérieuse de la part des médecins car l’Afrique n’est pas plus responsable et plus disciplinée que le reste du monde. Je crois qu’il y a quelque chose dans notre organisme qui nous protège. Au Sénégal, la gestion de la crise doit être un cas d’école pour le reste du continent. Sauf que l’économie est en confinement et sous peu ça va être difficile pour ceux qui sont dans l’économie immédiate et informelle.

La crise sanitaire du Covid-19 a commencé à impacter l’économie sénégalaise avec un ralentissement de la machine de production. Quelles pourraient en être les répercussions économiques et financières ? Dans quelle mesure l’Etat ou les banques sont-elles en capacité de soutenir les entreprises durement éprouvées ?

Le virus, de par sa rapidité et sa violence, a mis l’économie sénégalaise en confinement depuis le mois de mars. Comme l’activité économique est portée à plus de 80% par le secteur informel qui est dans l’économie immédiate, alors le fait de respecter le mot d’ordre « restez chez vous » ralenti la production nationale. Nous sommes au deuxième mois de ralentissement économique, à partir du mois de mai, nous serons officiellement en récession et vu la situation actuelle dans le monde, chaque pays doit développer ses propres stratégies de sortie de crise. Dès lors, il devient nécessaire de se pencher sérieusement sur les solutions et les perspectives, parce que l’après crise peut être plus terrible pour nos économies si extraverties et vulnérables. Plus la crise dure, plus l’outil de production sera endommagée, plus la reprise sera difficile.

Concernant les mesures de l’Etat et de la BCEAO, en ce moment l’Etat doit accompagner les entreprises pour leur trésorerie tout en protégeant les salariés et prendre en compte l’informel. Cela ne peut se faire qu’avec l’aide de la Banque Centrale qui peut appliquer une politique non conventionnelle (planche à billet) pour soutenir la liquidité bancaire. Mais après la crise, les autorités doivent accompagner les secteurs et les entreprises durement touchés, avec une politique de relance accommodante.

Le président Macky Sall a sorti 1 000 milliards comme fonds de riposte pour aider les ménages vulnérables et quelques entreprises touchées par la crise. Cela suffit-il si l’on sait que cette crise n’est pas encore maitrisable ?

Les 1 000 milliards de FCFA représentent 10% du PIB et 25% du budget national, la dette publique va allègrement augmenter. Mais en période de guerre, nécessité fait loi. Les mesures sont très pertinentes pour soutenir l’économie formelle et les couches les plus vulnérables, mais elles ne sont valables qu’à court terme (maximum 40 jours). Donc pour sauver l’économie d’une manière générale, il faudra sortir rapidement de la crise pour redémarrer l’activité il n’y a pas d’autres issus. En plus, Sur les 1000 milliards, je ne vois pas de filet pour sécuriser le secteur informel. Sur 16 millions d’habitants, il y a moins de 400.000 salariés (public et privé) et plus de 90% des entreprenants au Sénégal sont dans l’informel. Je pense à pareil moment la grandeur de l’Etat se mesure par l’inclusivité de ses plans de soutien. C’est vrai que l’informel ne paye pas d’impôts directs, mais paye des impôts indirects et la finalité de la décision, c’est de soutenir toutes les couches de la population et l’outil de production des Sénégalais et des étrangers qui vivent parmi nous.

La Commission économique pour l’Afrique a fait un appel de soutien au FMI et à la Banque mondiale pour contrer l’impact sanitaire et économique du coronavirus. Mais singulièrement en pareil moment de crise, quel doit être le rôle de la BCEAO et des autres banques communautaires pour soutenir les économies africaines ?

L’Afrique doit arrêter de penser que la première chose à faire en temps de crise, c’est de demander l’aide des pays développés ou des institutions financières internationales. Jadis, les pays du Nord avaient la solution et les pays du Sud avaient les problèmes, aujourd’hui on assiste à un changement brusque et profond du monde. Le virus a mis les pays du Nord à genoux et ceux du Sud résistent jusqu’à présent (prions que ça dure), alors faisons appel à l’Afrique pour aider l’Afrique. Nous avons les moyens de dominer le virus, essayons au moins pour une fois de réinventer une autre Afrique.

Le rôle de la BCEAO en pareil moment, c’est de faciliter la liquidité aux banques commerciales pour pouvoir soutenir la trésorerie des entreprises. Rééchelonner le paiement des crédits bancaires qui sont arrivés à court terme et préparer une politique de relance communautaire. Les chefs d’Etats de l’UEMOA doivent rapidement organiser une téléréunion pour exiger à la BCEAO une politique plus expansionniste non conventionnelle, l’heure est grave.

Le président Macky Sall a plaidé pour l’annulation de la dette des pays africains. Mais les ministres des Finances du G20 se sont accordés sur une suspension temporaire du service de la dette. Vous attendez-vous à une telle réponse ? Et pourquoi ?

Le président de la République est très inspiré de demander à pareil moment l’annulation de la dette bilatérale (pays de l’OCDE, pays Arabes et autres) et multilatérale (Banque Mondiale, BAD, BIS…) pour les pays africains. Au Sénégal, cette dette représente 54,88% de la dette publique. Son effacement facilitera la politique de relance après COVID des pays africains et permet aux Etats comme le Sénégal qui va surement dépasser la norme UEMOA (à savoir l’endettement ne doit pas dépasser 70% du PIB) d’avoir encore de la marge pour s’endetter. 

La réponse des pays du G-20 est stratégique, parce que c’est une dette bilatérale (par exemple Turquie-Sénégal), ce sera de la diplomatie économique et les pays africains ne manqueront pas d’arguments.

Pensez-vous au sortir de cette crise que nous allons vers un changement radical de paradigme ?

Frantz Fanon disait : « Chaque génération doit dans une relative opacité découvrir sa mission, la remplir ou la trahir. » On subit une crise sanitaire mondiale, qui a montré la vulnérabilité des pays les plus développés et qui montre une certaine résistance des pays en développement. Le regard du nord au pays du sud va complètement changer. C’est une occasion pour les dirigeants du continent de réinventer l’Afrique. Ce continent n’a pas besoin de suivre l’Europe ou l’Asie, il doit tracer sa propre voie et le suivre avec méthode et organisation. Cette crise pose le problème entre la mondialisation et la souveraineté. Il est nécessaire pour chaque pays ou région africaine, au-delà de l’autosuffisance, de chercher une souveraineté alimentaire et sanitaire et de se préparer pour la prochaine crise sanitaire ou alimentaire. Aujourd’hui, chaque pays se préoccupe de son propre sort et est à la recherche de sa solution face au COVID. Et l’Afrique doit apprendre à compter sur elle-même.

Votre mot de la fin sur cette crise sanitaire !

L’humanité traverse la crise la plus terrible, la plus violente et la plus rapide de son histoire. L’incertitude et l’angoisse sont les plus partagées, on n’a aucune visibilité sur l’avenir. C’est comme un concours organisé avec tous les pays du monde sur une seule épreuve : COVID-19 et surement les pays les plus malins vont s’en sortir avec moins de stigmates. L’Afrique est bien partie. Le virus s’est bien installé chez nous et nous interpelle sur deux questions :

  • Vous allez rester chez vous jusqu’à vaincre totalement le virus avec les conséquences économiques, psychologiques…
  • Ou vous devez apprendre à vivre avec le virus en toute responsabilité, avec de la discipline, en respectant les gestes barrières, parce que d’ici le mois de mai «le restez chez vous» deviendra un luxe pour les couches les plus vulnérables.

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