YEUMBEUL LA GRANDE EQUATION
Les communes de Yeumbeul (Nord et Sud) sont très touchées par la tuberculose. Une soixantaine de casa été détectée dans la zone, de février à aujourd’hui. Les acteurs intensifient la lutte afin d’éliminer la chaine de transmission.

La journée mondiale contre la tuberculose est célébrée, ce 24 mars. En prélude à cette journée, le programme national de lutte contre la tuberculose (Pnt) a organisé, hier, une conférence de presse dans le district de Yeumbeul, pour mieux sensibiliser sur la question. Car, la prévalence de cette maladie est très élevée dans la banlieue dakaroise. Selon le Médecin chef du district sanitaire de Yeumbeul, Docteur Pape Samba Guèye, 44% des cas déclarés au niveau national l’ont été dans la région de Dakar. Où c’est essentiellement la banlieue qui constitue le nid de la tuberculose. Yeumbeul ne fait pas exception.
En 2018, renseigne Dr Guèye, le district n’était pas encore fonctionnel, c’est celui de Keur Massar qui a déclaré plus de 700 cas de tuberculose. ‘’La cartographie montre que plus de la moitié de ces cas était issue de la commune de Yeumbeul Nord et Yeumbeul Sud. C’est en janvier 2019 que notre district a démarré. Depuis le 5 février, nous avons commencé une activité de microscopie. De cette date à maintenant, c’est à dire environ 1 mois et demi, nous avons enregistré une soixantaine de cas au centre de santé’’, informe le médecin. Ces chiffres, selon lui, confirment les statistiques données par le niveau centre, mais également, par le district central de Keur Massar. A l’en croire, tous les âges sont concernés, mais la tranche d’âge la plus touchée, c’est entre 18 et 30 ans. ‘’La personne la plus jeune a 3 mois la plus âgée a 67 ans. Les hommes sont plus touchés que les femmes’’, dit-il. Pour le médecin chef de district, cette situation s’explique par le fait que les facteurs favorisant la tuberculose sont assez présents dans la banlieue. ‘’La promiscuité et la pauvreté font partie des facteurs les plus importants. Ils sont fortement présents dans la banlieue.
Pour éliminer la chaine de transmission, le ministère a pris comme slogan : ‘’Responsabilisons les femmes pour mettre fin à la tuberculose au niveau du pays’’. ‘’Nous allons nous greffer dans cette stratégie, en impliquant les femmes, mais aussi l’ensemble des acteurs des différents secteurs. Nous pensons au secteur de l’éducation nationale, les acteurs communautaires, mais également améliorer le cadre de prise en charge et la qualité de la détection de la tuberculose pour interrompre la chaine de transmission’’, fait-il savoir
13 667 malades de tuberculose pharmaco-sensible et 97 cas de Tb multi-résistante sauvés en 2018
De son côté, le chargé du volet suivi et évaluation du Pnt, Docteur Madou Kane, déclare que la tuberculose est une maladie endémique. En 2018, dit-il, ils ont pu sauver la vie de 13 667 malades atteints de tuberculose pharmaco-sensible, mais aussi, la vie de 97 cas de tuberculose multi-résistante. En termes de suivi des cas, informe Dr Kane, le taux de succès est de plus de 87%. ‘’Nous avons également maitrisé, en 2018, le taux de décès à 3%, donc, moins de 200 personnes sont décédées de cette maladie, l’année dernière, la cible étant 5%. Il y a une baisse des décès, mais le taux d’abandon de traitement est à 4%. Les avancées sont assez significatives, avec l’aide de nos partenaires et de tous les acteurs communautaires’’, soutient le médecin.
Selon Dr Kane, des mesures sont prises afin d’instaurer le traitement immédiat après diagnostic. ‘’On s’est rendu compte qu’il y a des populations vulnérables. Ce sont des gens qui sont exposés, qui ont des accès difficiles aux soins. Les détenus font partie de ceux-là, les personnes vivant avec le Vih, les enfants malnutris, mais aussi, les populations dans les grandes agglomérations, la banlieue. Il y a aussi les personnes qui sont en contact de ces tuberculeux’’. A l’en croire, toutes les maladies, qui se transmettent par voie aérienne, se transmettent passivement. Ce qui veut dire qu’on peut être atteint, en allant au marché, au travail, dans la rue. ‘’Au Sénégal, nous avons choisi la femme comme actrice de développement sur qui on peut se baser pour gérer la famille, la santé de la famille’’.