ENQUÊTE SUR LES MANIFESTATIONS DE MARS
Il ressort de cette étude que «49,7% des sondés citent l’arrestation de Ousmane Sonko comme le principal facteur déclencheur des manifestations

Dans la semaine du 3 au 8 mars 2021, le Sénégal a connu, une série de manifestations, à Dakar et dans plusieurs localités du pays, ayant causé des pertes en vies humaines, beaucoup de blessés et des dégâts matériels, ainsi que des pillages de magasins et de services. Dans un souci d’appréhender le pourquoi du comment, le Bureau de prospective économique a réalisé une enquête téléphonique, au niveau national. Et ce, sur toute l’étendue du territoire national afin d’apprécier le sentiment des populations concernant ces évènements.
De ces facteurs déclencheurs, il ressort de cette étude que «49,7% des sondés citent l’arrestation de Ousmane Sonko comme le principal facteur déclencheur des manifestations. En revanche, 42,8% d’entre eux citent plutôt les frustrations suscitées par les conditions de vie difficiles vécues par certaines franges de la population depuis le début de la pandémie Covid-19», renseigne l’enquête.
S’agissant de l’opinion sur les heurts qui ont éclaté entre les manifestants et les forces de l’ordre, 78,3% des personnes interrogées rejettent les violences qui ont accompagné les évènements, et estiment qu’elles ne reflètent pas le vrai visage du Sénégal. Parmi ces 78,3%, poursuit l’enquête « la majorité (58,6%) dit comprendre, malgré tout, les manifestations, tandis que 41,4% d’entre eux les jugent antidémocratiques ». Enfin, 18,3% des sondés estiment que les manifestations sont les seuls moyens de se faire entendre par les pouvoirs publics.
ATTAQUES CONTRE LES ENSEIGNES FRANÇAISES
Toujours selon l’étude, «la majorité des sondés (52,1%) regrettent vivement les attaques contre les enseignes françaises et trouvent qu’elles sont l’œuvre de gens mal intentionnés qui profitent des manifestations, pour agir, en se mêlant dans la foule. 23,4% des enquêtés estiment que ces attaques sont les fruits de plusieurs années de frustration qui couvaient depuis longtemps, et qui se sont exprimées violemment».
Enfin, «15,1% des enquêtés pensent que les manifestants ont ciblé les enseignes françaises pour symboliser leur volonté d’autonomie.
Avis sur la poursuite des manifestations. 91,6% des sondés pensent que les manifestations doivent s’arrêter, et seuls 6,9% d’entre eux estiment qu’elles doivent se poursuivre».
A noter que l’enquête téléphonique réalisée auprès d’un échantillon de 961 personnes sélectionnées selon la méthode des quotas. Les variables de quotas utilisées sont : le sexe, l’âge, le niveau de formation et le département. Elle respecte fidèlement les principes scientifiques et déontologiques de l’enquête par sondage. L’univers de l’enquête (ou population cible) est constitué des individus âgés de 18 ans ou plus, des 45 départements du pays, appartenant à un ménage ordinaire. L’enquête a été réalisée par téléphone, du 12 au 14 mars 2021, en langues nationales ou en français, sur la base d’un questionnaire préétabli. La marge d’erreur est de +-3%.