8 619 EMPLOIS CREES, 1 969 POSTES PERDUS
Le rapport annuel des statistiques du travail donne de précieux renseignements sur le marché du travail au Sénégal

Le rapport annuel des statistiques du travail donne de précieux renseignements sur le marché du travail au Sénégal. Pour l’année 2019, l’étude a permis de relever que 8619 emplois ont été créés contre 1969 perdus suite aux fermetures et cessations d’activités des établissements et entreprises. Il a été indiqué également que 2 787 conflits individuels ont été déclarés ainsi que 1 956 accidents du travail et maladies professionnelles (AT/MP).
Le ministère du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les Institutions publie chaque année des statistiques qui renseignent sur la situation nationale par rapport à l’application des normes en vigueur en matière de travail et de sécurité sociale. «L’AS» a reçu, hier, le rapport 2019 qui revient de bout en bout sur les ouvertures et les fermetures d’établissements, les créations et les pertes d’emplois, les conflits individuels et collectifs, les accidents du travail et les maladies professionnelles, entre autres. Le rapport établit de prime abord que les déclarations d’établissement et les emplois y afférents ont permis de dégager une tendance pour l’année 2019.
Ainsi, sur un total de 2 023 déclarations, les 1 576 correspondent à des ouvertures d’établissements, soit 77,9%contre 135 fermetures comptant pour un taux de 6,67%. Et selon la Direction des statistiques du Travail et des Etudes, à cette dynamique de l’économie nationale davantage orientée vers la création d’entreprises et d’établissements en 2019, s’ajoute comme corollaire un élan plus favorable à l’accroissement de l’offre d’emplois. La situation affiche en effet, sous ce rapport, un bilan de 8 619 emplois générés par les ouvertures et les réouvertures d’établissements, là où les emplois perdus s’élèvent à 1 969 postes, suite aux fermetures et cessations d’activités des établissements et entreprises.
A en croire les services du ministre Samba Sy, Dakar compte plus d’emplois créés avec 3 278 postes, suivi de ceux de Thiès et de Saint-Louis qui comptabilisent respectivement 1 177 et 669 emplois créés ; viennent ensuite les ressorts de Diourbel, Ziguinchor, Fatick et Kaolack. Parallèlement, toujours selon eux, les ouvertures d’établissement sont principalement le fait des branches d’activités «Commerce de gros et de détail, réparations de véhicules automobiles et de motocycles», «Construction», «Activités d’hébergement et de restauration», «Activités de services administratifs et d’appui» et «Éducation» qui enregistrent respectivement des taux de 27,79%, 13,13%, 8,35%, 8,23% et 7,01% du total.
65 404 CONTRATS DE TRAVAIL ENREGISTRES
Pour ce qui est des contrats enregistrés en 2019, le marché du travail au niveau national a produit 65 404 contrats en 2019 en sus des contrats des travailleurs déplacés qui se chiffrent à 931 contrats. A en croire le rapport sur les statistiques du travail, cet indicateur pointait à 66 043 en 2018, soit donc une légère baisse constatée en 2019. «Les contrats de travail les plus proposés sur le marché sont ceux à durée déterminée qui s’élèvent à 36 701 unités, soit plus de la moitié avec un taux de 56,11% du total.(…)
Arrivent ensuite les contrats de travail à durée indéterminée qui comptent pour 16 367 unités correspondant à 25,02% du total, soit moins de la moitié des CDD. Toujours sur le type de contrats, il y a lieu de signaler que les contrats de stage ont été offerts par les entreprises à hauteur de 4 172 postes, un niveau au-dessus de celui de 2018 qui avait affiché 3 359 unités », lit-on dans le document. Au niveau des Inspections Régionales du Travail et de la Sécurité sociale (IRTSS), apprend-on, Dakar se détache en termes de contrats de travail enregistrés avec 41 803 contrats, soit 63,92%du total. Les cinq IRTSS qui suivent sont respectivement Thiès, Saint-Louis, Ziguinchor, Kédougou et Tambacounda qui comptent dans le même ordre d’énumérations 3 596, 3 032, 2 320, 2 080 et 2 001 contrats de travail enregistrés.
LES TRANSACTIONS FINANCIERES CONSECUTIVES AU REGLEMENT DE CES CONFLITS INDIVIDUELS SE SONT CHIFFREES A 628 221 473 FRANCS FCA
Le rapport a aussi mis le focus sur les relations de travail et les relations professionnelles, ainsi que sur le suivi de l’application des règles qui organisent les rapports entre employeurs et travailleurs. Il a été ainsi passé en revue la situation des conflits individuels et collectifs. «Le premier type de conflits affiche en 2019 un bilan de 2 787 conflits individuels portés devant les Inspections de travail et de sécurité sociale (ITSS) pour un taux de tentatives de conciliation réussie de plus de 53%, compte non tenu des conciliations partielles obtenues», note-t-on.
A la clé, précise le document, les transactions financières consécutives au règlement de ces conflits individuels se sont chiffrées à 628 221 473 francs FCA au titre des créances acquittées. Quant aux ruptures de contrats de travail opérées suivant une approche beaucoup plus consensuelle, communément désignés sous les vocables de ‘’règlement à l’amiable’’ ou de ‘’protocole d’accord’’, elles ont débouché, selon la Direction des Statistiques du travail, sur un règlement financier d’un montant de 5 218 723 514 francs CFA et concerné un effectif de 1 855 travailleurs.
Pour ce qui est des dossiers déférés devant les juridictions du travail suite aux échecs des tentatives de conciliations au niveau des ITSS, ils s’élèvent à 681 cas. Il a été relevé ensuite que les travailleurs délégués du personnel étant, pour leur part, sous une protection particulière, les conflits individuels les concernant ont donné lieu à 26 demandes d’autorisation de licenciement dont les 69,23% cas s’avèrent être le fait de motifs non disciplinaires. En ce qui concerne en outre les licenciements décidés à l’encontre des travailleurs non titulaires d’une protection particulière, le rapport dénombre 298 cas portés à la connaissance des ITSS dont les 121 visent expressément des motifs disciplinaires etles 71 des motifs non disciplinaires. En termes de conflits collectifs, toujours d’après le rapport, un total de 29 litiges a été recensé en 2019, la plupart portant sur les salaires (pour plus de la moitié : 51,72%) et les autres conditions de travail(pour 27,59%).
ACCIDENTS DU TRAVAIL ET MALADIES PROFESSIONNELLES : LES JEUNES TRAVAILLEURS AGES DE 30 ANS PLUS TOUCHES
Sur le registre de la protection sociale et particulièrement les accidents du travail et maladies professionnelles (AT/MP), il a été enregistré 1 956 déclarations en 2019 contre 1 984 en 2018. Et selon la Direction des statistiques du travail, il y a une baisse résultant d’une décrue au niveau de différentes localités, à l’exception du périmètre dépendant de Dakar siège qui a fait exception en 2019 en raison d’une augmentation des AT/MP par rapport à l’année qui a précédé. «Il ressort des données de 2019 que les AT/MP ont surtout touché les jeunes travailleurs âgés de 30 ans ou moins», laisse entrevoir le rapport qui souligne en définitive que les branches d’activités les plus accidentogènes sont les «industries alimentaires» avec 552 AT/MP (28,22%), les « activités de fabrication» avec 342 AT/MP (17,48%) et la «construction» avec 277 AT/MP (14,16%).