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LA « FOLIE » ABANDONNEE DU BARON ROGER A RICHARD-TOLL

À 100 km de Saint-Louis, au cœur de Richard-Toll, département de Dagana, Jean-François Roger, ancien Gouverneur du Sénégal, avait construit un château en pleine forêt, communément appelé « Folie du Baron Roger ».

Publication 21/09/2023

À 100 km de Saint-Louis, au cœur de Richard-Toll, département de Dagana, Jean-François Roger, ancien Gouverneur du Sénégal, avait construit un château en pleine forêt, communément appelé « Folie du Baron Roger ». Après plus de deux siècles, le site est au bord de l’effondrement et sa mémoire risque de disparaître dans le temps à cause d’un défaut d’entretien. Si des populations du Walo réclament son érection en musée botanique, la «Folie du Baron Roger», debout dans le quartier de Khouma, ne sait pas encore si elle fait partie du patrimoine du ministère de la Culture ou de celui du ministère de l’Environnement. Un potentiel bijou touristique non exploité.

Il aurait pu constituer l’un des bijoux touristiques du Walo, un lieu fréquenté pour marquer la présence de l’autorité coloniale. Mais, il ne se passe pas un jour sans que la «Folie du Baron Roger» ne se rapproche de la disparition de la mémoire collective avec le temps. Aujourd’hui, son existence, jadis vantée, est chahutée par un abandon qui risque de l’engloutir dans les abysses de l’oubli, dans les profondeurs de l’effacement pur et simple. Il s’agit d’un manque de considération pour un des derniers symboles de la colonisation dans cette partie du département de Dagana.

On est à 100 km de Saint-Louis, à Richard-Toll, précisément  à Khouma, un des 7 quartiers de la commune avec Escale, Ndiaw, Ndiangué, Gallo-Malick, Tahouey et Thiabakh. Dans cette zone ou les plantations de la Compagnie sucrière sénégalaise (Css) et les champs rizicoles demeurent presque la quasi-totalité des activités des Walo-Walo, la «Folie du Baron Roger» passe presque inaperçue. Il y a plus de deux siècles, ce temple était un endroit jalousé, un espace royal, un lieu où le Gouverneur du Sénégal montrait sa super puissance.

Il y a cette forêt dense qui donne à l’endroit une dimension hautement paradisiaque, ensuite ces arbres et ces gazouillements d’oiseaux qui donnent un peu d’ombre face au diktat des rayons solaires. À droite de la route qui mène à la ville de Dagana, trône un monument aux formes de château, à l’allure d’un monument qui se distingue par sa stature imposante. Il porte fièrement les vestiges du passé colonial dans cette commune dirigée par le maire Amadou Mame Diop, actuel Président de l’Assemblée nationale. Ensuite, se dresse une zone aux atours de savane où quelques animaux passent du bon temps. Faute d’investissements, l’édifice, inauguré au début des années 1820,  lors de l’occupation française, tombe lentement en décrépitude. L’usure du temps a eu raison de l’endroit qui menace ruines. «Je lance un appel pour la restauration du Baron Roger pour qu’il y ait un partenariat public-privé autour du projet. Ce partenariat devrait intéresser la responsabilité d’entreprise de la Compagnie sucrière sénégalaise et Sen India. Elles ont les moyens de réhabiliter le bâtiment, en partenariat avec la commune de Richard Toll et le Conseil départemental de Dagana. Ainsi, on va y réaliser un musée botanique. L’ensemble des documents écrits sur le Walo pendant 4 siècles seront numérisés et déposés là-bas», plaide Amadou Bakhaw Diaw, historien traditionaliste qui se bat pour la restauration de l’édifice.

L’érection d’un musée botanique réclamée

Le château perché, et qui jouxte la rivière du Tahouey, fige un chantier emblématique de l’implantation des Français dans cette partie du Nord de Saint-Louis où le Brack du Walo régnait sans partage. À force de subir les assauts et les caprices de la météo, la peinture a volé en éclats. C’est un lieu décati où l’on peut apercevoir les anciennes pratiques, disons « les folies du Baron Roger » dans la brousse: expositions de photos, installations d’art contemporain, spectacles de danse, salle d’écoute des concerts de piano. La «Folie du Baron Roger» fascine autant par son atmosphère fantomatique que pour la programmation de sa mort. Dans les chambres, des pans de mur en brique ont lâché et dialoguent avec une décoration d’une sobriété contemporaine, portée par des teintes en ocre et blanches typiques de la France. En effet, au début du 19ème siècle, après les guerres napoléoniennes, lorsque la France a été battue, il y a eu le Traité de Vienne.

Pour marquer la fin des hostilités, les Anglais qui occupaient Gorée et Saint-Louis ont décidé de rendre ces comptoirs à la France, mais à condition qu’il y ait une abolition de la traite des esclaves. «L’Angleterre n’était pas devenue abolitionniste par philanthropie, mais surtout pour des calculs économiques. Elle avait découvert la machine à vapeur qui devait concurrencer le travail des esclaves. Donc, ce pays devait écouler sa nouvelle machine. Ils ont dit aux Français qu’ils allaient leur céder Gorée et Saint-Louis, mais à condition d’en finir avec le commerce triangulaire. Le Ministre des Colonies Portal a demandé à ses hommes de retourner au Sénégal, de récupérer la colonie de Saint-Louis mais avec comme mission d’acquérir des terres pour qu’au lieu d’exporter des Nègres vers les Amériques, qu’ils implantent des plantations dans les lieux et les cultiver. Donc, cultivons avec les Nègres sur les terres des Nègres», restitue M. Diaw.

Durant son règne, comme Gouverneur du Sénégal, de 1822-1827, Jean-François Roger, dit Baron Roger, premier civil à occuper cette fonction, décide d’adopter une approche pas raciste mais d’insertion. D’aucuns considèrent qu’il aurait construit ce château pour les beaux yeux d’une belle femme sénégalaise, Yacine Yérim Diaw, qu’il épousera plus tard. Ainsi, le baron venait passer ses week-ends avec sa femme dans cette résidence rappelant les «folies», petits châteaux au XVIIIe siècle. «Il a voulu être dans la couleur locale. Il avait épousé une femme dans le royaume et parlait couramment le Wolof au milieu de l’exploitation. Au milieu de la forêt, il a créé une folie, c’est-à-dire un bâtiment. Il avait épousé la femme de l’un des signataires du traité de Ndiaw Diogomaye Ndiack Arame Kilar Diaw qui s’appelait Yacine Yérim Diaw et ils ont eu un enfant Marie Roger dont la descendance est assez nombreuse à Richard Toll», précise l’historien traditionaliste.

À l’origine du nom Richard-Toll
Pour mettre en valeur le champ qui entoure sa résidence, le Baron Roger a amené 3 botanistes et ingénieurs dont Claude Richard, qui a créé un jardin d’essai. «C’est à Richard Toll où on a essayé l’indigo, la canne à sucre, le coton et l’arachide. Donc, il y avait des jardins d’essai. Ce sont les jardins d’essais que les wolofs des villages environnants appelaient ‘‘Tollou Richard’’. C’est de là d’où est venu le nom Richard-Toll. Pendant 3 ans, le Baron Roger a été là-bas. Le château a été construit entre 1821 et 1822 », ajoute Amadou Bakhaw Diaw.

Plus de 200 ans après, le monument est proche de s’affaisser à cause des stigmates de la nature qui a été sans pitié. Selon Bakhaw Diaw, il urge de connaître, entre le ministère de l’Environnement et le ministère de la Culture, celui qui gère le site. «Le vrai problème, c’est au niveau de la tutelle administrative. Le château se trouve dans une forêt classée. Est-ce sous la tutelle du ministère de l’Environnement ? Ou bien le château appartient au patrimoine historique, c’est-à-dire le ministère de la Culture ? Il faut qu’il y ait une certaine harmonisation », préconise-t-il. En attendant, le site agonise. Et ce potentiel bijou touristique semble programmé à mourir à petit feu.

QUARTIER DE KHOUMA

Des Bracks enterrés debout

Les tombes sont superposées les unes après les autres. Dans le cimetière du quartier de Khouma, dans la commune de Richard-Toll, des anciens chefs du royaume du Walo ont été mis sous terre en position debout. C’est le cas du Brack Coly Baba Diop. «Ce que les gens ne savent pas, c’est que les anciens chefs n’étaient pas enterrés selon la tradition musulmane, de peur qu’on prélève un de leurs squelettes. Donc, il y avait de fausses tombes parce que les gens avaient peur que l’orteil ne soit utilisé comme gris-gris. Par conséquent, il y avait 3 ou 4 fausses tombes. Ce qui fait qu’ils étaient enterrés debout. Pour profaner la tombe, il fallait beaucoup creuser et c’était plus facile pour les populations de mettre la main sur ces gens. Beaucoup de Bracks ont été enterrés de la sorte», révèle Amadou Bakhaw Diaw, historien traditionaliste du Waalo.

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