BRAQUAGE A BADIOURÉ, DES PASSAGERS DÉPOUILLÉS DE LEURS BIENS
Une bande armée a immobilisé samedi dans la matinée plusieurs véhicules sur l’axe Ziguinchor-Sénoba, à hauteur du village de Badiouré, dans le département de Bignona.

Une bande armée a immobilisé samedi dans la matinée plusieurs véhicules sur l’axe Ziguinchor-Sénoba, à hauteur du village de Badiouré, dans le département de Bignona. Les individus ont dépouillé les passagers de leurs biens avant de battre en retraite dans la forêt.
Le braquage s’est produit avanthier (samedi) dès les premières heures de la matinée, à côté du village de Badiouré situé dans l’arrondissement de Tenghory. Des hommes armés ont fait irruption sur la route nationale numéro 4 et ont immobilisé une vingtaine de véhicules. Selon un chauffeur de clando, témoin du braquage, qui a requis l’anonymat, les assaillants ont dépouillé les passagers de tous leurs biens avant de se fondre dans la nature. Il signale que ces braqueurs supposés appartenir au mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC) n’ont pas exercé de violence sur leurs victimes mais ils ont menacé de poursuivre les actions du genre pour, disent-ils, apporter la réplique à l’Etat du Sénégal qui s’est attaqué aux bases rebelles de Salif Sadio.
Les soldats sénégalais qui ont été mis au parfum se sont déployés sur les lieux. Mais l’intervention était tardive puisque les malfrats s’étaient déjà retirés avec leur butin. Ce braquage intervient au moment où l’armée sénégalaise est en train de mener des opérations de sécurisation dans le Nord-Sindian, zone frontalière à la Gambie où étaient nichés les cantonnements rebelles contrôlés par Salif Sadio. Des bases qui ont d’ailleurs été toutes démantelées par les forces de défense sénégalaises. Et tout porterait à croire que ces braqueurs armés seraient des éléments rebelles délogés de leurs cantonnements par l’armée sénégalaise. Ces bandes armées, poursuivies par l’armée, ont été signalées aux alentours de la ville de Bignona où des tirs ont été entendus dans l’après-midi d’avant-hier (samedi). Les populations étaient même obligées de se terrer plus tôt que prévu à cause des crépitements des armes.
LA HANTISE D’UNE REPRISE DES BRAQUAGES
Ce braquage opéré par des individus armés, qui fait suite au démantèlement des bases rebelles du Nord-Sindian, hante le sommeil des populations de la région sud qui sont restées plusieurs années sans vivre ce phénomène. « Il fallait s’attendre à la reprise de ce type de pratique. Parce que ces éléments délogés du Nord-Sindian se sont enfuis avec leurs armes, laissant derrière eux toute leur économie de guerre. N’ayant pas de moyens de subsistance, ils vont utiliser leurs kalachnikovs pour trouver de quoi survivre à travers des braquages et des pillages de boutiques, entre autres, comme ce fut le cas il y a une dizaine d’années. Malheureusement, les populations seront les principales victimes de ces actes qui risquent de se répéter », confie Cheikh Tidiane Cissé, coordonnateur du mouvement contre les armes légères en Afrique de l’ouest (MALAO) en Casamance.
Selon lui, cette situation est un coup dur qui risque d’installer la peur en Casamance. « C’est vraiment déplorable de devoir vivre cette situation après dix ans d’accalmie. Nous risquons de faire un retour en arrière qui va mettre les populations entre deux feux. Mais aussi cette insécurité va mettre un coup d’arrêt aux investissements qui sont en cours dans la région naturelle de la Casamance», ajoute M. Cissé qui invite l’Etat à garantir la sécurité des populations.