LE DG SORTANT DE L'ASECNA IRRITE
En battant campagne, Mohamed Moussa ne cesse de déclarer avoir été parrainé par le président Macky Sall. Des sorties jugées « maladroites » par certains cadres sénégalais de cette structure

Le directeur général sortant de l’Asecna, Mohamed Moussa, est candidat à sa propre succession. Le Nigérien compte briguer un second mandat en décembre 2020 prochain. En battant campagne, Mohamed Moussa ne cesse de déclarer avoir été parrainé par le président sénégalais Macky Sall. Des sorties jugées « maladroites » par certains cadres sénégalais de l’Asecna.
En fin de mandat, Mohamed Moussa est candidat de sa propre succession. A la tête de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar «Asecna » depuis 2016, le Nigérien veut briguer un second et dernier mandat de quatre ans. Il ne sera pas seul puisqu’il va affronter quatre autres pays et leurs candidats. Il s’agit de la Centrafrique, de la Mauritanie, du Cameroun et du Tchad. Au siège de l’Asecna (Dakar) comme dans presque toutes les Représentations, cadres et agents composés de Béninois, Burkinabés, Sénégalais, Congolais, Ivoiriens, Malgaches, Maliens et ressortissants d’autres nationalités sont suspendus à l’élection prochaine du Directeur général. Des questions d’intégration et de régionalisme, nous rapporte-t-on, animent les débats dans les couloirs. En attendant, la campagne électorale bat son plein même si les autres pays préfèrent appliquer la philosophie de la fable « Le lièvre et la tortue » de La Fontaine selon laquelle « rien ne sert de courir, il faut partir à point » !
En tout cas, le Dg sortant, Mohamed Moussa, est déjà sur les starting blocks. Et vient de lancer un premier coup de semonce. Tenez ! A travers une interview exclusive accordée à nos confrères de l’Agence de presse panafricaine (App), Mohamed Moussa a remercié avec force détails le président de la République Macky Sall pour…avoir parrainé sa candidature (Voir interview). Une sortie qualifiée de « propagande » par de nombreux cadres sénégalais, tchadiens, centrafricains et autres en service à l’Asecna.
Selon un haut fonctionnaire sénégalais de cette agence communautaire, il y a lieu de déplorer d’abord la sortie du Dg Mohamed Moussa jugée maladroite…en tout cas peu diplomatique ! « Peut-être, Mohamed Moussa a du oublier que les principes de base comme la solidarité, la légalité et l’équité constituent les piliers de l’Asecna.
Et la diplomatie fait le reste ! Or, la diplomatie demande du tact, de la discrétion, de la rigueur et de la patience. Donc si Mohamed Moussa dit que le président Macky Sall a parrainé sa candidature, il y a de quoi s’agacer ! Par principe, le Sénégal, comme tout autre pays membre d’ailleurs, ne doit pas parrainer un candidat ou une personne candidate. Par contre, le Sénégal peut soutenir un pays ami dans sa candidature ou pour sa candidature. C’est juste pour éviter d’être dans une impasse diplomatique si toutefois le candidat en personne jette l’éponge en pleine campagne ou se fait retirer sa candidature par son propre pays. Compte tenu de tous ces paramètres, le Dg Mohamed Moussa ne devait pas déclarer ouvertement et publiquement que le président Macky Sall a parrainé sa candidature » se désole notre interlocuteur ayant fait plus de 20 ans à l’Asecna. Ce haut cadre ayant blanchi sous le harnais de l’Asecna se dit convaincu que l’État du Sénégal ne rentrera jamais ouvertement dans ce jeu de propagande d’un candidat. La raison ? « Parce que le Sénégal a toujours respecté le souci des pères fondateurs de l’Asecna mus par la recherche de l’Unité Africaine. Je le répète, Mohamed Moussa doit noter que les États ne soutiennent pas les candidats ou les personnes mais plutôt les pays. Dommage qu’à travers son interview de campagne, l’actuel Dg a bafoué toutes les règles du concept de regroupement des États africains. D’ailleurs, c’est qui avait amené le Sénégal à vouloir sortir de l’Asecna » rappelle ce cadre sénégalais de l’Asecna.
Le Sénégal n’a pas pour rôle de parrainer
Pour un de ses collègues d’un pays d’Afrique centrale que « Le Témoin » quotidien a aussi rencontré, la position du Sénégal est d’ordre managérial et interpelle les États membres sur la capacité du futur directeur général et ses propositions comme solutions idoines pour maintenir dans tous ses aspects l’équilibre de l’Asecna. « C’est ça le rôle que doit jouer le Sénégal, et non de parrainer un candidat comme l’a dit Mohamed Moussa » regrette-t-il avant d’inviter l’actuel directeur général à faire le bilan financier des festivités marquant le 60e anniversaire de l’Asecna. « Mieux, Mohamed Moussa doit surtout nous édifier sur le patrimoine foncier de l’Asecna spolié et squatté à Dakar » reprend le cadre sénégalais de l’Asecna. En tout cas, le moins que l’on puisse dire c’est que, pour avoir révélé que sa candidature est parrainée par le président Macky Sall, le Dg sortant, Mohamed Moussa, a irrité certains cadres et agents de l’Ascecna. Pour dire le moins !