«CE N’EST PAS AU GOUVERNEMENT D’ANNULER LE MAGAL ET LE GAMOU»
L’ancien directeur des Douanes Boubacar Camara pense que l’Etat doit arrêter de s’alarmer sur les évènements religieux qui risquent d’être des vecteurs de propagation de la Covid19

L’ancien directeur des Douanes Boubacar Camara pense que l’Etat doit arrêter de s’alarmer sur les évènements religieux qui risquent d’être des vecteurs de propagation de la Covid19 .Invité du «JDD» sur «ITV», l’ancien Inspecteur Général d’Etat (Ige) devenu homme politique recommande de faire confiance aux communautés religieuses qui organisent ces évènements depuis plus d’un siècle.
Le débat sur l’annulation des évènements religieux comme le Gamou et le Magal n’a pas sa raison d’être, de l’avis de Boubacar Camara. L’ancien directeur des Douanes jette un pavé dans la mare du gouvernement hanté par ces événements qui risquent d’être des vecteurs de la covid19. «Il faut respecter les communautés.
Le rôle du gouvernement, c’est de leur donner les informations sur la maladie. Les communautés ont assez de cadres et de compétences pour comprendre les enjeux et prendre les bonnes décisions » déclare-t-il. Conviction d’un homme d’Etat ou clin d’œil politicien aux deux communautés (Tidiane et mourides)? En tout cas, contrairement à ceux qui suggèrent à l’Etat d’engager des pourparlers avec les khalifes généraux en vue annuler les évènements religieux qui se profilent à l’horizon, Boubacar Camara trouve que ce n’est au gouvernement de prendre des décisions à ce sujet. «Il faut donner les informations aux communautés et leur laisser la latitude de décider», conseille-t-il. Prenant l’exemple de l’Eglise qui n’a pas suivi l’Etat dans ses mesures d’assouplissement, il estime que les communautés sont très responsables. «Arrêtons ce débat sur les communautés ! L’Etat doit arrêter de se défausser sur les communautés», tranche-t-il.
Dans la foulée, il accuse l’Etat d’avoir failli depuis le 11 mai. «Le gouvernement est en train de perdre le contrôle de cette la situation. Il faut une évaluation consensuelle. Ettoutes les forces vives de la nation doivent participer à cette évaluation», préconise l’ancien secrétaire général du ministère des Infrastructure sous Karim Wade. Evoquant par ailleurs sur le débat sur le troisième mandat président qui agite landerneau politique sous régional (ouest africain), Boubacar Camara indique que le problème n’est pas juridique, mais politique. «Lorsque vous êtes d’accord sur deux mandats, vous ne pouvez pas demander un troisième mandat», renchérit-il.
S’exprimant sur le cas du Sénégal, il déclare que le Président Macky Sall ne peut pas dire qu’il est à son dernier mandat et avoir des velléités d’un troisième mandat. «Que le Président Macky Sall arrête de penser à la succession. On n’est pas dans une monarchie, mais dans une démocratie etle moment venu, il faut laisser les candidats aller en compétition», dit-il avant de réclamer l’organisation à date échue des élections locales doivent se tenir à date échue.