PROMOTION DES DROITS DE L'HOMME, CES IMPAIRS QUI RESISTENT AU TEMPS
Les enfants continuent d’errer dans les rues, à la recherche de pitance, de dormir sous des ponts, sur des étales ou des cartons à la fermeture des marchés...

La journée du 10 décembre a été consacrée aux droits de l’homme. Un prétexte pour revenir sur la situation des droits humains au Sénégal. Le constat est que des efforts restent à faire dans certains domaines et en faveur de certaines couches de la population afin d’assoir une image reluisante des droits humains au Sénégal. Il est à signaler, toutefois, que des avancées ont été consenties pour améliorer les conditions de vie de couches vulnérables.
Jeudi 10 décembre a été célébrée la Journée internationale des droits de l’homme. Une occasion pour revisiter la situation des droits et libertés au niveau national qui reste marquée par des nombreux problèmes à résoudre pour une promotion garantie des droits humains. L’une des principales entorses à cette promotion des droits de l’homme, c’est que le Sénégal reste confronté à l’épineuse question des enfants de la rue.
Les différentes politiques publiques entreprises par les autorités qui se sont succédé à la tête du pays n’ont pas servi à beaucoup de choses. Les enfants continuent d’errer dans les rues, à la recherche de pitance, de dormir sous des ponts, sur des étales ou des cartons à la fermeture des marchés...
La pandémie de la Covid-19 et les engagements forts pris par l’autorité étatique, comme les autres initiatives et des décisions prises dans l’euphorie, n’ont pas permis un règlement définitif de la situation. Au contraire, le phénomène prend une allure de «traite des personnes». Et pourtant, la législation est claire sur la question : la loi n°2005-06 du 10 mai 2005 réprime l’exploitation des enfants à des fins personnelles.
Spécifiquement, l’article 3 de ladite loi indique : «quiconque organise la mendicité d’autrui en vue d’en tirer profit, embauche, entraîne ou détourne une personne en vue de la livrer à la mendicité ou d’exercer sur elle une pression pour qu’elle mendie ou continue de le faire, est puni d’un emprisonnement de 2 à 5 ans et d’une amende de 500 000 F CFA à 2 000 000 F CFA». Mieux, depuis plusieurs années, le Sénégal cherche à se doter d’un Code de l’enfant. Le projet qui est dans le circuit administratif, tarde à être soumis à l’Assemblée nationale.
Son adoption a été une doléance du député Awa Gueye lors du passage du Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Me Malick Sall, à l’hémicycle, pour le vote du budget de son département pour l’exercice 2021. A côté des manquements dans la prise en charge des enfants (de la rue et dans la rue), il y a aussi la situation des personnes vivant avec un handicap. Même si des avancées sont notées, avec le quota qui leur est attribué dans la fonction publique, elles peinent à s’insérer dans le marché du travail. Elles accèdent difficilement aux services publics, faute d’infrastructures adaptées à leur situation. Quid de la Carte d’égalité des chances ?
Conçue dans le cadre de la Loi d’orientation sociale n°2010-15 du 6 juillet 2010 relative à la promotion et à la protection des droits des personnes handicapées, avec comme finalité 50 mille bénéficiaires et permettre à son titulaire de bénéficier, selon l'importance de son handicap, de certains services, des milliers d’ayants droit sont toujours laissé à la touche. Alors que des détenteurs peinent toujours à bénéficier effectivement des services promis. L’absence de la liberté d’expression, l’interdiction de marches, un droit constitutionnel, ou de rassemblements sont aussi des manquements signalés par les organisations de défense des droits humains telles qu’Amnesty international. Et comme si cela ne suffisait pas, dans les lieux de privation des libertés, les conditions de détention carcérales sont aussi dénoncées. La vétusté des prisons et leur surpeuplement sont des manquements qui ternissent l’image du Sénégal.
A côté des problèmes notés çà et là, des efforts sont toutefois consentis. Il s’agit notamment des Cartes d’égalités des chances destinées aux personnes vivant avec un handicap, les bourses de sécurité familiales pour les personnes démunies et l’adoption d’une loi criminalisant le viol pour lutter contre les abus sexuels faits aux femmes, au filles et aux enfants. La loi n°03/2013 de 2013 sur la nationalité, donne des droits égaux aux femmes et aux hommes dans la transmission de la nationalité.
En octobre dernier, le Sénégal a été réélu avec 188 voix lors du renouvellement des Etats membres du Conseil des droits de l’homme des Nations unies (ONU). Il est arrivé premier du groupe Afrique à l’issue du vote. Il en fut ainsi lors de son élection en tant que membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU. Le Sénégal est arrivé en tête, tous groupes de pays confondus, que ça soit ceux de l’Asie, de l’Europe de l’Est, Amérique Latine et les Caraïbes.