CES QUATRE GENERAUX QUI SYMBOLISENT L’EXCELLENCE DE NOTRE ECOLE DE SOUS-OFF
Armée : l’Ensoa fête ses 50 ans

Crée en 1971, l’Ecole nationale des sous-officiers d’active (Ensoa) de Kaolack fête ses cinquante ans. Depuis le démarrage de ses activités, cinq sous-officiers sortis de cette école militaire d’excellence sont devenus des officiers-généraux. Il s’agit des généraux Mamadou Sow Nogass, Abou Thiam, Alioune Wade et Balla Keita.
Depuis sa création, en septembre 1971, l’Ecole nationale des sous-officiers d’active (Ensoa) de Kaolack a formé près de 2.000 sous-officiers sénégalais. Parmi ceux-là, plus de 100 sont devenus par la suite des officiers supérieurs (colonels) ayant de grands commandements. Et au fil des ans, cinq sous officiers sortis de cette école dont la renommée d’excellence s’étend bien au-delà de nos frontières ont eu à gravir tous les échelons jusqu’à devenir de valeureux généraux.
A tout seigneur, tout honneur, il y a l’ancien chef d’état major général des armées (Cemga), le général d’Armée Mamadou Sow Nogass. Un pur produit de l’Enoa devenu l’officier-général le plus gradé de l’histoire des armées sénégalaises. Il y a aussi le général Balla Keïta, qui fut le commandant des Forces de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), le général Abou Thiam, ancien chef d'état major particulier du président de la République (Cempart) et le général Alioune Wade, l’ancien patron de l’Armée de Terre.
Ces quatre officiers généraux au parcours sans faute symbolisent l'excellence de cette école de formation de sous-officiers sise à Kaolack. Dans l’Armée sénégalaise comme dans toutes les armées du monde, certains empruntent les grandes écoles de formation militaire c’est-à-dire le parcours le plus court pour devenir officiers. Mais dans une Armée qui se veut moderne et professionnelle voulant disposer d’officiers aguerris et expérimentés, le chemin le plus long semble être le plus rassurant, c’est celui des sous-officiers. Comme quoi, certains passent par les petites écoles comme l’Ensoa avant de sortir par les grandes dans l’espoir de devenir un jour de brillants officiers supérieurs, l’expérience acquise sur le terrain étant irremplaçable. Et pourquoi pas de s’inviter dans la haute hiérarchie militaire composée de généraux. La preuve par l’ancien Cemga Mamadou Sow alias Nogass. Toujours est-il que la nomination d’un « Kaolackois » ou d’un « Bar Mbossé », comme on les appelle, au poste de Cemga, est un événement. D’habitude, en effet, les patrons de nos armées étaient diplômés de Saint-Cyr (France), Meknès (Maroc), West Point voire Annapolis (Usa), Sandhurst (Angleterre).
Le règne des « Marocains » a succédé assez long des Saint-Cyriens avant l’accession aux affaires, depuis quelques années, des « Bantous » comme les officiers issus des deux premiers pays appellent leurs camarades sortis de l’Ecole nationale des officiers d’active de Thiès. D’autres officiers sénégalais sont cependant sortis d’académies militaires africaines comme Antsirabe (Madagascar) et Bouaké (Côte d’Ivoire), Sandhurst (Angleterre) etc
En passant en revue la liste des officiers et officiers-généraux promus à la tête des grands commandements, des bataillons d’élite et des directions stratégiques des armées, force est de constater qu’il y a une nouvelle donne. Et cette nouvelle donne, c’est que les « Saint-Cyriens » n’ont plus l’apanage des étoiles qui allaient conduire directement certains d’entre eux vers les postes de Cemga et de Haut-com. Donc, il ne fait l’ombre d’aucun doute que des officiers de type nouveau dits « rampants », sortis de Kaolack via Thiès par exemple, commencent à accéder à la tête des grands commandements. Un parcours à la fois encourageant et salutaire ! Une carrière toute salutaire puisque le métier des armes est un apprentissage dur et exigeant au cours de la vie. Et plein d'incertitudes. Il faut d'abord aimer ce métier qui n'est pas fait pour les enfants de chœur, avant de l'embrasser avec passion et vocation. Si on peut accepter de servir sa patrie comme tout autre citoyen et courir le risque de perdre sa vie, sans recevoir une rémunération égale sinon moindre comparée à celle des autres compatriotes, il est conseillé de s’engager sous les drapeaux ! Donc le sous-officier qui devient officier voire, plus rare, officier-général est quelqu'un qui connaît bien la compétition dans ces catégories. Car il a occupé la plupart des postes et fonctions à ses risques et périls : sentinelle, chef de poste, sergent de semaine, chef de section, sous-officier adjoint, adjudant de compagnie, commandant de compagnie, chef de corps, com-zone etc.
Au-delà de ces responsabilités, il a une somme d'expériences de la vie des militaires du rang et du commandement. La preuve par ceux qui sont sortis de l’Ecole nationale des sous-officiers d’active (Ensoa) de Kaolack qui vient de fêter ses cinquante ans et qui ont réussi, à force de travail et d’abnégation, de souffrance et d’endurance aussi, à étrenner des étoiles voire à diriger l’Armée nationale ! Joyeux anniversaire à l’ENSOA…