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DANS L'ENFER DU VEUVAGE

Déchirés par la douleur de la perte, certains veufs ou veuves vivent l’enfer à cause de cette douleur. A côté des crises d’insomnies, certains ont sombré dans l’alcoolisme, là où d’autres refusent de se remarier

Publication 24/03/2022

Déchirés par la douleur de la perte, certains veufs ou veuves vivent l’enfer à cause de cette douleur. A côté des crises d’insomnies, certains ont sombré dans l’alcoolisme, là où d’autres refusent de se remarier. Incursion dans l’enfer des veufs/veuves.

Il se dégage de la chambre de Sophie* un sentiment de malaise qui vous oblige à rester en alerte sur vos mots, vos mouvements, vos regards. Le problème n’est pas le vaste lit en bois où une pile de linge attend d’être pliée. Ce n’est pas la grande armoire qui occupe tout un mur. Le problème, c’est que tous ces meubles semblent trop volumineux et nombreux pour une si petite chambre d’à peine 15m². Sophie qui vient juste de perdre son époux, se remet avec peine de sa douleur et de son nouveau statut de veuve. Une période de sa vie qu’elle pense avoir bien vécue. Pourtant, on sent encore le traumatisme dans la façon dont son esprit ne joue plus son rôle de filtre. Lorsqu’on lui pose la question sur les particularités de son veuvage, Sophie, la soixantaine, n’en finit plus de commenter et de se noyer dans son flot de paroles. La fonctionnaire à la retraite a besoin de se vider, de se soigner de son trauma. Après plus de 40 ans de vie commune, son mari l’a quittée pour son Créateur, au mois de décembre dernier. «C’était un moment très délicat à gérer. Il n’était pas malade et est parti subitement suite à un malaise», démarre Sophie. Chez la dame, la perte de cet être cher a entraîné l’effondrement des «allant de soi» de la vie quotidienne, fait vaciller le sentiment de sécurité et conduit à une insignifiance de l’existence, mais surtout à une grande solitude lors des repas, des prières et parfois devant le poste de télévision. «C’étaient là des moments forts de la vie conjugale.»   

Sophie vit recluse dans sa petite chambre à coucher qui semble si grande pour elle depuis la mort de son époux. Dans sa concession sise au quartier Keur Serigne Louga, sa tâche, comme presque tous les matins, consiste à s’occuper de sa chambre et de ses petits-enfants. Elle replace un mobilier, plie quelques habits, jette de temps en temps un coup d’œil à la télé accrochée au mur, tout en restant alerte sur le moindre bruit. «Depuis la mort de mon mari, chaque bruit me fait sursauter. A chaque fois que j’entends un bruit ou le cri des enfants, je rue dehors pensant qu’ils accueillent leur grand-père. Il avaient cette habitude.» C’est son quotidien. La nuit est une autre réalité. Ses nuits, rythmées par une insomnie chronique, sont devenues blanches et tellement longues. «J’ai du mal à oublier son visage souriant toujours dissimulé dans des lunettes. Il m’arrive très souvent de rester une nuit entière sans fermer l’œil. Dès que je commence à dormir, j’entends sa voix ou j’ai l’impression qu’il est dans la pièce, assis au coin du lit, sa main posée sur ma tête. J’ai vécu plus de 40 ans avec mon mari. 40 années où les seules fois où il couchait hors de la maison, c’était pour une mission. Nous étions très fusionnels. C’est pourquoi, j’ai encore du mal à me faire à son départ.» Sur recommandation de son aîné pourtant, l’aide d’un psychologue avait été sollicitée, mais soucieuse de garder ses souvenirs intacts, Sophie a décliné son appui, «par peur qu’il lui donne des médicaments qui lui fassent oublier son cher époux».

«Dès que je commence à dormir, j’ai l’impression qu’il est dans la pièce, assis au coin du lit, sa main posée sur ma tête»

Astou G* vit une situation quasi similaire. Cette jeune veuve d’une quarantaine d’années reste traumatisée par la mort de son mari, emporté par accident en 2019 sur la route de Saint-Louis. Trois longues années après cette perte cruelle qui a fait basculer sa vie, la jeune dame est toujours inconsolable. Dès qu’elle entend le nom de son défunt époux, elle entre dans un état second. «Je comprends pourquoi certaines femmes refusent de se remarier après la perte de leur mari. Pour dire vrai, je suis certes musulmane, mais si cela ne dépendait que de moi, je ne me marierai plus. Cependant, la religion a ses obligations. Des prétendants continuent de taper à ma porte, mais je les éconduis tous. Après mûre réflexion, j’ai décidé d’attendre la ménopause pour me remarier. Je ne veux pas d’un autre père pour mes enfants. Ma fille aînée me taquine souvent en me conseillant de refaire à nouveau ma vie. Je veux bien, mais il m’est impossible d’oublier mon mari. La nuit, il m’arrive de tapoter sa place dans le lit et de me rendre à l’évidence. Il est bien parti, je le réalise chaque jour un peu plus. Je suis en train de me battre. Pour le moment, je vis avec philosophie ma situation de veuve.»

«Dépressif, il s’est attaqué à une femme qu’il a confondue avec son épouse décédée»

Astou vit son veuvage comme une épreuve à surmonter, une situation nouvelle qu’il lui faut accepter et par rapport à laquelle, elle affirme sa volonté de reprendre le dessus. B. Cissé, lui s’est laissé aller à sa peine, incapable de relever ce double défi : trouver quoi faire de ses journées déstructurées par la disparition de sa femme et essayer de donner une nouvelle signification à son existence. Un désespoir qui l’a poussé à se consoler dans l’alcool et les bras d’une fille de joie qu’il a fini par violenter. Cette dernière l’a attrait à la barre pour vol et violence et voie de fait, parce qu’après avoir satisfait sa libido, B. Cissé lui aurait arraché ses 15 000 Fcfa, avant de la battre copieusement. Invité à s’expliquer, à la barre, sur les faits à lui reprochés, B. Cissé, visiblement dans ses petits souliers, a reconnu les faits. «Effectivement, je reconnais les faits qui me sont reprochés. C’est moi qui ai exercé une violence sur elle avant de prendre son argent. Seulement, je tiens à préciser que j’ai agi sous l’emprise de l’alcool. Cette nuit-là, j’avais beaucoup bu. Je n’étais pas maître des actes que je posais. J’ai sombré dans l’alcoolisme depuis le décès de ma femme. Depuis sa disparition, ma vie a commencé à basculer.  J’ai presque tout perdu. J’ai même bradé ma maison à vil prix.  Pourtant, je gagnais bien ma vie parce que j’étais entrepreneur de bâtiment. Je suis aujourd’hui devenu un vulgaire ivrogne sans domicile fixe et qui squatte les milieux interlopes des villes de Kébémer et Louga. D’ailleurs, mes enfants ont été récupérés par leur oncle. Je suis perdu sans elle.» Même si le tribunal est resté insensible face aux déclarations du prévenu qui n’avaient rien à voir avec le délit visé, une partie du public compatissait au sort du malheureux veuf. Cette pathétique histoire, confirmée par les proches de B. Cissé, est identique à celle d’un ressortissant guinéen qui vivait à Louga avec sa petite famille. Celui-ci, supportant mal le décès de sa femme était devenu presque dépressif. Il a commencé à poser des actes irréfléchis. Un jour, il est entré dans une maison et a violenté une dame qu’il avait confondue avec sa femme décédée et voulait à tout prix la contraindre à le suivre à la maison : «Je t’ai cherchée partout. Rentrons à la maison ou bien tu auras affaire à moi», menaçait-il. Maîtrisé par quelques gros bras, il a été livré à la police. Attrait devant la barre, il levait sans cesse sa main vers le ciel tout en criant sans cesse le nom de sa femme.

«Je suis devenu un autre homme …»

Ces deux jeunes hommes susnommés ne sont pas les seuls veufs traumatisés par la mort de leur épouse. M.G. un quingénaire domicilié à Guéoul dans le département de Kébémer, a lui aussi perdu le goût de la vie depuis le décès de sa femme en 2019. Trouvé dans un atelier de menuiserie, ce père de quatre enfants peine toujours à faire le deuil de sa défunte épouse. Il confie : «J’ai perdu un être cher. Rien n’est plus dur que la perte d’une épouse, surtout quand elle laisse derrière elle des enfants. On n’est jamais préparé à vivre un tel drame. C’est la raison pour laquelle je suis devenu un autre homme. On dirait que ma vie n’a plus de sens. Vraiment, n’eut été mes enfants, qui me tiennent compagnie, même la nuit, je serais devenu fou. Je pense toujours à ma défunte femme. Nous étions très liés, c’est pourquoi, je vis l’enfer. Il m’arrive souvent de me réveiller au milieu de la nuit pour prier pour elle. Mes frères me conseillent de me remarier afin de mener une nouvelle vie, mais je sais que ce sera très difficile pour moi. J’ai vraiment des scrupules à épouser à nouveau une femme. Ce serait une sorte de trahison à sa mémoire.»

«Je ne songe pas à me remarier»  

Président de l’Association des militaires libérés du Sénégal, Cheikh Konaté, par ailleurs président du Club «Les Amazones de Louga» et conseiller municipal à la mairie de Sakal, continue lui aussi de pleurer la mort de sa femme survenue en 2020. Joint au téléphone ce veuf, qui a blanchi sous le harnais, se souvient toujours de sa défunte femme. Il raconte, la voix empreinte de chagrin : «J’avais une épouse modèle. Ses qualités faisaient l’unanimité au sein de ma famille. D’ailleurs, mon père l’a remerciée sur son lit d’hôpital avant de mourir. Sa mort m’a beaucoup affecté. Elle a laissé derrière elle un enfant malade, âgé de quatre ans. Pour le moment, seule l’éducation de notre garçon me préoccupe. C’est pourquoi je ne songe pas à me remarier. Je suis un musulman et j’accepte cette volonté de Dieu, mais je veux prendre du temps avant de nouer une quelconque relation avec une autre. Avant de mourir, elle m’avait confié ses dernières volontés. Je ne la trahirai jamais. Nous formions une seule et même personne. Je suis encore traumatisé par sa mort. Elle a tellement imprimé sa marque sur moi.» A tel point que la défunte continue par-delà la mort, à jouer un rôle de confirmation identitaire sur le survivant. 

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