DEFIANCE DES COMMERÇANTS ET INDUSTRIELS
Malgré les mises en garde du ministre Abdou Karim Sall contre les contrevenants à la loi interdisant les produits plastiques, l’Association des commerçants et industriels du Sénégal (Acis) n’est pas encore prête à abandonner les sachets plastiques

Malgré les mises en garde du ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Abdou Karim Sall, contre les contrevenants à la loi interdisant les produits plastiques, l’Association des commerçants et industriels du Sénégal (Acis) n’est pas encore prête à abandonner les sachets plastiques. En conférence de presse hier, jeudi 23 juillet, l’Acis qui dénonce l’attitude du ministre propose le ramassage et le recyclage des sachets plastiques. Elle se dit par ailleurs ouverte à des discussions avec Abdou Karim Sall.
L ’Association des commerçants et industriels du Sénégal (Acis) fustige la démarche du ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Abdou Karim Sall, en ce qui concerne l’application de la loi n°2020-04 du 08 janvier 2020 relative à la prévention et à la réduction de l’incidence sur l’environnement des produits plastiques, une loi qui est entrée en vigueur depuis le 20 avril dernier.
Face à la presse hier, jeudi 23 juillet, l’Acis a dénoncé ce qu’elle considère comme une «précipitation» bien que ses membres aient dit être «conscients» de l’impact polluant des sachets plastiques sur l’environnement. « Nous ne pouvons pas comprendre, dans un pays comme le Sénégal qui a 85% de son PIB issu du secteur informel et 97% de la population active dans ce même secteur, qu’on veuille coûte que coûte appliquer la loi sur les sachets plastiques, juste deux mois après sa promulgation à l’Assemblée nationale au moment où des pays beaucoup plus développés se fixent un objectif d’ici à 2035», a déclaré le chargé de communication de l’Acis, Pape Modou Guèye. Il s’est aussi demandé « s’il ne serait pas beaucoup plus cohérent de protéger cette économie des plastiques qui pèse plus de 15 milliards par an, employant 10000 jeunes Sénégalais et plus de 700 chefs d’entreprise ». L’Association des commerçants et industriels du Sénégal soutient dans la foulée « qu’il n’est pas acceptable de tuer toute une économie dans un pays comme le Sénégal, au profit d’un lobby environnemental ».
A leurs récriminations, s’ajoutent la période dans laquelle la loi est entrée en vigueur. « Dans un contexte de Covid-19 où l’Etat soutient les entreprises, estil cohérent de vouloir mettre en chômage des Sénégalais du secteur qui n’ont pas été d’ailleurs prévus dans le fonds Force Covid-19 ?», s’interrogent les commerçants et industriels. Pour ne pas voir leurs entreprises tomber en faillite, ils proposent : « le ramassage et le recyclage des sachets plastiques », « de mettre une valeur ajoutée qu’ils seront prêts à supporter afin de créer une autre économie », de « faire le bilan ou l’inventaire du secteur pour savoir l’impact économique et permettre aux acteurs du secteur de changer de projet à défaut de les indemniser » mais aussi de « revoir avec les acteurs du secteur la loi » qui, à leur avis, présente beaucoup de «manquements ».
En effet, l’Association des commerçants et industriels du Sénégal se dit ouverte à des discussions avec le ministre de l’Environnement et du Développement Durable afin de s’accorder sur les solutions. Toutefois, elle se dit déterminée à aller jusqu’au bout dans son combat malgré les mises en garde du ministre Abdou Karim Sall.