GUY MARIUS SAGNA ACCUSE LE GOUVERNEMENT ET LE PREFET DE DAKAR
La marche organisée hier par le Front Multi-luttes «Doyna», «Aar LiNu Bokk» et «Noo Lank» n’a pas connu une grande mobilisation, comparée à celles tenues dernièrement à Dakar pour réclamer la baisse du prix de l’électricité.

Hier, le Front Multi-luttes «Doyna» constitué d’une dizaine de collectifs, les plateformes «Aar Li Nu Bokk» et «Noo Lank» ont battu le macadam pour demander au gouvernement de rétrocéder les terres spoliées aux ayants droit, mais aussi de faire le nécessaire pour résoudre les problèmes des étudiants de l’Université Virtuelle du Sénégal (UVS) et ceux orientés dans les établissements privés entre autres points. Toutefois, la manifestation a été un flop parce que la mobilisation n’était pas au rendez-vous. Une situation que l’activiste Guy Marius Sagna impute au préfet de Dakar, au ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye et à celui de l’Urbanisme Abdou Karim Fofana.
La marche organisée hier par le Front Multi-luttes «Doyna», «Aar LiNu Bokk» et «Noo Lank» n’a pas connu une grande mobilisation, comparée à celles tenues dernièrement à Dakar pour réclamer la baisse du prix de l’électricité. Toutefois, selon le leader de Frapp France Dégage, cette situation s’explique par le fait que la marche a été autorisée la veille, tard dans la nuit. «Nous dénonçons l’attitude du préfet de Dakar et du ministre de l’Intérieur. Car cela fait maintenant plus de 30 jours qu’à chaque fois que nous déposons une lettre d’information, on la rejette. Ce n’est qu’hier à 22 heures passées que le préfet de Dakar a pris un arrêté pour autoriser la marche. Ce qui est ignoble», fulmine Guy Marius Sagna sous les applaudissements des manifestants.
Suffisant pour qu’il en déduise que les autorités ont peur. Il estime que c’est pour cela qu’elles n’ont pas eu le courage d’informer à temps que la marche a été autorisée. «Si les autorités avaient informé de la tenue de la marche à temps, il y aurait eu un bain de foule. C’est l’unique raison de cette manœuvre. C’est pourquoi le préfet de Dakar, le ministre de l’Intérieur et le président de la République ont fait tout ce qui était en leur pouvoir pour empêcher la marche ou bien faire en sorte de dissuader les gens qui voulaient s’y rendre. Il n’a pas manqué de condamner l’attitude du ministre de l’Intérieur et de son collègue de l’Urbanisme.
Revenant sur l’absence du collectif des victimes de Gadaye (membre du front multi-luttes Doyna), Guy Marius Sagna informe qu’elle est dûe à des promesses faites par les autorités. «Hier (Ndlr, avant-hier), le ministre Aly Ngouille Ndiaye, le directeur des Domaines, Mame Boye Diao etle ministre de l’Urbanisme Abdou Karim Fofana ont reçu le collectif des victimes de Gadaye. C’est à l’issue de cette rencontre que ces autorités leur ont fait des promesses en leur demandant de ne pas participer à la marche. C’est ainsi qu’ils ont accéléré le dossier», révèle le leader de Frapp.
S’agissant des habitants de Guéréo, il souligne qu’ils ont eu hier une rencontre avec Mame Boye Diao. Ce dernier a promis de régler leur dossier. Et après, dit-il, «il leur a demandé de ne pas participer à la manifestation». Sur un autre registre, Guy Marius Sagna a énuméré les nombreux acquis obtenus par le front.
A l’en croire, c’est grâce à leur lutte que les 189 ex-agents contractuels de la Senelec qui luttaient depuis 2017 ont eu gain de cause après être restés plusieurs mois sans salaire. «En effet, à la suite de leur audience, leD Gde la Senelec a pris l’engagement de faire à 15 d’entre eux des contrats à durée indéterminée et de donner aux autres des contrats à durée déterminée. Pour ce qui est des étudiants de l’UVS qui veulent être mis dans de bonnes conditions d’études, notamment en demandant leurs outils de travail, et ceux orientés dans le privé, ils ont tous été reçus par les autorités compétentes, a indiqué l’activiste. Pour cela, il s’est félicité des acquis et ils n’ont encore tenu aucune manifestation. Par ailleurs, ils ont demandé au gouvernement de rétrocéder les terres spoliées aux différentes populations concernées notamment celles de Djilakh, Ndengler et autres. Enfin, conclut Guy Marius Sagna, cette manifestation a révélé à quel point le pays est en train de traverser des moments difficiles. Car, dit-il, il y a trois catégories sociales qui ont manifesté à savoir des étudiants, des paysans et des travailleurs des villes.
LA BAISSE DE L’ELECTRICITE, TOUJOURS UNE DOLEANCE
La pause observée tout ce temps par le collectif Noo Lank pour se concentrer sur la lutte contre la Covid-19 ne signifie pas la fin du combat contre la hausse des prix de l’électricité.
A en croire son porte-parole du jour, Cheikh Ngaido, ils vont bientôt affûter leurs armes. Entre-temps, dit-il, est survenu un autre scandale, celui du contrat entre Senelec et Akilee qui a secoué le Sénégal.
A cet effet, ils ont rencontré les personnes responsables au niveau de ces entreprises pour en discuter. «Nous rappelons aussi que ce n’est pas parce que l’investisseur est sénégalais qu’on doit mal négocier le contrat. Nous lançons un appel à tous les Sénégalais à se mobiliser afin de faire face à tous les problèmes sociaux qui sont notés ces temps-ci dans notre pays. Il s’agit entre autres problèmes de celui de la spéculation foncière et autres», a-t-il déclaré avant de tirer à bout portant sur les maires qui se croient tout permis et attribuent des parcelles de terres à qui ils veulent. C’est pourquoi il appelle le peuple à refuser d’être le complice des dirigeants.