CE QUE RÉVÈLE L'AUTOPSIE DE LA BELGE TUÉE A THIES
Le décès de Josée Christiane Tilmans est survenue à la suite d’un traumatisme crâno-encéphalique et thoracique, avec fractures multiples, d’hématome frontal du cuir chevelu et sous-dural, fracture des 5 arcs de la côte gauche, selon le procureur

La mort de Josée Christiane Tilmans, ressortissante belge, à son domicile à Thiès-Nones a suscité beaucoup de supputations, notamment dans les réseaux sociaux. Ce qui a poussé le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Thiès El hadji Abdoulaye Ba à sortir de sa réserve pour recadrer les faits. Au cours de son face-à-face avec la presse, le parquetier a indiqué que l’autopsie a révélé un hématome frontal du cuir chevelu et sous-dural, une fracture des 5 arcs de la côte gauche. Ce qui démonte la thèse du mari présumé meurtrier qui estime avoir donné à la dame un coup de tête qui s’est révélé fatal.
La mort de Josée Christiane Tilmans, ressortissante Belge tuée à Thiès, est survenue à la suite d’un traumatisme crâno-encéphalique et thoracique, avec fractures multiples, d’hématome frontal du cuir chevelu et sous-dural, fracture des 5 arcs de la côte gauche, avec la présence de sang coagulé. Ce sont là les résultats de l’autopsie du corps de la victime. Ce qui démonte totalement, selon El Hadji Abdoulaye Ba, procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Thiès, la thèse de Alassane Sarr Alias Mame Gor, soupçonné d’avoir tué sa femme. Contrairement à ce qu’a voulu faire croire ce dernier, souligne le parquetier, le coup de tête n’est pas le seul élément à retenir dans les causes réelles de la mort. En attestent les constatations médicales. Le procureur a animé point de presse avant-hier (jeudi 24 décembre), pour remettre les pendules à l’heure. A l’en croire, les faits remontent au 04 octobre 2020, en pleine période de magal de Touba. Ce jour-là, Fatimata Ndione dite Yacine, amie de Josée Christiane Tilmans raconte que cette dernière l’a appelé au téléphone pour la supplier de venir à son secours au domicile conjugal. D’ailleurs, l’enquête a révélé que la défunte se plaignait sans cesse, auprès de son amie, du comportement de son mari. Ce dernier se montrait toujours agressif quand il lui demandait de l’argent et qu’elle ne lui en donnait pas. Mais à l’arrivée de Yacine au quartier Thiès-Nones où vivait la défunte, la porte de la maison était déjà fermée. Ses multiples tentatives pour la joindre sur son téléphone portable sont restées vaines. Soupçonnant quelque chose de grave pour la Belge, elle est allée alerter le Commissariat Central de Thiès, qui a aussitôt commencé à mener ses investigations. Ainsi, plusieurs personnes sont auditionnées.
AVEC CE DRAME, THIES PERD UNE MERE THEREZA
Avec ce drame, Thiès, notamment le quartier Thiès-Nones a perdu une véritable mère Thereza. Elle a construit par ses propres moyens une garderie d’enfants à Thiès Nones où elle consentait d’énormes investissements et s’illustrait par la distribution de cadeaux de Noël chaque année. Elle s’occupe de la bibliothèque de l’école élémentaire du quartier. D’après de nombreux témoignages, Josée Christiane Tilmans était une femme généreuse et toujours prompte à aider. C’est pourquoi sa disparition subite n’a laissé personne indifférent, même si le mari a tenté par tous les moyens de faire croire qu’elle était en voyage. Ce n’est que deux mois après, c’est-à-dire le lundi 07 décembre 2020 alors que l’enquête ouverte par le commissariat central n’évoluait pas, qu’un religieux nommé Abbé Alain Maurice est allé déclarer à la section de recherches de Dakar la disparition de la dame. Et il a cité les noms des personnes prêtes à témoigner, notamment sur les relations heurtées que la disparue entretenait avec son époux Alassane Sarr dit Mame Gor. Aussitôt, des éléments de la section de recherches ont fait une descente à Thiès où ils ont établi leurs quartiers à la brigade des recherches de la gendarmerie, afin d’entendre toutes les personnes citées dans l’affaire. Quand Alassane Sarr a été entendu, les pandores ont commencé à assoir de réels soupçons contre lui. Les relevés téléphoniques ont également été mis à contribution, d’autant que le portable de la victime était introuvable. Mais les enquêteurs se sont finalement rendu compte qu’il a été ramassé par un gamin à hauteur du stade Lat Dior, qui l’a donné à son oncle vivant à Dakar. Une fois le téléphone entre leurs mains, les enquêteurs ont pu retracer tous les appels à travers une géolocalisation et un traçage, par rapport aux boîtes de transmission satellitaire. Ce qui a permis de confirmer les soupçons contre le mari. Avec l’enquête approfondie, informe le procureur de Thiès, le gars a fini par avouer le meurtre de son épouse à qui il aurait donné un coup de tête fatal, sous le coup de la colère, suite à une dispute. Son forfait accompli, il a transporté le corps sans vie, pour aller l’enterrer vers le village de Dakhar Mbaye, dans la maison familiale qui était en construction.
D’après la version que le mari a servie aux enquêteurs, la Belge l’a appelé au téléphone le jour des faits, pour lui réclamer les clés de son coffre-fort où elle gardait l’argent et les papiers administratifs de ses biens mobiliers et immobiliers. Il ajoute que la dame a raccroché aussitôt, après qu’il a répondu par la négative. Automatiquement, il revenu à la maison pour la trouver dans sa chambre. Il s’est ensuivi une dispute au cours de laquelle, dit-il, son épouse lui a asséné un coup de pilon à la tête. Et il s’est défendu en lui donnant un coup de tête qui s’est révélé fatal pour la dame. Constant qu’elle est décédée, il a refermé la porte à clé pour aller retrouver sa première femme, Sokhna Rokhaya Sène.
Cette dernière, après avoir entendu les cris ainsi que le bruit des coups, lui a demandé si sa coépouse était morte. Il lui a répondu par la négative avant de lui donner 15.000 FCFA, lui demandant séance tenante d’aller à Mbour voir sa mère qui était malade. Acculé, le présumé meurtrier a révélé le lieu où il a enterré le corps. Mais précise le Procureur, jusqu’à présent, le sieur Sarr refuse de donner la nature de l’objet utilisé pour accomplir le forfait. Pour y voir plus clair, le corps de la dame a été exhumé et soumis à l’examen d’un médecin légiste à l’hôpital Aristide Le Dantec après que le Directeur de l’hôpital a été saisi d’une réquisition aux fins d’autopsie.
«TOUT DANS CE DOSSIER SEMBLE CORROBORER LA THESE DU MOBILE FINANCIER»
Les résultats de l’autopsie ont conclu à un hématome frontal sous-dural, les 5 arcs du côte gauche fracturés. Ce qui indique clairement que ce n’est nullement un coup de tête qui est à l’origine de la mort. Quand il s’est agi de procéder à la reconstitution des faits au niveau de la maison, souligne le Procureur, Sokhna Rokhaya Sène l’autre épouse d’Alassane Sarr a confirmé avoir entendu des cris et le bruit des coups, alors que lors de son audition, elle avait soutenu qu’elle était absente des lieux au moment des faits.Ason retour de Mbour le lendemain, elle a gardé le secret et ce n’est que lors de son interrogatoire le 22 décembre, qu’elle a daigné dire la vérité. Elle a révélé devant les enquêteurs que c’est Josée Christiane Tilmans qui avait demandé à son mari de faire venir ses enfants dans sa maison, pour mieux reconstituer l’ambiance familiale, mais le bruit la gênait. Ainsi, elle a appelé son mari pour le lui signifier, tout en menaçant de les expulser. Du coup, le mari est revenu dans la maison et a piqué directement dans la chambre de la Belge, alors que Rokhaya Sène était dans la maison. En dépit de tout cela, elle n’a voulu rien dire. C’est pourquoi, elle a été placée sous mandat de dépôt pour complicité d’assassinat. Cependant, souligne le Procureur de Thiès,tout dans ce dossier semble corroborer la thèse du mobile financier. Toutes les personnes entendues en qualité de témoins ont déclaré que la dame se plaignaittoutle temps du comportement de son mari qui lui demandait incessamment et de façon agressive de l’argent. En plus, le mari aurait réclamé à la dame deux parcelles qu’elle possède aux alentours de l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD). Tous ces les documents ont été saisis et mis sous scellé à titre de pièces à conviction. Il a été retenu contre Alassane Sarr (42 ans) le meurtre de son épouse Josée Christiane Tilmans (72 ans), avec la complicité de sa première femme SokhnaRokhaya Sène. Tous les deux ont été placés sous mandat de dépôt depuis le mercredi 23 décembre. Ils sont poursuivis pour assassinat, complicité d’assassinat, association de malfaiteurs etc. A noter que l’enquête a été bouclée. Et le dossier a été transmis à un juge d’instruction pour l’ouverture d’une instruction judiciaire. «Il nous a été donné de constater que certains riverains n’ont pas hésité à s’en prendre à la famille de Alassane Sarr. La responsabilité pénale est individuelle et nul ne peut se substituer à la justice» avertit le parquetier.