«IL FALLAIT REMERCIER LE GOUVERNEMENT... ET PRENDRE DES MESURES SOCIALES, PARLER DU LOYER, DU PRIX DU RIZ, DE L’HUILE...»
Tout en saluant cette décision qui sonne comme un gage par rapport à son discours prononcé lundi dernier pour apaiser les tensions suite à l’arrestation du député Ousmane Sonko, Macky Sall aurait pu aller plus loin, selon Dr Abdoukhadre Sanoko, sociologue

Alors que nombre de Sénégalais impactés par les restrictions liées à la Covid-19 encore en vigueur dans les régions de Dakar et Thiès n’ont pas fini de savourer l’allègement du couvre-feu (de 21h à 5h du matin) qui est passé de 0h à 5h du matin, le Chef de l’Etat annonce la non reconduction de l’état de catastrophe sanitaire qui sera levée le 19 mars prochain à minuit. Tout en saluant cette décision qui sonne comme un gage par rapport à son discours prononcé lundi dernier pour apaiser les tensions qui ont gagné le pays suite à l’arrestation du député Ousmane Sonko de Pastef, Macky Sall aurait pu aller plus loin, selon Dr Abdoukhadre Sanoko, sociologue certifié en Psychologie, diplômé en Sciences politiques. Pour lui, le président de la République aurait dû poser des actes forts allant dans le sens de la dissolution ou réaménagement du gouvernement, libérer les détenus et parler de mesures sociales notamment du loyer, du prix du riz, de l’huile… pour gagner plus la confiance des populations. Car, jusque-là, on a droit qu’à un discours rassurant et des promesses qui, à eux seuls, ne suffisent pas.
«La lecture sociologue qu’on peut faire des décisions du président de la République, Macky Sall, de ne pas reconduire l’état de catastrophe sanitaire qui expire le 20 mars à 0h, donc le 19 mars à minuit, c’est que sont de très bonnes décisions qui peuvent être considéré comme allant dans le sens d’apaiser le climat de tension qui régnait depuis lors dans ce pays. C’est véritablement peut-être une réponse appropriée à laquelle les citoyens sénégalais s’entendaient, parce que tout le monde, pendant un bon bout de temps, se disait qu’il faudrait qu’il prenne la parole.
Et finalement il a eu à la prendre, mais il a eu à très bien la prendre. Ce qui aurait été, c’est qu’il prenne la parole dans le sens de menacer, dans le sens d’activer le feu. Mais, de manière très responsable, par rapport au contenu de sa communication, il a eu clairement à dire que nous tous nous appartenons à ce même destin commun et il ne faudrait pas qu’on puisse nous chamailler sur fond de violence et qu’il faudrait qu’on apprenne à se réconcilier et qu’on fasse l’effort de se pardonner. Et ça, je dis, c’est de bonne guère parce que, ces derniers temps, comme tout le monde (l’a constaté), le pouvoir appartient au peuple.
Quand le peuple se sens frustré, il faut l’écouter. Et, il faudrait aussi apprendre à prendre les positions qui siéent pour pouvoir le calmer dans un contexte de frustration et c’est ce qu’il a eu à faire. Le président était obligé de montrer qu’il avait bien compris le message des manifestants. Soit c’est ce qu’il fallait faire ; au cas contraire, c’est lui-même qui allait subir les affres et les conséquences négatives. Maintenant, Oui !
Quand on parle du contenu de son discours, il a véritablement compris le message. D’ailleurs, il l’a dit. Si on fait l’analyse de contenu de son discours, il a clairement dit : «je vous ai écouté, je vous ai perçu». Maintenant, ce à quoi on s’attend, c’est qu’il puisse poser des actes forts matérialisant son discours ; c’est ce qu’on appel la congruence en communication. A travers ce qu’il a eu à dire, on s’attend fermement à ce qu’il pose des actes pour véritablement montrer aux Sénégalais et aux Sénégalaises que notre président a bien perçu et qu’il est en train de prendre, qu’il a même fini de prendre des décisions idoine pour pouvoir soulager sa population. Et ça, il me semble que j’ai eu à le dire dans une autre interview, c’était de marquer ça. Premier chose, il fallait remercier son gouvernement parce qu’en réalité les gens tirent sur lui mais, au-delà de sa personne, il y a d’autres responsabilités parce qu’il a nommé des citoyens Sénégalais comme nous qui n’ont pas finis de bien jouer leurs rôles.
C’est ça le fond du problème. Les relais ont manqués de jouer leurs rôles. Ils disent tout le temps, les ministres, oui, au tour de la table du Conseil des ministres, le président ne cesse de nous exhorter a œuvré pour le soulagement du peuple sénégalais. Mais est-ce qu’eux ils ont eu à bien remplir leurs rôles ? Ayant ça il fallait que des têtes tombent. Maintenant, il y avait aussi d’autres mesures sociales, à mon avis, qu’il fallait prendre : c’est de parler du loyer, de parler du prix du riz, de l’huile…
Ça, ça aller véritablement toucher les Sénégalais et ils allaient même se rendre compte qu’il y a des choses sur lesquelles on pouvait mettre le doigt. Encore, c’était une sorte de promesse plus de 300 milliards…, il faut revoir le budget. Pour moi, tout cela c’était une décision à saluer dans le contenu de son discours mais, urgemment, il fallait prendre des décisions. Et à ce niveau précis, il me semble qu’en premier chef, c’était de remercier son gouvernement. Et jusque-là, il ne l’a pas fait. Ou, du moins, réaménager le gouvernement et faire tomber des têtes par rapport aux domaines qui intéressent la population.
Pour les gages, en tout cas il a montré patte blanche et ça veut dire que très honnêtement il faut la paix. Maintenant objectivement, je ne vois pas d’acte visible, tangible, palpable qui pourrait nous montrer que voilà. Du point de vue de son discours, il a montré patte blanche, on pourrait considérer qu’il a donné des gages. Mais, ça n’a pas été accompagnée par des actes forts parce que jusque-là, ce qu’il vient de dire sont des promesses. Et jusqu’au moment où on parle, il n’a pas libéré les prisonniers politiques qui ont étés arrêtés de manière arbitraire, à mon avis.»